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La paternité et la maternité responsables

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Dans le développement de la présente Lettre aux familles, le moment est venu d'évoquer deux questions qui sont liées. L'une, plus générale, concerne la civilisation de l'amour ; l'autre, plus spécifique, porte sur la paternité et la maternité responsables
     Nous avons déjà dit que le mariage entraîne une singulière responsabilité envers le bien commun, celui des époux d'abord, puis celui de la famille. Ce bien commun est constitué par l'homme, par la valeur de la personne et par tout ce qui donne la mesure de sa dignité. L'homme porte en lui cette dignité dans tous les systèmes sociaux, économiques ou politiques. Cependant, dans le cadre du mariage et de la famille, cette responsabilité "engage" encore plus, pour de nombreux motifs. Ce n'est pas sans raison que la constitution pastorale Gaudium et spes parle de "mettre en valeur la dignité du mariage et de la famille". Le Concile considère cette "mise en valeur" comme une tâche qui incombe à l’Église et aussi à l’État ; mais, dans toutes les cultures, elle reste d'abord le devoir des personnes qui, unies dans le mariage, forment une famille déterminée. "La paternité et la maternité responsables" désignent l'action concrète de mettre en œuvre ce devoir qui, dans le monde contemporain, présente des caractéristiques nouvelles. 
     En particulier, "la paternité et la maternité responsables" se rapportent directement au moment où l'homme et la femme, s'unissant "en une seule chai", peuvent devenir parents. C'est un moment riche et spécialement significatif pour leurs relations interpersonnelles comme pour le service qu'ils rendent à la vie : ils peuvent devenir parents - père et mère - en communiquant la vie à un nouvel être humain. Les deux dimensions de l'union conjugale, l'union et la procréation, ne peuvent être séparés artificiellement sans altérer la vérité intime de l'acte conjugal même.
     Tel est l'enseignement constant de l’Église ; et les "signes des temps" dont nous sommes témoins aujourd'hui nous donnent de nouvelles raisons de le répéter avec une particulière insistance. Saint Paul, si attentif aux nécessités pastorales de son époque, demandait clairement et fermement d'"insister à temps et à contretemps" (cf. Tm 4, 2), sans se laisser effrayer par le fait que "l'on ne supporte plus la saine doctrine" (cf. Tm 4, 3). Ses paroles sont familières à ceux qui, comprenant en profondeur ce qui se produit à notre époque, attendent de l’Église non seulement qu'elle n'abandonne pas "la saine doctrine", mais qu'elle l'annonce avec une énergie renouvelée, recherchant dans les "signes des temps" actuels les raisons providentielles de l'approfondir davantage.
     Beaucoup de ces raisons se retrouvent dans les domaines des sciences mêmes qui, à partir de l'ancien tronc commun de l'anthropologie, se sont développées en différentes spécialités, telles que la biologie, la psychologie, la sociologie et leurs ramifications ultérieures. Toutes tournent d'une certaine manière autour de la médecine, en même temps science et art (ars medica), au service de la vie, et de la santé de l'homme. Mais les raisons ici évoquées découlent surtout de l'expérience humaine qui est multiple et qui, en un sens, précède et suit la science elle-même.

Jean-Paul II, Lettre aux familles

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