Les femmes ne pourront pas porter de voile dans les espaces publics tessinois. Le canton a accepté de modifier la constitution cantonale en ce sens. Une première en Suisse.
Le Tessin sera le premier canton à interdire le port du voile dans l’espace public. Les citoyens du canton transalpin ont accepté dimanche à deux contre un de modifier la constitution cantonale en ce sens. Les musulmanes pourront toutefois continuer à porter burqa et niqab dans les lieux religieux.
Le contre-projet du gouvernement tessinois, qui voulait ancrer l’interdiction dans la loi sur l’ordre public, a lui aussi obtenu le soutien du peuple (58’085 oui contre 33’783 non). A une majorité de 58,1%, les citoyens tessinois ont toutefois préféré l’initiative, en question subsidiaire.
Le texte de Giorgio Ghiringhelli (parti bourgeois «Il guastafeste») a obtenu 63’494 oui contre 32’377 non. La participation s’est élevée à 46,03%. En prohibant le port du voile, le Tessin suit l’exemple de la France et de la Belgique. Toutefois, l’interdiction ne devrait presque rien changer pour le canton, où quasiment personne ne porte de voile religieux.
Mention implicite
La burqa et le niqab ne sont désignés que de manière implicite dans l’initiative populaire de Giorgio Ghiringhelli. Le texte indique simplement que le fait de se voiler ou de dissimuler son visage dans les rues, les parcs et les transports publics est désormais interdit. De même, personne ne peut forcer un tiers à se voiler en raison de son sexe.
Des exceptions doivent encore être définies, comme pour le port de vêtements de protection. Giorgio Ghiringhelli n’a jamais caché que l’initiative visait les voiles musulmans. Le Conseil d’Etat avait répliqué en disant ces exigences inutiles et contre-productives, vu que personne ne porte de tels voiles au Tessin.
Objectifs sécuritaires
Le gouvernement avait toutefois estimé qu’il était sensé de prohiber toute tentative de se masquer le visage, en particulier lors d’événements sportifs et de manifestations. La sécurité pourrait ainsi être améliorée et le travail de la police facilité. C’est pourquoi il avait présenté un contre-projet, soutenu par le Grand Conseil.
Le peuple a toutefois préféré la solution de Giorgio Ghiringhelli. Le fait de graver l’interdiction dans la constitution lui confère davantage d’importance: seule une votation populaire pourrait éventuellement l’en retirer.
S’il ne concerne que le canton du Tessin, l’objet fait déjà débat au plan national. L’Assemblée fédérale aura du reste à s’en saisir puisqu’elle devra donner, ou pas, la garantie fédérale à la modification de la Constitution tessinoise.
Ueli Maurer pas surpris
Dimanche en commentant les résultats des votations fédérales devant les médias à Berne, le président de la Confédération ne s’est pas montré vraiment surpris par l’issue du scrutin tessinois. «Le résultat montre un certain malaise de la population», comme celui perçu lors de la votation pour l’interdiction des minarets, a déclaré Ueli Maurer.
Pour le Conseil fédéral, la question «de forcer l’intégration des étrangers», de concert avec les cantons, se pose pour éviter de tels ressentiments, a jugé M. Maurer. Le Tessin doit désormais créer une loi d’application pour l’interdiction du voile, a-t-il conclu.
Amnesty consternée
La section suisse d’Amnesty International s’est quant à elle déclarée «consternée» par l’acceptation de cette initiative dite «anti-burqa». Selon Amnesty, ce texte est «contraire au droit constitutionnel et à la liberté d’expression, et constitue un signe inquiétant d’intolérance».
«La peur et la création artificielle d’un problème qui n’en est pas un l’ont emporté sur la raison et le respect, au détriment des droits fondamentaux de toute la population», a déclaré dans un communiqué Manon Schick, directrice générale de la Section suisse d’Amnesty International.
Le contre-projet du gouvernement tessinois, qui voulait ancrer l’interdiction dans la loi sur l’ordre public, a lui aussi obtenu le soutien du peuple (58’085 oui contre 33’783 non). A une majorité de 58,1%, les citoyens tessinois ont toutefois préféré l’initiative, en question subsidiaire.
Le texte de Giorgio Ghiringhelli (parti bourgeois «Il guastafeste») a obtenu 63’494 oui contre 32’377 non. La participation s’est élevée à 46,03%. En prohibant le port du voile, le Tessin suit l’exemple de la France et de la Belgique. Toutefois, l’interdiction ne devrait presque rien changer pour le canton, où quasiment personne ne porte de voile religieux.
Mention implicite
La burqa et le niqab ne sont désignés que de manière implicite dans l’initiative populaire de Giorgio Ghiringhelli. Le texte indique simplement que le fait de se voiler ou de dissimuler son visage dans les rues, les parcs et les transports publics est désormais interdit. De même, personne ne peut forcer un tiers à se voiler en raison de son sexe.
Des exceptions doivent encore être définies, comme pour le port de vêtements de protection. Giorgio Ghiringhelli n’a jamais caché que l’initiative visait les voiles musulmans. Le Conseil d’Etat avait répliqué en disant ces exigences inutiles et contre-productives, vu que personne ne porte de tels voiles au Tessin.
Objectifs sécuritaires
Le gouvernement avait toutefois estimé qu’il était sensé de prohiber toute tentative de se masquer le visage, en particulier lors d’événements sportifs et de manifestations. La sécurité pourrait ainsi être améliorée et le travail de la police facilité. C’est pourquoi il avait présenté un contre-projet, soutenu par le Grand Conseil.
Le peuple a toutefois préféré la solution de Giorgio Ghiringhelli. Le fait de graver l’interdiction dans la constitution lui confère davantage d’importance: seule une votation populaire pourrait éventuellement l’en retirer.
S’il ne concerne que le canton du Tessin, l’objet fait déjà débat au plan national. L’Assemblée fédérale aura du reste à s’en saisir puisqu’elle devra donner, ou pas, la garantie fédérale à la modification de la Constitution tessinoise.
Ueli Maurer pas surpris
Dimanche en commentant les résultats des votations fédérales devant les médias à Berne, le président de la Confédération ne s’est pas montré vraiment surpris par l’issue du scrutin tessinois. «Le résultat montre un certain malaise de la population», comme celui perçu lors de la votation pour l’interdiction des minarets, a déclaré Ueli Maurer.
Pour le Conseil fédéral, la question «de forcer l’intégration des étrangers», de concert avec les cantons, se pose pour éviter de tels ressentiments, a jugé M. Maurer. Le Tessin doit désormais créer une loi d’application pour l’interdiction du voile, a-t-il conclu.
Amnesty consternée
La section suisse d’Amnesty International s’est quant à elle déclarée «consternée» par l’acceptation de cette initiative dite «anti-burqa». Selon Amnesty, ce texte est «contraire au droit constitutionnel et à la liberté d’expression, et constitue un signe inquiétant d’intolérance».
«La peur et la création artificielle d’un problème qui n’en est pas un l’ont emporté sur la raison et le respect, au détriment des droits fondamentaux de toute la population», a déclaré dans un communiqué Manon Schick, directrice générale de la Section suisse d’Amnesty International.
Et l’organisation d’attendre une position claire du Parlement fédéral en faveur de la défense des valeurs inscrites dans la Constitution suisse, en particulier le droit à la liberté de religion.
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