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À Lille, agression et séquestration sur fond de racisme

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Le 14 juin, vers 2 h 25, une patrouille se rend rapidement rue de la Clé à Lille : un jeune homme, qui s’est réfugié chez un voisin, vient d’être agressé chez lui par deux jeunes hommes.

Ces derniers, déçus de ne pouvoir retirer assez d’argent après avoir extorqué le code confidentiel de la carte bleue, se sont vengés prenant plus d’une heure contre l’étudiant : appartement mis à sac, télés cassés, cordes de la guitare coupées, coups, médicaments ingérés de force, interphone arraché, etc. 

« Les agresseurs étaient de race africaine », note la présidente Reliquet. Une précision qui n’est pas sans importance puisque les vexations étaient opérées sur ce thème. La victime est recouverte par exemple de liquide de nettoyage pendant que les agresseurs disaient : « Les blancs, ça pue ». Sur les murs du modeste appartement, des inscriptions à la bombe : « Nike les blancs, Black Power revient »

Le plus jeune était le plus agressif 
La patrouille circule alors en ville avec l’étudiant afin de tenter de repérer les agresseurs. Un mineur est interpellé dans le Parc Matisse. Par recoupements, le majeur est arrêté un peu plus tard : Thierno Barry, 20 ans, jamais condamné, se retrouvait hier dans le box. Hier, il avoue alors qu’il avait commencé par nier en garde à vue. 

Dans le box, Thierno Barry a tendance à tout rejeter sur le mineur âgé de 15 ans. Facile ? Sans doute mais, selon la victime, c’est effectivement le plus jeune qui était de loin le plus agressif. 

La procureure Lacoste ne mâche pas ses mots : « On aurait pu poursuivre sur la base d’une agression du fait de la race de la victime. Le mineur dit qu’ils avaient envie de dépouiller un blanc»

Le prévenu déclare : « l’agression n’était pas spécialement contre la victime mais elle s’explique par mon passé ». L’agresseur aurait arrêté ses études à cause de propos racistes tenus à son encontre dans un lycée privé de Lille. 

Une agression ratée contre une jeune femme, le 3 juin dernier, n’améliore guère le tableau. En défense, Me Blandine Lejeune tente d’éviter le pire : « C’est surtout un jeune homme paumé qui a trop de fierté pour avouer à son père qu’il se retrouve à la rue sans ressources»

Jugement : quinze mois de prison dont huit avec sursis, plus mandat de dépôt.

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