Selon nos informations, depuis minuit 50 ce lundi, 67 jeunes du Camping pour Tous (soutenu par la Manif pour Tous et le Printemps français) sont placés en garde à vue au commissariat de la rue de l’Évangile dans le XVIIIe arrondissement. Un avocat en contact avec eux dénonce déjà « une atteinte grave au droit de la défense dans le traitement des dossiers et l’information des avocats » du fait du regroupement des jeunes dans le même commissariat. En effet, l’information des avocats a parfois mis trois ou quatre heures alors que la loi impose qu’elle ait lieu au maximum 1h après la notification des droits. Il est reproché à ces jeunes un attroupement sur la voie publique après sommation (à proximité de l’Assemblée nationale), attroupement pour lequel ils risquent chacun jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amendes, mais aucun trouble à la tranquillité publique, les campeurs étant silencieux. À l’heure où nous écrivons ces lignes, les jeunes gardent le moral : ils chantent la Marseillaise. Les policiers présents sur place n’en reviennent eux-même pas. « Je préfèrerais arrêter des racailles que d’arrêter des jeunes comme ça » a confié un agent à un avocat. « Nous, on les aime bien, nos petits terroristes », a blagué une policière tandis qu’un autre agent, les larmes aux yeux (véridique), confie : « On nous force à faire des trucs politiques, là, c’est pas notre boulot. » « Il s’agit d’une mesure disproportionnée, abusive et dissuasive qui a pour but de tuer dans l’œuf la contestation », commente de son côté l’avocat d’un jeune. Deux équipes de télévisions (BFM TV et LCP) doivent arriver d’un instant à l’autre.
On se rassemble devant le commissariat de la rue de l’Évangile pour exiger de nous faire arrêter, nous aussi ?
Dextra