Les personnes qui pratiquent un culte consomment moins de stupéfiants et d'alcool, selon une étude britannique.
Beaucoup d'enquêtes se sont penchées sur les liens entre croyances religieuses et troubles mentaux ou neurologiques. Une étude menée en Israël il y a quelques années avait montré que la fréquentation des lieux de culte réduisait le risque de maladie d'Alzheimer, peut-être du fait d'une socialisation accrue associée à la vie cultuelle. D'autres travaux aux États-Unis ont lié pratique religieuse et bien-être.
Cette fois, ce sont des chercheurs britanniques qui se sont intéressés aux effets de la pratique religieuse sur la santé mentale, en se basant sur 7 403 personnes impliquées dans une grande étude sur la morbidité psychiatrique en Grande-Bretagne. Les résultats, disponibles sur le site du National Health Service (NHS), dont le Journal international de médecinea rendu compte sur son site la semaine dernière, sont très intéressants.
Parmi les 7403 Britanniques interrogés, 35 % déclaraient avoir une vision religieuse de l'existence (ce sont des croyants pratiquants), 19 % se qualifiaient de croyants mais non pratiquants et 46 % étaient athées.
Les résultats montrent que la fréquence des maladies mentales est similaire chez les croyants pratiquants et chez les athées. Sauf pour ce qui est de la consommation de drogues: ceux qui sont à la fois croyants et pratiquants sont de manière significative moins susceptibles d'avoir consommé de la drogue, régulièrement ou occasionnellement. Et même de l'alcool.
En revanche, les croyants non pratiquants apparaissent eux plus vulnérables, y compris par rapport aux athées, pour ce qui est des addictions: ils ont plus souvent consommé des drogues, en sont plus souvent dépendants, ont plus souvent des troubles du comportement alimentaire ou encore des crises d'anxiété ou des phobies. Et ils sont plus souvent traités que ceux des autres groupes par des médicaments psychotropes. Pour les auteurs, une des hypothèses pour expliquer ces résultats serait que «le fait d'avoir une approche spirituelle de la vie sans un cadre de pratiques structurées rendrait plus vulnérable à la souffrance mentale», la pratique agissant comme un rituel protecteur…
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