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Aie foi en Dieu et garde ta poudre au sec !
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Belle, rebelle et pieuse
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Commune de Paris
L’extrême gauche officielle aime se revendiquer de la Commune. C’est son droit. Mais ce faisant, elle doit supporter une contradiction intenable. Car si la Commune a opéré des réformes sociales, elle est avant tout un mouvement patriotique. Son inspiration est un réflexe de défense patriotique contre l’envahisseur. L’Affiche Rouge fait d’ailleurs expressément référence à ce patriotisme. Est-ce que nos xénophiles bobo-gauchistes, qui voient dans tout attachement à la patrie française une marque de proto-fascisme, sont prêts à assumer le patriotisme des Communards ? Peu importe, la question ne leur sera jamais posée.
Adrien Abauzit, Né en 1984
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Belle et rebelle
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Un maire UMP ouvre son mandat par le mariage d’un couple gay
On lâche peu à peu à l’UMP.
Robin Reda, nouvellement élu maire de Juvisy-sur-Orge, inaugurera son mandat par le « mariage » d’un couple homosexuel. Sans avoir visiblement l’intention de déléguer cette charge, l’UMP voit augmenter dans sa jeune génération une flopée de jeunes hommes et de jeunes femmes aussi tièdes que bien peignés, à la botte d’un système que nous, catholiques, avons fait le choix de combattre.
Le jeune élu de 22 ans, issu de la prestigieuse usine à petits soldats de plomb Sciences Po, a exprimé le souhait « d’éviter de devenir un vieux con ». Qu’il se rassure, même jeune, on peut faire ses classes.
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Le coeur humain commence à battre 21 jours après sa conception. Ce n'est pas du dogme religieux, c'est un fait biologique
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Jeune et rebelle
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Homophobe
Individu pensant qu’un enfant naît d’un homme et d’une femme.
Adrien Abauzit, Né en 1984
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Belle et rebelle
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Sans Dieux, pas de culture
Aussi curieux que cela puisse paraître, aucun des livres de Friedrich Georg Jünger n’avait fait l’objet d’une publication en français. Avec la parution de Les Titans et les dieux, les éditions Krisis réparent un oubli d’autant plus injuste que le frère d’Ernst Jünger se dévoile également comme un précurseur de l’écologisme.
“Sie haben recht : dit Arbeit Bruders Friedrich Georg über die griechischen Heroen, Titanen und Götter sind zu weining bekannt”*, m’écrivait le vieil Ernst Jünger en 1994, une lettre, reprise dans l’ultime volume de son Journal, Soixante-dix s’efface.
Grâces en soient rendues à Alain de Benoist, l’opiniâtre, et au talentueux François Poncet, qui fut aussi l’ami d’Ernst Jünger, pour cette publication bienvenue : enfin, Friedrich Georg Jünger (1898-1977), qui vécut dans l’ombre de son aîné, enfin ce poète aux intuitions profondes, cet helléniste distingué qui traduisit Homère, cet homme à la magnifique figure d’ascète revient.
A part quelques rares traductions, dont un « Apollon » dans une livraison mémorable de Nouvelle Ecole et un choix de poèmes dans la revue Lieux d’être, le travail de Friedrich Georg n’était connu, dans le monde francophone, que de quelques germanistes rétifs aux diktats bien-pensants. De poètes aussi, comme toujours aptes à repérer les pépites dans le flot boueux. Parmi eux, Marcel Lecomte, dissident du surréalisme belge, fasciné par, dans le désordre, les religions orientales, le tarot, le Grand Jeu et Chirico, et qui, vers 1956, rencontra Friedrich dans son ermitage des bords du lac de Constance : « Friedrich Georg me fit découvrir un ensemble de plantes tropicales dont les structures, traces et spectres aboutissaient pour l’esprit à une sorte de temple, oui de temple de religion inconnue ». Comme tout est dit, en quelques mots, sur les raisons d’écouter la voix singulière de Friedrich Georg Jünger !
