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Des opposants au mariage pour tous interpellés pour convenance personnelle du chef de l'État ?

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Plusieurs manifestants venus accueillir François Hollande, lundi 27 mai devant le lycée Buffon à Paris, ont été "éloignés" du président, sans être placés en garde à vue.

Sous quel motif les opposants au mariage pour tous venus accueillir le chef de l'État, lundi 27 mai devant le lycée Buffon à Paris, ont-ils été maintenus dans un car de police ? François Hollande était venu célébrer le 70e anniversaire du Conseil national de la Résistance. Alors même qu'il était en train de lire son discours dans l'établissement devant des lycéens, une cinquantaine de manifestants scandant "Hollande démission" et "ta loi, on n'en veut pas" ont été interpellés et conduits au commissariat de la rue de l'Évangile à Paris. 

Parmi eux figuraient des étudiants, une lycéenne de 17 ans, une personne âgée de plus de 70 ans. Malgré leur retenue, ces manifestants anti-mariage n'étaient pas officiellement en garde à vue. "Mes clients ont vécu un déplacement de population déguisé aux fins de les éloigner du chef de l'État", s'indigne Me Grégoire Étrillard, qui défend deux personnes interpellées. Une sorte de rétention pour convenance personnelle ? "Cela m'a rappelé les policiers qui retenaient durant deux heures les syndicalistes lors des visites de Nicolas Sarkozy sur le terrain", affirme un des opposants au mariage gay. 

"Aucun fondement juridique" 
"Soit mon client était en garde à vue et il est totalement illégal qu'elle ne lui ait pas été notifiée afin qu'il puisse bénéficier de la présence d'un avocat, soit il ne l'était pas et on aurait dû le libérer immédiatement. En tout cas, personne n'a demandé ses papiers à mon client, s'insurge l'avocat d'un étudiant de 23 ans retenu durant deux heures dans un fourgon de police

Les forces de l'ordre ont justifié ces interpellations auprès des intéressés par un besoin de vérification d'identité. Or, ce cas de figure nécessite que les intéressés n'aient pas eu leurs papiers sur eux ou qu'ils aient refusé de les donner aux policiers. "Nous allons poursuivre l'État pour voie de fait et/ou détention arbitraire et demander une indemnisation pour nos clients. Il n'y a en effet aucun fondement juridique à restreindre la liberté de quelqu'un sans motif", indiquent plusieurs avocats des personnes interpellées. 

En 2010, à Nice, deux militants syndicaux qui portaient chacun un masque représentant Nicolas Sarkozy lors d'une manifestation de la fonction publique avaient été un court instant interpellés par la police, avant d'être relâchés sans être poursuivis. À l'époque, l'histoire avait fait scandale...

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