Après avoir créé son journal, le syndicat du crime japonais vient d'ouvrir son site internet, afin d'assurer un meilleur recrutement. Sur ce site au style démodé, le clan Yamaguchi affiche des messages contre la drogue, des images de cerisiers en fleurs, du Mont Fuji enneigé, le tout agrémenté avec son propre hymne. Le site internet, déjà visité par près de 165. 000 personnes, est accessible à l'adresse http://zenkokumayakubokumetsudoumei.com/index.html. Et on peut cliquer sur l'icône: «contactez-nous».
Dans cette quête de respectabilité, le site offre des vidéos-guimauve. Sur l'une, on voit un gros bonnet du syndicat dans un temple shintoïste sous une nuée de flashes, en humble kimono gris et sandales. Mitraillé par la presse telle une star de cinéma, l'homme vient faire ses dévotions nocturnes, jeter son obole et taper deux fois dans ses mains pour attirer la bienveillance des dieux. Sur une autre vidéo,d'honorables yakuza écrasent à coup de maillet de bois du riz gluant pendant un festival de Nouvel an bon enfant, sur fond de chanson sirupeuse contre l'injustice et pour la défense des faibles. Le site offre également des galeries de photos de "Yamaguchi boys" participant aux travaux de nettoyage après le séisme de Kobe (ouest) en 1995 et le tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.
Pendant la décontamination de Fukushima, le business continue
Une démarche qui laisse sceptiques les spécialistes. «La devise des yakuza est "aider le faible, combattre le fort". Dans la pratique ça serait plutôt le contraire», ironise le journaliste Jake Adelstein, auteur du bestseller "Tokyo Vice". Le fond de commerce des yakuza serait plutôt le jeu, le trafic de drogue, la prostitution, en passant par l'usure, le racket, l'immobilier et même des intérêts dans la finance.
Cet ancien journaliste du quotidien Yomiuri Shimbun admet que, lors de grandes catastrophes naturelles, les yakuza ont pu être utiles, notamment «grâce à leurs liens avec le monde du transport, ou encore les masses de cash dont ils disposent». Mais, même dans des situations tragiques comme le tsunami d'il y a trois ans, la pègre continue son business. On a ainsi découvert dernièrement que des travailleurs chargés de la décontamination autour de la centrale nucléaire dévastée de Fukushima avaient été recrutés en sous-mains par des mafieux à des salaires de misère.
A la différence de leurs cousins italiens (la mafia) ou chinois (les triades), les clans yakuza sont légaux, avec des bureaux dans les principales villes japonaises ! Même si la police effectue des descentes de temps en temps, leur existence est autorisée, bien qu'une partie de leurs activités soit interdite. D'après les sociologues, leur présence réduit la petite délinquance, qu'ils contrôlent. Mais, depuis que la police combat un peu plus énergiquement le crime organisé, les yakuza peinent à recruter : en 2012, selon la police, leur nombre a chuté de 28% par rapport à il y a dix ans. Même s'il en reste environ 63.000, dont plus de 25.000 rien que pour le clan Yamaguchi, ils cherchent à se débarrasser de l'image de «forces anti-sociales» que leur colle la police japonaise.
Dans cette quête de respectabilité, le site offre des vidéos-guimauve. Sur l'une, on voit un gros bonnet du syndicat dans un temple shintoïste sous une nuée de flashes, en humble kimono gris et sandales. Mitraillé par la presse telle une star de cinéma, l'homme vient faire ses dévotions nocturnes, jeter son obole et taper deux fois dans ses mains pour attirer la bienveillance des dieux. Sur une autre vidéo,d'honorables yakuza écrasent à coup de maillet de bois du riz gluant pendant un festival de Nouvel an bon enfant, sur fond de chanson sirupeuse contre l'injustice et pour la défense des faibles. Le site offre également des galeries de photos de "Yamaguchi boys" participant aux travaux de nettoyage après le séisme de Kobe (ouest) en 1995 et le tsunami de 2011 dans le nord-est du Japon.
Pendant la décontamination de Fukushima, le business continue
Une démarche qui laisse sceptiques les spécialistes. «La devise des yakuza est "aider le faible, combattre le fort". Dans la pratique ça serait plutôt le contraire», ironise le journaliste Jake Adelstein, auteur du bestseller "Tokyo Vice". Le fond de commerce des yakuza serait plutôt le jeu, le trafic de drogue, la prostitution, en passant par l'usure, le racket, l'immobilier et même des intérêts dans la finance.
Cet ancien journaliste du quotidien Yomiuri Shimbun admet que, lors de grandes catastrophes naturelles, les yakuza ont pu être utiles, notamment «grâce à leurs liens avec le monde du transport, ou encore les masses de cash dont ils disposent». Mais, même dans des situations tragiques comme le tsunami d'il y a trois ans, la pègre continue son business. On a ainsi découvert dernièrement que des travailleurs chargés de la décontamination autour de la centrale nucléaire dévastée de Fukushima avaient été recrutés en sous-mains par des mafieux à des salaires de misère.
A la différence de leurs cousins italiens (la mafia) ou chinois (les triades), les clans yakuza sont légaux, avec des bureaux dans les principales villes japonaises ! Même si la police effectue des descentes de temps en temps, leur existence est autorisée, bien qu'une partie de leurs activités soit interdite. D'après les sociologues, leur présence réduit la petite délinquance, qu'ils contrôlent. Mais, depuis que la police combat un peu plus énergiquement le crime organisé, les yakuza peinent à recruter : en 2012, selon la police, leur nombre a chuté de 28% par rapport à il y a dix ans. Même s'il en reste environ 63.000, dont plus de 25.000 rien que pour le clan Yamaguchi, ils cherchent à se débarrasser de l'image de «forces anti-sociales» que leur colle la police japonaise.
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