Le MoDem avait vocation à devenir le grand parti de Centre qui manque à la France. Mouvement, parce que les partis font vieux jeu, et Démocrate parce que c’est toujours sympa et moderne. A l’heure du haut débit et de la fibre optique, il est pourtant ironique de vouloir lancer un modem… Incapable de capitaliser sur sa place de troisième à l’élection présidentielle de 2007, le berger béarnais s’est peu à peu retrouvé seul, et non pas seulement parce qu’une partie du Centre s’est rallié à la droite des affaires alors au gouvernement.
Espérant une ascension politique, c’est plutôt à une descente aux enfers à laquelle on assiste, ou comment se retrouver en quelques années de député et troisième homme politique du pays à conseiller municipal de Pau. Président du parti qu’il a créé et à défaut de succès électoraux, on peut encore voir passer, avec beaucoup d’attention, son ombre dans le paysage politique français. Sur certains plateaux d’émissions politiques diffusées à 12h ou à 23h, et sur certaines radios, il se livre encore, de sa voix douce et chaude d’ancien bégayeur, à de tièdes imprécations, appelant au réalisme, se plaçant comme voix de la raison et de la vérité. Il se place en leader politique indépendant, dévoué à ses idées plus qu’à sa carrière, au bien commun plus qu’aux places et aux honneurs. Si l’on mesure l’indépendance à l’aune de l’échec politique personnel, on peut dire qu’il a réussi.
PLL