Héritier de Hölderlin et de Nietzsche
Tous les lecteurs des Orages d’acier ne peuvent que se souvenir de la rencontre, miraculeuse, d’Ernst et de son cadet dans un trou d’obus du front des Flandres vers 1917, quand l’intervention de l’aîné sauve son frère, grièvement blessé au poumon. Dans Sur les falaises de marbre, l’un de ses chefs-d’œuvre, Ernst évoque les deux frères de l’Ermitage aux buissons blancs, Othon et le narrateur, qui herborisent un temps à l’abri de la folie meurtrière. Toute sa vie durant, Friedrich Georg entretiendra avec son aîné une relation d’une étonnante proximité spirituelle, semblable à celle des Dioscures Castor et Pollux, à tel point qu’on a pu parler de gémellité littéraire. La publication du livre rare qu’est Les Titans et les dieux permet de mieux se rendre compte de la dette, profonde, d’Ernst à l’égard de Friedrich Georg, lui-même l’héritier de Hölderlin et de Nietzsche, à qui il consacra un essai. Si tous deux s’activèrent avec feu dans les années 20 au sein d’ardentes phalanges rêvant à un ordre d’acier, « révolutionnaire, républicain, dictatorial », emportés par une frénésie héroïque et technomane (voir Le Travailleur et Die Perfektion der Technik, qui n’a été traduit qu’en anglais, sous un titre par ailleurs bien éloquent : The Price of Progress) faisant du guerrier des tranchées une figure quasi messianique, les frères Jünger vécurent, au début des années 30, une commune conversion du regard, un même passage de l’état de soldat à celui de poète. L’un et l’autre prirent alors du recul, gagnant en ironie et en esprit critique pour parvenir à une vision plus globale, plus stéréoscopique, de leur temps et de ses périls. Tous deux marquèrent leur répulsion pour l’univers des ingénieurs et des planificateurs comme pour l’hystérie chauvine tout en demeurant fidèles à l’Allemagne secrète. Chez Friedrich Georg, cette posture déboucha sur une poésie exigeante, parfois hermétique, sur une critique de la technique et de la consommation qui annonce l’écologie radicale, et surtout sur une réflexion en profondeur sur l’essence de la mythologie grecque, sur l’étude tout sauf académique des Titans, des héros et des dieux.
Il y a là une raison supplémentaire de remercier François Poncet pour son extraordinaire travail d’herméneute : chez Friedrich Georg, la densité de la langue allemande, nourrie des grands modèles, de Klopstock à Goethe, et à laquelle il vouait un culte, rend ses textes à la fois sensuels et granitiques. Ce caractère radical, cette qualité si peu moderne, Poncet les rend avec une humble probité. Chapeau bas !
Chaos et Gaïa la Grande Mère, Ouranos et Prométhée, Dionysos et Pan inspirent des pages d’une sagesse intempestive et qui tiennent de l’aphorisme tant le poète Friedrich Georg parle en astronome ou en entomologiste : une grâce impersonnelle, glacée comme l’eau d’un torrent. Les figures titanesques, auxquelles il oppose les forces divines, y apparaissent comme impérissables, menaçantes et toujours aux aguets, présentes malgré l’incommensurable distance. Comment fait-il, je ne sais, mais cette présence des Titans et des dieux éclate à chaque ligne, comme une évidence. Mieux, Friedrich Georg repère à la perfection les lignes de faîte de la pensée mythique : le Chaos et ses multiples verrous contre le retour du tohu-bohu, et surtout l’hybris, la démesure, qu’il analyse avec finesse : « Là où il n’y a pas de mesure, rien de grand ne peut être, car rien ne se mesure sur rien ». Tantale et Sisyphe paient ainsi leur insolence d’un prix terrible, comme de même l’homme qui s’adonne au volontarisme pur ou exalte le travail pour lui-même et que son imprudence précipite dans le vide. Jamais impuni, l’appel aux forces titanesques – une pensée pour le Titanic – fait naître des catastrophes sans nombre. Comment ne pas songer que la plupart de ces textes datent du IIIe Reich, et même des années de guerre, quand l’exaltation sans bornes de la Force, du Travail et de la Machine par un régime ne croyant plus qu’en ses propres forces aboutit au désastre – Der Untergang.
