La direction de l'hôpital Nord de Marseille a porté plainte après qu'un patient a menacé de mort un médecin et qu'un homme a cassé une porte à coups de poing.
Des insultes tous les jours, et des altercations nécessitant l'intervention de la police «au moins» deux fois par mois. «La violence envers les soignants est de plus en plus fréquente», explique Philippe Jean, le chef du service des urgences de l'hôpital Nord de Marseille, au Figaro. «Les familles et les accompagnants des malades ne supportent plus d'attendre, veulent tout, tout de suite.» Pas plus tard que dimanche, un homme mécontent qu'on refuse de lui délivrer un certificat médical a menacé de mort et de représailles «avec une kalachnikov» le médecin qui l'avait reçu. Lundi, vers 5 heures un homme blessé avec son frère dans un accident de circulation, qui ne supportait pas d'attendre, a cassé une porte à coups de poing.
«Ces actes n'ont rien d'exceptionnel»
À bout de nerfs, la direction de l'hôpital Nord de Marseille a donc porté plainte après ces derniers actes de violences. Deux vigiles de l'établissement, qui ont été blessés dans l'altercation de lundi matin, ont également porté plainte pour violences et dégradations. «Ces actes n'ont rien d'exceptionnel», déplore Philippe Jean. «Nous avons déjà été menacés à l'arme blanche», poursuit le médecin. L'Observatoire national de la violence hospitalière (ONVH, organisme dépendant du ministère de la Santé) note en effet depuis sa création en 2005 une hausse constante de la violence à l'hôpital. Entre 2010 et 2011, l'ONVH a enregistré une hausse de 11% des signalements. Un chiffre à mettre en perspective, précise l'observatoire, car le ministère de la Santé a également davantage communiqué pour inciter les établissements à faire remonter leurs données. À Paris aussi, les soignants sont victimes de violence: selon l'Assistance publique Hôpitaux de Paris (APHP), les agressions physiques contre ses propres personnels ont augmenté de 26% au cours du premier semestre 2010. Le chef du service des urgences de Marseille Nord espère que sa plainte «ne restera pas sans suite, et que des sanctions à la hauteur du stress et de la violence subis par le personnel seront prises.»