A l'Assemblée nationale, où Taubira siégea comme députée de la Guyane de 1993 à 2012, les souvenirs sont aigres. "Christiane Taubira multipliait les CDD pour ses collaborateurs et se montrait humiliante envers eux. Elle les réprimandait parfois violemment, la porte de son bureau ouverte", confie, anonyme, un collaborateur parlementaire. "Vous êtes une médiocre", "Je vous ai ramassé dans le ruisseau", "Vous ne vous rendez pas compte de la chance que vous avez de travailler avec moi" - autant de vexations proférées et entendues. Ce témoin, toujours en fonction à l'Assemblée nationale, fustige ses méthodes d'employeur : "Elle donne des ordres contradictoires et en fait porter les conséquences à ses proches." Sylvia Edom, son attachée parlementaire d'octobre 2002 à avril 2003, obtint sa condamnation devant les prud'hommes de Paris, en 2004, pour un licenciement injustifié et une rupture de contrat à durée déterminée. Embauchée pour s'occuper des "relations publiques" et de la "gestion des événements de fin d'année", elle voit son contrat reconduit de six mois avant d'être licenciée pour faute grave. La députée lui reproche alors une "absence de planning de travail" et des "insuffisances professionnelles caractérisées". Ce que conteste l'employée, soutenant "avoir été en butte aux exigences et à l'attitude humiliante de Mme Taubira, cela confinant à un harcèlement moral". Les prud'hommes ont condamné Taubira à verser 5 300 euros. Edom a obtenu la requalification de ses deux CDD en CDI.
Par la suite, Taubira a licencié deux autres collaboratrices, l'une ayant découvert la rupture de son contrat sur sa messagerie. Conseillère régionale en Guyane depuis 2010, la future ministre y rencontra également quelques problèmes de management, essayant de licencier une assistante pour faute grave avant d'accepter un arrangement à l'amiable.
Source Le point n° 2098