Le maître de mesure et de distance
Apollon, le fils préféré de Zeus, l’inspire manifestement, comme le montrent ces lignes lumineuses : « C’est l’esprit omniprésent d’Apollon qui, seul, permet à l’esprit humain l’essor libre de la pensée sans lequel il n’y aurait ni philosophes de la nature, ni pythagoriciens, ni académies, ni science. Car que seraient toutes les sciences, toute la pensée, sans la virilité de l’esprit ? Le dieu qui institue des frontières et qui veille sur elle a aplani la voie, il a débarrassé le chemin pour le grand agôn des esprits. Ce « Connais-toi toi-même », qui le dit, sinon Apollon ? Et, ce faisant, que dit-il d’autre que « ne t’illusionne pas toi-même, concentre ta réflexion et tu verras qui tu es, quelle est ta destination. Tu te comprendras toi-même et tu y parviendras, parce que tu es placé sous ma protection. Celui qui me vénère, je déverse sur lui ma lumière et cette clarté lui sera salutaire, même si elle lui est douloureuse, si elle semble le brûler comme du feu ». On ne conçoit pas de connaissance de soi, pas plus que de conscience de soi, sans douleur. C’est pourquoi rien n’éloigne plus d’Apollon que cet effort qui désirerait à tout prix, même au prix de l’anéantissement de l’esprit, s’affranchir de la conscience et, partant de la douleur.
Maître de mesure et de distance, le dieu au laurier apparaît comme celui qui s’oppose à tout ce qui est indécis, utopique ou ambigu. Par essence, Apollon combat toute supercherie, même chaleureuse : « Protecteur de tout ce qui est parfait, il ignore naturellement le besoin de salut et de rédemption ». Rien de retors ni de compatissant, mais la franchise incarnée, la grandeur et l’inflexibilité. Quelle différence avec Chrestos, le Galiléen, le marchand d’illusions, qui rassure par ses sornettes !
“Sie haben recht : dit Arbeit Bruders Friedrich Georg über die griechischen Heroen, Titanen und Götter sind zu weining bekannt”*, m’écrivait le vieil Ernst Jünger en 1994, une lettre, reprise dans l’ultime volume de son Journal, Soixante-dix s’efface.
Grâces en soient rendues à Alain de Benoist, l’opiniâtre, et au talentueux François Poncet, qui fut aussi l’ami d’Ernst Jünger, pour cette publication bienvenue : enfin, Friedrich Georg Jünger (1898-1977), qui vécut dans l’ombre de son aîné, enfin ce poète aux intuitions profondes, cet helléniste distingué qui traduisit Homère, cet homme à la magnifique figure d’ascète revient.
A part quelques rares traductions, dont un « Apollon » dans une livraison mémorable de Nouvelle Ecole et un choix de poèmes dans la revue Lieux d’être, le travail de Friedrich Georg n’était connu, dans le monde francophone, que de quelques germanistes rétifs aux diktats bien-pensants. De poètes aussi, comme toujours aptes à repérer les pépites dans le flot boueux. Parmi eux, Marcel Lecomte, dissident du surréalisme belge, fasciné par, dans le désordre, les religions orientales, le tarot, le Grand Jeu et Chirico, et qui, vers 1956, rencontra Friedrich dans son ermitage des bords du lac de Constance : « Friedrich Georg me fit découvrir un ensemble de plantes tropicales dont les structures, traces et spectres aboutissaient pour l’esprit à une sorte de temple, oui de temple de religion inconnue ». Comme tout est dit, en quelques mots, sur les raisons d’écouter la voix singulière de Friedrich Georg Jünger !
