Comme à l'époque féodale où les fils des seigneurs étaient formés à la guerre dès leur plus jeune âge, les enfants des classes aisées sont désormais éduqués de manière à apprendre très tôt à savoir être concurrentiels et à maximiser les profits. Les business schools ne sont que des usines à créer des champions du profit à court terme. Dents longues et griffes aiguisées, les intrigants sont prêts à tout, serviles avec les puissants et impitoyables avec les faibles : nous avons formé des générations de criminels de guerre. Ces CEO, CFO et traders, s'ils ne tranchent pas des membres à la machette et s'ils ne gazent pas des civils, provoquent néanmoins des dislocations économiques telles que des millions de vies sont brisées. Il serait intéressant qu'un magistrat propose de définir le crime financier contre l'humanité, crime imprescriptible et aussi grave que ceux jugés à Nuremberg en 1945. On pourrait imaginer qu'un gouvernement populiste, face à la colère de la population, charge des tribunaux du peuple d'instruire de tels crimes.
Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique