L'organisme du ministère français des Finances chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent, Tracfin, a été informé de l'acquisition par Thomas Fabius, fils du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, d'un appartement à 7 millions d'euros. Aucune enquête n'a pour le moment été ouverte.
L'hebdomadaire Le Point a publié aujourd'hui un article selon lequel "le parquet de Paris s'intéresse aux conditions d'achat d'un somptueux pied-à-terre acquis l'an passé pour sept millions d'euros" par Thomas Fabius. Le magazine précise que le jeune homme, âgé alors de 31 ans, a acquis en juin 2012 l'ancien appartement du réalisateur de cinéma Claude Zidi, un 280 m2 sur l'une des "artères les plus huppées" de Paris.
"Comment le fils du numéro deux du gouvernement, qui ne paie pas d'impôts sur le revenu alors qu'il est résident fiscal en France, a-t-il pu acquérir un bien de sept millions d'euros sans que les services de Bercy cherchent à en savoir plus", s'interroge le magazine. Et d'ajouter: "A notre connaissance, Thomas Fabius n'a fait l'objet d'aucune enquête fiscale. Et cela, malgré un signalement de Tracfin".
Le parquet de Paris n'a pas souhaité faire de commentaires, tandis que Tracfin n'a ni confirmé, ni infirmé ces informations. Une source proche du dossier a précisé qu'un signalement avait été adressé à Tracfin concernant cette transaction.
Le Point précise que Thomas Fabius lui a expliqué avoir contracté un prêt bancaire pour réaliser cette opération, avec comme garantie sa société TF conseils. "Mais quand on se penche sur les comptes de ladite société, on ne trouve trace d'aucun salaire, ni dividende" et elle aurait réalisé un bénéfice de 92.532 euros en 2010 et de 11.880 en 2011, poursuit le magazine, ajoutant que le jeune homme aurait indiqué à un agent immobilier avoir "un budget de 7,5 millions d'euros, en partie gagné au jeu".
"Au cabinet du ministre, on assure n'être en rien concerné par les affaires de Thomas Fabius, tout en précisant que celui-ci n'a bénéficié d'aucune donation ou héritage familial", a écrit Le Point.
Dans un autre dossier, il a été condamné en juin 2011 à 15.000 euros d'amende, dont 10.000 avec sursis, pour abus de confiance par le tribunal correctionnel de Paris, dans le cadre d'une procédure de plaider-coupable, procédure destinée à éviter un procès à condition que l'intéressé reconnaisse sa culpabilité et accepte la peine proposée.
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