Héritier de Hölderlin et de Nietzsche
Tous les lecteurs des Orages d’acier ne peuvent que se souvenir de la rencontre, miraculeuse, d’Ernst et de son cadet dans un trou d’obus du front des Flandres vers 1917, quand l’intervention de l’aîné sauve son frère, grièvement blessé au poumon. Dans Sur les falaises de marbre, l’un de ses chefs-d’œuvre, Ernst évoque les deux frères de l’Ermitage aux buissons blancs, Othon et le narrateur, qui herborisent un temps à l’abri de la folie meurtrière. Toute sa vie durant, Friedrich Georg entretiendra avec son aîné une relation d’une étonnante proximité spirituelle, semblable à celle des Dioscures Castor et Pollux, à tel point qu’on a pu parler de gémellité littéraire. La publication du livre rare qu’est Les Titans et les dieux permet de mieux se rendre compte de la dette, profonde, d’Ernst à l’égard de Friedrich Georg, lui-même l’héritier de Hölderlin et de Nietzsche, à qui il consacra un essai. Si tous deux s’activèrent avec feu dans les années 20 au sein d’ardentes phalanges rêvant à un ordre d’acier, « révolutionnaire, républicain, dictatorial », emportés par une frénésie héroïque et technomane (voir Le Travailleur et Die Perfektion der Technik, qui n’a été traduit qu’en anglais, sous un titre par ailleurs bien éloquent : The Price of Progress) faisant du guerrier des tranchées une figure quasi messianique, les frères Jünger vécurent, au début des années 30, une commune conversion du regard, un même passage de l’état de soldat à celui de poète. L’un et l’autre prirent alors du recul, gagnant en ironie et en esprit critique pour parvenir à une vision plus globale, plus stéréoscopique, de leur temps et de ses périls. Tous deux marquèrent leur répulsion pour l’univers des ingénieurs et des planificateurs comme pour l’hystérie chauvine tout en demeurant fidèles à l’Allemagne secrète. Chez Friedrich Georg, cette posture déboucha sur une poésie exigeante, parfois hermétique, sur une critique de la technique et de la consommation qui annonce l’écologie radicale, et surtout sur une réflexion en profondeur sur l’essence de la mythologie grecque, sur l’étude tout sauf académique des Titans, des héros et des dieux.
Il y a là une raison supplémentaire de remercier François Poncet pour son extraordinaire travail d’herméneute : chez Friedrich Georg, la densité de la langue allemande, nourrie des grands modèles, de Klopstock à Goethe, et à laquelle il vouait un culte, rend ses textes à la fois sensuels et granitiques. Ce caractère radical, cette qualité si peu moderne, Poncet les rend avec une humble probité. Chapeau bas !
Chaos et Gaïa la Grande Mère, Ouranos et Prométhée, Dionysos et Pan inspirent des pages d’une sagesse intempestive et qui tiennent de l’aphorisme tant le poète Friedrich Georg parle en astronome ou en entomologiste : une grâce impersonnelle, glacée comme l’eau d’un torrent. Les figures titanesques, auxquelles il oppose les forces divines, y apparaissent comme impérissables, menaçantes et toujours aux aguets, présentes malgré l’incommensurable distance. Comment fait-il, je ne sais, mais cette présence des Titans et des dieux éclate à chaque ligne, comme une évidence. Mieux, Friedrich Georg repère à la perfection les lignes de faîte de la pensée mythique : le Chaos et ses multiples verrous contre le retour du tohu-bohu, et surtout l’hybris, la démesure, qu’il analyse avec finesse : « Là où il n’y a pas de mesure, rien de grand ne peut être, car rien ne se mesure sur rien ». Tantale et Sisyphe paient ainsi leur insolence d’un prix terrible, comme de même l’homme qui s’adonne au volontarisme pur ou exalte le travail pour lui-même et que son imprudence précipite dans le vide. Jamais impuni, l’appel aux forces titanesques – une pensée pour le Titanic – fait naître des catastrophes sans nombre. Comment ne pas songer que la plupart de ces textes datent du IIIe Reich, et même des années de guerre, quand l’exaltation sans bornes de la Force, du Travail et de la Machine par un régime ne croyant plus qu’en ses propres forces aboutit au désastre – Der Untergang.
