Sur le trombinoscope des porte-paroles de la « Manif pour tous », une photo a disparu : celle de Béatrice Bourges. Elle « n’est plus membre de notre collectif », confirme Fridige Barjot au Parisien.
Béatrice Bourges, présidente du Collectif pour l’enfant (un groupement de 79 associations familiales), n’a pas apprécié que l’égérie peroxydée se désolidarise des manifestants qui ont reçu, dimanche, des gaz lacrymogènes. Si elle a qualifié la réaction des forces de l’ordre de « totalement disproportionnée », Barjot considère que « les familles gazées [...] ont pris la responsabilité d’aller sur une artère interdite ».
Entre les deux femmes, cela faisait plusieurs jours que les dissensions s’aggravaient. La semaine dernière, au cours des préparatifs, alors que Frigide Barjot voulait à tout prix renvoyer l’image d’un mouvement joyeux et pacifique, Béatrice Bourges soutenait une option d’occupation de l’espace public, comme le rapportait La Croix.
« Camping pour tous »
Elle voulait que la « Manif pour tous » débouche sur un « Camping pour tous » – projet évoqué dans une vidéo postée sur son site.
Elle entend ancrer le mouvement plus à droite : dimanche, les slogans hostiles à François Hollande indiquaient qu’une bonne partie des troupes était prête à la suivre.
Elle défend des méthodes « moins Bisounours », plus radicales, revendique une ambiance plus catho-tradi et rêve d’un « Printemps français » (elle a d’ailleurs déposé le nom de domaine « printempsfrancais.com »).
Le terme a commencé à circuler peu après la manifestation 13 janvier, par analogie avec les printemps arabes. Le Monde a retrouvé une des premières occurrences dans une note de blog d’un « militant chrétien de la “Manif pour tous”, Cyril Brun, historien catholique et animateur d’un groupe baptisé Résistance éthique ».
« Le Printemps français s’est levé »
Autre jalon repéré par nos confrères, un texte de l’avocat royaliste Jacques Trémolet de Villers, paru dans le mensuel catholique Présent et repris sur Le Salon beige, blog catholique. On y lit ceci :
« Le Printemps français qu’il nous appartient de faire éclore aux premiers jours du printemps de cette année ne demande pas une volonté politique à la disposition très élaborée. Il ne s’agit ni de changer de président, ni encore moins de changer de régime. [...]
Il s’agit d’obtenir, par un effet de masse, le retrait d’un funeste projet de loi, et si le projet est voté, la non-promulgation de cette loi, et si elle et promulguée, son retrait ou sa suspension, ou sa non-application, en bref, non au mariage pour les paires homosexuelles. »
Dimanche 24 mars au soir, Béatrice Bourges a tweeté : « Le Printemps français s’est levé et il n’est pas [près] de s’arrêter ! »
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