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Les 10 plus gros (récents) mensonges sur l'euro

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Dans une interview qu’il a accordée à Bloomberg, Lars Seier Christensen, l’un des CEO de la banque danoise Saxo Bank, a prédit que l'euro était « totalement condamné ». Il a affirmé que l’euro avait été soutenu par le monde politique, non pour des raisons économiques, mais pour des raisons politiques. Sur son blog Testostérone Pit, Wolf Richter rappelle 10 déclarations mensongères que les dirigeants européens ont faites pour rendre des plans de sauvetage ou des mesures d’austérité acceptables. 

1/ 1999 : « L’Allemagne devra-t-elle payer pour les dettes des autres pays ? Très clairement, non ! ». Cette déclaration était contenue dans un document émis par le CDU, le parti de Helmut Kohl qui était alors chancelier, mais aussi d’Angela Merkel, qui occupe ces fonctions aujourd’hui. « Le traité de Maastricht interdit explicitement de rendre responsable l’UE ou l’un des membres de l’UE du paiement des dettes de l’un de ses Etats membres », affirmait ce document, qui poursuivait que grâce à la limite de déficit de 3% du Traité de Maastricht, « les Etats membres de la zone euro seront capables d’assurer le service de leur dette sur le long terme sans problème » 

2/ Janvier 2001 : « Cette monnaie aura un grand avenir », avait déclaré Kohl au cours d’un discours donné pour célébrer l’introduction de l’euro. L’euro a marché pendant un temps, et même la Grèce a pu s’endetter à bon compte pour s’acheter les voix de ses électeurs et financer les Jeux Olympiques. Jusqu’à ce que ça ne marche plus, écrit Richter. 

3/ Mars 2010 : « Je suis fermement convaincu que la Grèce n’aura jamais besoin d’utiliser cette aide parce que le programme d’austérité de la Grèce est on ne peut plus crédible », avait dit Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, pour convaincre les sceptiques que la Grèce allait adopter des coupes budgétaires qui lui permettraient de reprendre le contrôle sur son déficit budgétaire, et qu’elle n’aurait donc pas besoin de plan de sauvetage. 

4/ Juillet 2010 : « Les fonds du plan de sauvetage auront un terme. Nous nous sommes mis d’accord là-dessus », avait affirmé le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble. La création du fonds permanent de l’UE, le MES, l’a fait mentir. 

5/ Février 2011 : « L’Italie n’est pas un pays à risque ». C’est Mario Draghi, qui était alors gouverneur de la Banque d’Italie, et membre du conseil de gouvernance de la Banque Centrale Européenne (BCE), qui avait fait cette déclaration. Un an et demi plus tard, les taux d’intérêt sur les obligations italiennes étaient au plus haut, et Draghi, devenu entretemps gouverneur de la BCE, s’est engagé à faire « tout ce qu’il faudrait pour sauver l’euro », c'est-à-dire, à racheter des montants illimités d’obligations d’Etat des pays en difficulté sur les marchés financiers 

6/ Mars 2011: « Nous rembourserons tout jusqu’au dernier cent », avait dit le Premier ministre grec George Papandreou. L’année suivante, le pays obligeait ses investisseurs privés à renoncer à 70% de leurs créances 

7/ Mars 2011 : « Nous ne pouvons pas maintenir les taux d’intérêt artificiellement bas à proprement parler », avait déclaré Angela Merkel, alors que la BCE, comme les autres grandes banques centrales du monde, les maintenait déjà à des niveaux très bas. 

8/ Mars 2011 : L’Allemagne peut utiliser son pouvoir de veto si les conditions de l’aide ne sont pas remplies – et je l’utiliserai » avait asséné la Chancelière pour rassurer le peuple allemand, furieux d’avoir à payer pour le premier plan de sauvetage de la Grèce. Finalement, la Grèce avait continué à percevoir les tranches d’aide du plan de sauvetage, alors même qu’elle n’en remplissait pas les conditions, puis elle se vit accorder un second plan d’aide. 

9/ Août 2011 : « L’idée selon laquelle nous avons un problème de liquidité en Europe est complètement fausse », avait affirmé Jean-Claude Trichet, alors gouverneur de la BCE. Quelques mois plus tard, son successeur Mario Draghi avait prêté 1.000 milliards d’euros de liquidités dans le cadre du programme Long Term Liquidity Program (LTRO) pour soutenir le système financier européen. 

10/ Janvier 2012 : « L’Espagne atteindra son objectif de déficit de 4,4% », avait assuré Mariano Rajoy, le Premier ministre espagnol. Ensuite, l’objectif avait été revu à 6,3%. Rajoy avait également garanti que l’Espagne n’aurait jamais besoin de plan de sauvetage, et quelques jours plus tard, le pays avait sollicité une aide de 100 milliards d’euros pour ses banques.

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