Le maître de mesure et de distance
Apollon, le fils préféré de Zeus, l’inspire manifestement, comme le montrent ces lignes lumineuses : « C’est l’esprit omniprésent d’Apollon qui, seul, permet à l’esprit humain l’essor libre de la pensée sans lequel il n’y aurait ni philosophes de la nature, ni pythagoriciens, ni académies, ni science. Car que seraient toutes les sciences, toute la pensée, sans la virilité de l’esprit ? Le dieu qui institue des frontières et qui veille sur elle a aplani la voie, il a débarrassé le chemin pour le grand agôn des esprits. Ce « Connais-toi toi-même », qui le dit, sinon Apollon ? Et, ce faisant, que dit-il d’autre que « ne t’illusionne pas toi-même, concentre ta réflexion et tu verras qui tu es, quelle est ta destination. Tu te comprendras toi-même et tu y parviendras, parce que tu es placé sous ma protection. Celui qui me vénère, je déverse sur lui ma lumière et cette clarté lui sera salutaire, même si elle lui est douloureuse, si elle semble le brûler comme du feu ». On ne conçoit pas de connaissance de soi, pas plus que de conscience de soi, sans douleur. C’est pourquoi rien n’éloigne plus d’Apollon que cet effort qui désirerait à tout prix, même au prix de l’anéantissement de l’esprit, s’affranchir de la conscience et, partant de la douleur.
Maître de mesure et de distance, le dieu au laurier apparaît comme celui qui s’oppose à tout ce qui est indécis, utopique ou ambigu. Par essence, Apollon combat toute supercherie, même chaleureuse : « Protecteur de tout ce qui est parfait, il ignore naturellement le besoin de salut et de rédemption ». Rien de retors ni de compatissant, mais la franchise incarnée, la grandeur et l’inflexibilité. Quelle différence avec Chrestos, le Galiléen, le marchand d’illusions, qui rassure par ses sornettes !
Lire Les Titans et les dieux, livre fondamental, se révèle une cure d’altitude mentale pour tous les esprits libres et exigeants.
Eléments n°150
*Traduction : « Vous avez raison : les travaux de mon frère Friedrich Georg sur les héros grecs, les Titans et les Dieux sont trop peu connus ».
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«Des GI’s et des femmes» : le sombre visage du débarquement
En débarquant en Normandie, il y a 70 ans, en juin 1944, les GI’s n’ont pas été que les mythiques héros libérateurs mais aussi, parfois, des voyous à qui la France avait été vendue comme une «aventure érotique», affirme le livre choc d’une historienne américaine.
L’ouvrage de Mary Louise Roberts, «Des GI’s et des femmes» qui paraît le 3 avril en France aux éditions du Seuil, porte un sous-titre explicite: «Amours, viols et prostitution à la Libération». Ce qui s’est passé en Normandie n’est pas «un grand secret pour les Normands, mais certainement une surprise pour les Américains», avait indiqué en mai 2013 cette professeur à l’université du Wisconsin, lors de la sortie du livre aux Etats-Unis. Selon elle, aujourd’hui, «les Américains ont toujours en tête le vieux mythe du GI viril et sans tache».
Spécialiste de l’histoire des femmes en France, Mary Louise Roberts a longuement étudié les archives normandes et américaines pour publier son livre intitulé en anglais «What soldiers do. Sex and the American GI in World War II France» (Ce que font les soldats: sexe et GI en France durant la Seconde Guerre mondiale). Selon elle, sexualité, prostitution ou viol étaient un moyen pour les Américains d’"imposer leur pouvoir» sur une nation alors diminuée. La presse militaire américaine «a raconté la Libération comme un roman d’amour, en photographiant des soldats américains en train d’embrasser des jeunes Françaises», écrit l’historienne. «Puis elle en a tiré le mythe de ce qu’était un GI, le "sauveur"d’une nation de femmes». Une blague racontée par les Normands en donne un autre éclairage, relève-t-elle: «Quand les Allemands sont arrivés, les hommes ont dû se cacher. Mais quand les Américains sont arrivés, il a fallu cacher les femmes.»
