Quantcast
Channel: ORAGES D'ACIER
Viewing all articles
Browse latest Browse all 15201

Les victimes de la criminalité

$
0
0
Dans l'ensemble des pays occidentaux, la criminalité s'est considérablement développée, surtout à partir des années 1968 et suivantes. En France, par exemple, le nombre de crimes et de délits recensés est resté de l'ordre de 1,5 million de faits entre 1945 et 1968. Le transfert de nombreuses populations de la campagne vers la ville n'a pas été déterminant bien que le déracinement favorise toujours la délinquance. En revanche, depuis 1968, le chiffre est passé de 1,5 million à 4,5 millions de faits criminels et délictueux. Il s'est donc bien passé quelque chose. 
     Le développement des attitudes criminelles chez les hommes est lié à l'effondrement du monde de significations dans lequel ils sont enracinés et qui leur donne les disciplines qui ne leur sont pas naturelles. Par nature, l'homme est un être de civilisation, écrivait le grand sociologue allemand Arnold Gehlen. Sans les cadres de cette civilisation, ses instincts du cerveau primitif reptilien reviennent à la surface et l'homme redevient violent. Le délinquant n'est pas un malade mais un homme dominé par ses pulsions internes agressives au détriment du sens moral. Il n'y a pas de déterminisme mais certaines conditions sociales favorisent cette involution. 

     Parmi les formes du déracinement, l'immigration de populations venant d'aires culturelles très différentes produit un taux de délinquance beaucoup plus fort chez les populations concernées, essentiellement d'Afrique noire ou du monde musulman. Les Chinois sont moins atteints en raison d'une forte cohésion culturelle de type familiale. La famille éclatée est en effet une cause importante de criminalité comme beaucoup d'études américaines l'ont montré. Ce déclin de la cohérence familiale est lié en partie à l'irréligion ambiante, au matérialisme ambiant qui fait que l'ego de chacun veut des satisfactions à court terme et ne veut pas se sacrifier. Comme l'écrivait Luther, si la famille n'éduque pas l'enfant, il appartient à l’État de la suppléer. Si l’État échoue, c'est le diable qui s'en chargera. 
     Enfin, l'éducation actuelle est comme on le sait déplorable. L’Éducation nationale y est pour beaucoup mais les mass media jouent aussi un rôle redoutable en propageant les modes délinquantes des banlieues américaines. Les chaînes américaines comme MTV déversent du poison en masse dans les consciences des jeunes adolescents. De plus, la suppression du service militaire, logique dans une société où ne subsistent plus que des valeurs marchandes, a enlevé aux jeunes hommes une formation indispensable à leur nature profonde, combattante, mais totalement refoulée par l'idéologie pacifiste ambiante.
     Il est perdu de vue aujourd'hui que le vrai guerrier n'est pas un "va-t-en guerre" comme peuvent l'être les politiciens révolutionnaires mais un homme conscient de son devoir de protection envers ses semblables, notamment les femmes et les enfants envers la patrie, devoir rendu nécessaire par le caractère intrinsèquement agressif de ce carnivore qu'est l'être humain. Le vrai combattant reçoit une formation éthique qui l'empêche de devenir un bourreau. Il a le sens de la "chevalerie", tel Ulysse, Saint-Louis ou le parfait samouraï, dont le Bushido dit qu'il doit être "aimable comme la fleur du cerisier".
     Qui sont les victimes de ce déracinement ? Les victimes directes du crime, certes. Mais aussi les parents qui ne maîtrisent plus l'éducation des enfants face aux mauvaises influences de l'école et des médias. Autres victimes : les enfants eux-mêmes dont l'éducation a échoué. Il faut encore distinguer les victimes conscientes de celles qui ne le sont pas. Il faut aussi ajouter l'effet de rayonnement de la délinquance sur les populations voisines, non directement victimes mais spectatrices. Cela fait beaucoup de monde d'où la popularité du thème de la lutte contre l'insécurité lors des élections. Toutefois en général, les victimes, si elles émettent parfois des votes protestataires, ne se fédèrent que rarement. Il leur manque ce que Marx aurait appelé la conscience de classe, à savoir une capacité d'analyse permettant de remonter aux causes afin de définir clairement l'origine du danger et les responsabilités de l'oligarchie. La cause immédiate est bien identifiée (tel ou tel voyou) mais la cause profonde demeure ignorée (la logique purement utilitariste court termiste du Gestell). La société du Gestell est en réalité une société criminogène

Yvan Blot, L'oligarchie au pouvoir

Viewing all articles
Browse latest Browse all 15201

Trending Articles