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La mission Sicard préconise le recours au suicide assisté

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Après cinq mois de réflexion et une dizaine de «débats citoyens», le professeur Didier Sicard a rendu mardi à François Hollande, un rapport sur la fin de vie qui va orienter le débat sur l'épineuse question de l'euthanasie. 

Le professeur Didier Sicard doit remettre son rapport sur la fin de vie à François Hollande ce mardi, avant de le rendre public. Contre toute attente, il devrait préconiser avec beaucoup de prudence, dans certaines conditions, le recours au suicide assisté. 

Dans son édition de mardi, La Croix publie les principales recommandations de cette mission de réflexion sur la fin de vie. Si ce rapport dresse un état des lieux très critique sur la manière dont la fin de vie se passe en France, le point central est qu'il ouvre l'idée que «l'assistance au suicide peut être envisagée dans certains cas de maladie incurable et évolutive». Cette position, même exprimée avec une prudence extrême, représente une véritable bombe pour la société française. 

Un exercice d'équilibriste 
Certes, le rapport défend, sur le fond, la loi Leonetti de 2005 sur la fin de vie: «C'est un texte important, qui doit faire l'objet d'un effort majeur d'appropriation par la société et par l'ensemble des médecins et des soignants.» 

Mais, selon la mission, la loi est «sans visibilité, mal appliquée, voire inappliquée». Mais c'est ensuite à un véritable exercice d'équilibriste que se prête le professeur Sicard, en refusant l'euthanasie tout en ouvrant la porte à une aide à mourir. La mission «ne recommande pas de prendre de nouvelles dispositions législatives en urgence sur les situations de fin de vie», comme pouvait le laisser entendre l'engagement 21 de François Hollande. 

Toutefois, elle ne s'interdit pas quelques réflexions sur l'aide active à mourir. Ainsi, peut-on lire explicitement dans ce rapport, dans «les phases ultimes de l'accompagnement en fin de vie , lorsque la personne demande l'arrêt des traitements, la mission estime qu'il serait cruel de la laisser mourir ou de la laisser vivre sans lui apporter la possibilité d'un geste accompli par un médecin accélérant la survenue de la mort (…). Cette grave décision serait prise par un médecin engagé en conscience, toujours éclairée par une décision collégiale. La mission est beaucoup plus critique vis-à-vis de l'euthanasie, «acte médical qui, par sa radicalité (…), interrompt soudainement et prématurément la vie».

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