Un bordel génial
Il y a eu ainsi, au Havre ou à Cherbourg, «un nombre incroyable de mauvais comportements», allant du racolage de Françaises, même en présence du mari, aux ébats «en plein air, en plein jour, dans les parcs, les cimetières, sur les rails de chemins de fer», voire aux viols. «Les Havrais ne pouvaient pas sortir se promener sans voir quelqu’un en train d’avoir une relation sexuelle», dit-elle après avoir étudié la correspondance du maire d’alors, Pierre Voisin, qui se plaignait auprès du colonel Thomas Weed, commandant des troupes américaines dans la région.
La hiérarchie condamnait publiquement, mais laissait faire, dit-elle. Selon Mme Roberts, la propagande américaine «avait vendu la campagne de Normandie comme une aventure érotique» pour motiver les soldats à partir combattre dans un pays qu’ils ne connaissaient quasiment pas. Le livre cite ainsi des textes de propagande dépeignant la France comme «un bordel génial habité par 40 millions d’hédonistes». Dans les leçons de langue étrangère publiées dans le journal de campagne Stars and Stripes, on apprenait au GI à dire en allemand «tu veux une cigarette» ou «lève-toi», alors qu’en français, c’était «vous êtes très jolie Madame», et «vos parents sont-ils à la maison ?», raconte l’historienne.
«Une fois mise en branle, la libido du GI s’est montrée difficile à endiguer», écrit-elle. Le livre consacre deux chapitres aux viols pour lesquels, selon des documents d’octobre 1944, «152 soldats ont été poursuivis en justice» dont 130 Noirs, signe selon elle du «racisme permanent» de l’armée américaine mais aussi des Français, «qui pointaient vite les Noirs du doigt». «Je ne veux pas diminuer l’héroïsme des GI’s, ce qu’ils ont fait était formidable», dit l’historienne, «mais je veux remettre les Français dans le tableau et dire que la Normandie a été aussi une histoire humaine», pas seulement une histoire héroïque.
Spécialiste de l’histoire des femmes en France, Mary Louise Roberts a longuement étudié les archives normandes et américaines pour publier son livre intitulé en anglais «What soldiers do. Sex and the American GI in World War II France» (Ce que font les soldats: sexe et GI en France durant la Seconde Guerre mondiale). Selon elle, sexualité, prostitution ou viol étaient un moyen pour les Américains d’"imposer leur pouvoir» sur une nation alors diminuée. La presse militaire américaine «a raconté la Libération comme un roman d’amour, en photographiant des soldats américains en train d’embrasser des jeunes Françaises», écrit l’historienne. «Puis elle en a tiré le mythe de ce qu’était un GI, le "sauveur"d’une nation de femmes». Une blague racontée par les Normands en donne un autre éclairage, relève-t-elle: «Quand les Allemands sont arrivés, les hommes ont dû se cacher. Mais quand les Américains sont arrivés, il a fallu cacher les femmes.»
Un bordel génial
Il y a eu ainsi, au Havre ou à Cherbourg, «un nombre incroyable de mauvais comportements», allant du racolage de Françaises, même en présence du mari, aux ébats «en plein air, en plein jour, dans les parcs, les cimetières, sur les rails de chemins de fer», voire aux viols. «Les Havrais ne pouvaient pas sortir se promener sans voir quelqu’un en train d’avoir une relation sexuelle», dit-elle après avoir étudié la correspondance du maire d’alors, Pierre Voisin, qui se plaignait auprès du colonel Thomas Weed, commandant des troupes américaines dans la région.
La hiérarchie condamnait publiquement, mais laissait faire, dit-elle. Selon Mme Roberts, la propagande américaine «avait vendu la campagne de Normandie comme une aventure érotique» pour motiver les soldats à partir combattre dans un pays qu’ils ne connaissaient quasiment pas. Le livre cite ainsi des textes de propagande dépeignant la France comme «un bordel génial habité par 40 millions d’hédonistes». Dans les leçons de langue étrangère publiées dans le journal de campagne Stars and Stripes, on apprenait au GI à dire en allemand «tu veux une cigarette» ou «lève-toi», alors qu’en français, c’était «vous êtes très jolie Madame», et «vos parents sont-ils à la maison ?», raconte l’historienne.
