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Channel: ORAGES D'ACIER
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Nous vivons dans un apartheid économique global

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Le résultat de ces quarante dernières années est la construction d'un système fondé sur l'égoïsme et l'exploitation, qui a rempli nos cœurs de cupidité, d'indifférence et de violence. La peur, la haine, la colère, le conflit et la violence sont des produits naturels d'un système où la richesse est transférée subtilement, mais de plus en plus visiblement, des pauvres vers les riches, et où les médias montrent à tout le monde, y compris aux plus démunis, à quel point les riches vivent dans un luxe immense. Les pauvres ont peur de ne pouvoir s'en sortir et envient les riches. Les riches ont peur que les pauvres ne leur prennent leur richesse par la force ou par des mesures politiques via la démocratie. 
     Pour maintenir ces différences de richesses, des murs sont bâtis sous diverses formes : les riches vivent de plus en plus dans des quartiers protégés, le commerce international devient inégal, des projets de suppression de la démocratie, des libertés et des droits du citoyen se mettent en place. Il suffit de se renseigner sur ce que sont les Bilderberg, le Club du Siècle, le B'nai B'rith, la Commission trilatérale, le Bohemian's Club, Skull and Bones ou d'autres groupes et réseaux d'influence pour se rendre compte des tentatives de verrouillage du pouvoir et de la domination qui se mettent en place. Mais créer un gouvernement mondial, par exemple, ou mettre des super-milliardaires aux commandes, ne résoudra pas plus les problèmes fondamentaux de notre monde que les réunions sans fin du G8 ou du G20.
     Nous vivons dans un apartheid économique global où des quartiers de villes et même des pays entiers sont devenus des ghettos pour pauvres. 
     Personne ne vous veut si vous êtes pauvre, à moins que vous acceptiez d'être un quasi-esclave. De fait, le monde se divise en trois grandes zones : des pays riches, de moins en moins démocratiques où des oligarchies corrompues et corruptrices règnent sur des masses progressivement abêties. Des pays émergents, pas du tout démocratiques, où des oligarchies corrompues, mais pas forcément corruptrices, règnent sur des masses réduites en esclavage. Des pays pauvres où la notion même d’État n'existe que de manière épisodique. Dans ce monde-là, de loin le plus dur, mais pas forcément le plus laid, des oligarchies corrompues, corruptrices et elles-mêmes asservies dominent les masses entretenues dans la misère et l'ignorance. 
     La disparité des revenus est considérable : en 2003, le revenu des 225 plus grosses fortunes du monde correspond au revenu total des 47% des habitants les plus pauvres, soit 2,5 milliards de personnes. Que font ces 225 personnes de si extraordinaire et de si indispensable pour justifier une telle différence ? 
     La culture globale maintient l'illusion de la richesse en promouvant des modes de vie qui ne seront jamais atteignables pour la plupart des gens du monde puisqu'il n'y a pas assez de ressources. De toute façon, la réalité est que plus de 50% des habitants de la planète vivent avec moins de 5 dollars par jour, et toutes les publicités du monde ne leur donneront pas une voiture, une grande maison et de la viande à tous les repas, mais plutôt de la frustration.
     La culture de consommation ne conçoit pas l'assez. Les millionnaires veulent être milliardaires. Les milliardaires veulent encore plus. Partout, les très riches avec l'aide d'avocats spécialistes en fiscalité et avec la capacité de voyager tels des nomades, ne payent pratiquement pas d'impôts au regard de leurs revenus et de leurs fortunes. La télévision et Internet montrent tout cela. Cela se voit de plus en plus. La haine des pauvres envers les riches est considérable, mais n'a pas encore pris une forme concrète.
     Cela ne saurait tarder.

Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique

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