Aussi malsain que le manque de nourriture est le fait que jamais, depuis la dernière extinction massive (qui remonte à 65 millions d'années), la disparition d'espèces animales et végétales n'a été aussi rapide. Cela représente 25% des mammifères, 15% des oiseaux, 50% des reptiles, 50% des insectes, 33% des conifères, 75% des plantes à fleurs, etc. C'est colossal ! Une espèce disparaît toutes les dix minutes. En réalité, les chiffres exacts sont inconnus car nous ne savons pas combien d'espèces existent sur Terre. Les estimations varient entre 1,5 millions et 100 millions ! Ce qui est sûr c'est que de telles disparitions, dues à la déforestation, à la disparition des habitats, à la sur-pêche, à la désertification, à la pollution par désherbants et insecticides, à la monoculture, et j'en passe, fragilisent encore les écosystèmes, et les rapprochent de l'effondrement.
Tout le monde sait que les polluants sont dangereux. Mais cette dangerosité est généralement sous-estimée. En plus de tuer les animaux qui les ingèrent, les polluants provoquent des déformations, modifient les comportements reproductifs et sociaux et se concentrent en montant dans la chaîne alimentaire, pour finir dans le corps du prédateur ultime : l'homme. Les cancers n'ont jamais été aussi fréquents, 15% des femmes américaines ont de telles doses de mercure dans le corps que leurs grossesses deviennent risquées.
Ce sont les équilibres naturels qui permettent la vie. Dès qu'ils sont remis en cause, le risque de maladies et d'empoisonnements augmente. Nous détruisons les espèces utiles, comme le démontre le cas très préoccupant de la mort en masse des abeilles. L'humanité a besoin de la multitude de bienfaits qu'apportent les plantes, les insectes, les microbes, etc. Détruire la biodiversité, c'est commettre un suicide.
Piero San Giorgio, Survivre à l'effondrement économique