«Une fois mise en branle, la libido du GI s’est montrée difficile à endiguer», écrit-elle. Le livre consacre deux chapitres aux viols pour lesquels, selon des documents d’octobre 1944, «152 soldats ont été poursuivis en justice» dont 130 Noirs, signe selon elle du «racisme permanent» de l’armée américaine mais aussi des Français, «qui pointaient vite les Noirs du doigt». «Je ne veux pas diminuer l’héroïsme des GI’s, ce qu’ils ont fait était formidable», dit l’historienne, «mais je veux remettre les Français dans le tableau et dire que la Normandie a été aussi une histoire humaine», pas seulement une histoire héroïque.
Source
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Joshua James - Crash this Train
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No Rex no Sex
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Belle et rebelle
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Fabrice LUCHINI lit Louis-Ferdinand CELINE (1988)
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Le martyre du Kosovo : 15 ans après les bombardements de l'OTAN
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Cambridge : les musulmans ne veulent pas d'étudiants à côté de la mosquée
Trouvez l’intrus à Cambridge : les étudiants ou la mosquée ? Si c’était une question pour jeu de société un dimanche de pluie, on vous dirait sûrement qu’elle est idiote. Trop facile.
Les monuments les plus anciens de la ville sont des églises : la tour saxonne de St Benet’s, juste après l’an mille, et l’église ronde, construite au retour de la Première Croisade, sur le modèle du Saint Sépulcre à Jérusalem. L’université, arrivée un siècle plus tard, est, tout comme son aînée et rivale d’Oxford, fille de l’Église médiévale. Les collèges ont préservé jusqu’à nos jours le modèle du cloître monastique, avec le réfectoire et la chapelle. Celle de King’s College, chef-d’œuvre du gothique perpendiculaire, est le monument emblématique de Cambridge, photographié (photo en Une) chaque année, depuis les Backs, par des millions de touristes, tandis que les mélomanes, croyants ou non, font une heure de queue pour entendre la chorale chanter l’Evensong. Alors, une mosquée géante…
L’incongruité n’est pas moindre du point de vue laïque, dans l’université de Newton, de Byron et de Darwin, de Keynes et des Apostles – qui n’avaient pas rejeté le joug, intolérable à leurs yeux, de la doctrine et de la morale chrétiennes traditionnelles pour les remplacer par l’Islam. Le biologiste athée Richard Dawkins avait fait scandale, l’été dernier, en rappelant sur Twitter que « tous les musulmans du monde ont moins de prix Nobel qu’un seul collège de Cambridge, Trinity »– dix contre trente-deux. Il avait expliqué ensuite qu’il avait écrit « par exaspération d’entendre des vantardises sur (a) le grand nombre de musulmans dans le monde et (b) le haut niveau de leur science».
Cambridge, pourtant, va avoir sa mosquée-cathédrale, approuvée par la municipalité en 2012, pour un coût prévisionnel de 17,5 millions de livres (20,5 millions d’euros).
Les tentatives pour s’opposer au projet, notamment de la part de l’English Defence League, ont échoué. Aucun compte n’a été tenu des témoignages des riverains de la mosquée existante, qui ont décrit la situation comme « intolérable », particulièrement lors de la prière du vendredi et durant le ramadan, et ont raconté comment ils étaient régulièrement insultés et menacés quand ils tentaient de se plaindre du tapage ou du stationnement sauvage. Selon un scénario classique, les nuisances de l’actuelle mosquée, « trop petite », ont au contraire servi d’argument pour justifier la construction de la mosquée géante.
Maintenant qu’ils ont définitivement obtenu leur permis de construire, c’est au tour des musulmans de faire opposition, contre un projet de résidence étudiante non loin de la future mosquée. L’association islamique « considère qu’une concentration de logements étudiants sur le site adjacent n’apporterait pas le plus d’agrément, et ne serait pas l’option la plus profitable pour les habitants ou pour les usagers de la mosquée ». Elle réclame que l’on construise à la place des « logements pour des familles et de jeunes couples », se disant convaincue « que le voisinage du bâtiment prestigieux de la nouvelle mosquée attirera de nouveaux acquéreurs ».
