Entre le refus de Vincent Peillon de laisser libre cours au débat dans les écoles catholiques, et la réception offensante de Mgr Vingt-Trois par la commission de l'Assemblée nationale sur le mariage homosexuel, les signes de crispation se multiplient chez les partisans du mariage pour tous. En prenant à partie l'enseignement catholique, Vincent Peillon aurait-il voulu ameuter le maximum de manifestants le 13 janvier ?
Il y avait eu la réception offensante de Mgr Vingt-Trois par la commission de l’Assemblée nationale chargée d’étudier le projet de loi gouvernemental de "mariage" pour tous (curieusement seul le représentant des catholiques avait été si mal reçu alors que ceux des autres cultes étaient d’accord avec lui !), la sortie absurde de Cécile Duflot appelant l’Eglise (qui en fait déjà plus qu’elle !) à prêter ses locaux pour loger les des sans-abris.
Il y a aussi, ce qui est moins connu, la multiplication des rappels à leur obligation de réserve de hauts fonctionnaires ayant exprimé, comme citoyens, leur hostilité au projet, alors même que la pratique française avait jusqu’ici été libérale en la matière dès lors que les intéressés s’exprimaient à titre privé et que le sujet n’entrait pas dans leur champ de compétence. Pourquoi est-ce projet de loi et pas un autre qui suscite ces réactions ? Voilà une vraie question.
Les signes de crispation n’émanent pas que du gouvernement : la manifestation du 16 décembre en faveur du mariage unisexe (qui fut loin d’être un succès) a vu des pancartes ordurières, dont une confiée à un enfant, et le parrain de ce courant, Pierre Bergé, déclarer sans vergogne : "Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l'usine, quelle différence ?"
Visiblement, le gouvernement socialiste s’est trompé en pensant que le mariage unisexe (fallacieusement appelé "mariage pour tous"), qui devait être la grande réforme sociétale du quinquennat, passerait comme une lettre à la poste, avec seulement le baroud d’honneur de quelques intégristes hors du temps. Le projet, entièrement idéologique, puisque il ne vise à répondre à aucune demande effective (ou si peu !), a été conçu dans l’inconscience de l’esprit bobo, sans que l’on ait vraiment réfléchi à ses immenses conséquences anthropologiques.
Le gouvernement découvre aussi que l’hostilité va très au-delà des milieux religieux : ainsi la plupart des élus locaux de gauche (au moins ceux qui n’appartiennent pas à la hiérarchie du parti socialiste) sont hostiles, même s’ils n’ont pas rallié le collectif des "maires pour l’enfance". Cette "élite populaire" pèse bien évidemment plus dans l’opinion que ceux qui, sans avoir vraiment réfléchi, répondent étourdiment aux sondages en suivant l’air du temps, et ont pu ainsi donner l’impression infondée d’un soutien massif au projet.
Les idéologues contre le bon sens
Entre une minorité d’activistes qui veut à tout prix effacer toute distinction légale entre les différentes formes de sexualité et même entre hommes et femmes, et qui ne trouve de crédit que du fait d’être surreprésentée dans les médias et les partis politiques, et une majorité de gens de bon sens qui ont, de plus en plus, le sentiment qu’on leur demande de marcher sur la tête , quel dialogue est encore possible ?
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