La nouvelle risque de faire grincer les dents en Allemagne et peut-être aussi en France. En effet, malgré les rappels à l'ordre de ses créanciers européens, qui lui demandent régulièrement de se serrer la ceinture, la Grèce, sous perfusion financière depuis plusieurs années, vient de débloquer une trentaine de millions d'euros pour accueillir un Grand Prix de Formule 1, selon le ministre du Développement Costis Hatzidakis.
Le pays n'a donc pas retenu la leçon des Jeux Olympiques de 2004. L'organisation de la plus grande manifestation sportive de la planète s'est soldée par un gouffre financier de neuf milliards d'euros !
A la question "pourquoi dépenser une telle somme pour un Grand Prix de Formule 1 quand on sait ce qu'ont provoqué les JO 2004 ?", le ministre du Développement s'en sort en jugeant que cet investissement permettra de stimuler l'économie du pays avec la création de 5 000 postes permanents et 3 000 intérimaires.
Le circuit, qui serait construit à Xalandritsa, dans le sud-ouest du pays, pourrait également organiser des courses telles que le championnat du monde de moto ou de kart. Le coût total de cet investissement devrait s'élever à 94,6 millions d'euros, financé en partie par une société privée d'investissements, Racetrack Patras.
Si le projet semble bien engagé, rien n'est encore gagné. Car il devra être approuvé par la Fédération internationale automobile. Interrogé en août dernier sur la faisabilité d'une telle idée, le grand argentier de la Formule 1, Bernie Ecclestone, dont la société organise les 20 Grand Prix, s'était déclaré favorable à la tenue d'un Grand Prix en Grèce.
Alors que les affrontements entre manifestants asphyxiés par l'austérité et la police vont croissant, il n'est pas sûr que la population grecque apprécie ce nouvel écart financier du gouvernement.
Le Figaro N°21 203