Traduisons en clair : l’association islamique veut faire de sa mosquée géante le centre d’un quartier islamique. Pas d’infidèles à côté de la mosquée, leur voisinage la souillerait. Des logements « familiaux », que les musulmans pourront acheter ou racheter à vil prix, car qui d’autre osera s’y installer et qui supportera d’y rester ?
Cambridge, pourtant, va avoir sa mosquée-cathédrale, approuvée par la municipalité en 2012, pour un coût prévisionnel de 17,5 millions de livres (20,5 millions d’euros).
Les tentatives pour s’opposer au projet, notamment de la part de l’English Defence League, ont échoué. Aucun compte n’a été tenu des témoignages des riverains de la mosquée existante, qui ont décrit la situation comme « intolérable », particulièrement lors de la prière du vendredi et durant le ramadan, et ont raconté comment ils étaient régulièrement insultés et menacés quand ils tentaient de se plaindre du tapage ou du stationnement sauvage. Selon un scénario classique, les nuisances de l’actuelle mosquée, « trop petite », ont au contraire servi d’argument pour justifier la construction de la mosquée géante.
Maintenant qu’ils ont définitivement obtenu leur permis de construire, c’est au tour des musulmans de faire opposition, contre un projet de résidence étudiante non loin de la future mosquée. L’association islamique « considère qu’une concentration de logements étudiants sur le site adjacent n’apporterait pas le plus d’agrément, et ne serait pas l’option la plus profitable pour les habitants ou pour les usagers de la mosquée ». Elle réclame que l’on construise à la place des « logements pour des familles et de jeunes couples », se disant convaincue « que le voisinage du bâtiment prestigieux de la nouvelle mosquée attirera de nouveaux acquéreurs ».
Traduisons en clair : l’association islamique veut faire de sa mosquée géante le centre d’un quartier islamique. Pas d’infidèles à côté de la mosquée, leur voisinage la souillerait. Des logements « familiaux », que les musulmans pourront acheter ou racheter à vil prix, car qui d’autre osera s’y installer et qui supportera d’y rester ?
Pour l’association islamique, une résidence étudiante à côté de la mosquée serait « une incongruité spatiale et stylistique ». Ce sont bien, désormais, à Cambridge, dans une des universités les plus anciennes et les plus prestigieuses d’Europe, les étudiants – non-musulmans – qui n’ont plus leur place. Nous en sommes là.
« Laissez-leur prendre un pied chez vous,
Ils en auront bientôt pris quatre. »
Source
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Belle et rebelle
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Organiser le chaos
La manipulation consciente, intelligente, des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays.
Nous sommes pour une large part gouvernés par des hommes dont nous ignorons tout, qui modèlent nos esprits, forgent nos goûts, soufflent nos idées. C’est là une conséquence logique de l’organisation de notre société démocratique. Cette forme de coopération du plus grand nombre est une nécessité pour que nous puissions vivre ensemble au sein d’une société au fonctionnement bien huilé.
Le plus souvent, nos chefs invisibles ne connaissent pas l’identité des autres membres du cabinet très fermé auquel ils appartiennent.
Ils nous gouvernent en vertu de leur autorité naturelle, de leur capacité à formuler les idées dont nous avons besoin, de la position qu’ils occupent dans la structure sociale. Peu importe comment nous réagissons individuellement à cette situation puisque dans la vie quotidienne, que l’on pense à la politique ou aux affaires, à notre comportement social ou à nos valeurs morales, de fait nous sommes dominés par ce nombre relativement restreint de gens – une infime fraction des cent vingt millions d’habitants du pays – en mesure de comprendre les processus mentaux et les modèles sociaux des masses. Ce sont eux qui tirent les ficelles : ils contrôlent l’opinion publique, exploitent les vieilles forces sociales existantes, inventent d’autres façons de relier le monde et de le guider.
Edward Bernays, Propaganda. Comment manipuler l’opinion en démocratie
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Alice In Chains - Voices
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