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il richiamo delle masse - sottofasciasemplice
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Nature et rupture
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Caroline Fourest
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Empêchons les végétariens de manger nos forêts avant qu'il ne soit trop tard !
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Belles et rebelles #This is England
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Dead In 5 Heartbeats : le film de Sonny Barger, fondateur des Hells Angels
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« Sens commun », ou la volonté de réussir l’impossible…
Le mouvement « Sens commun », fondé par des jeunes venus de La Manif pour tous, s’est réuni en meeting mardi au siège de l’UMP… qui n’avait pas connu telle affluence depuis longtemps. Parallèlement, leur manifeste, leur « profession de foi » intitulée « La droite que nous voulons » est publiée sur un site web dédié.
Une profession de foi « droite » et pas seulement de droite.
Une profession de foi profonde, née de toute évidence des échanges d’idées tous azimuts et des rencontres de groupes de réflexion qu’a permis La Manif pour tous, mais dépassant le seul enjeu du mariage gay. Parce que les « sujets sociétaux » ne sauraient suffire à faire un projet politique. Parce que ces sujets ne sont pas tombés d’un coup de la lune, ils participent d’un vaste puzzle protéiforme dont les pièces, comme dans tout puzzle, semblent n’avoir aucun lien lorsqu’on les regarde en vrac, mais s’avèrent complémentaires lorsque l’on fait l’effort de les rapprocher. Le grand puzzle de la déconstruction de la France.
Une profession de foi ancrée dans la vérité qui prône une « économie au service de l’homme », une école où les « savoirs fondamentaux » reprendront le dessus sur le « pédagogisme idéologique », une « régulation des flux migratoires en fonction des intérêts nationaux », un héritage culturel et religieux « assumé », une remise à leur juste place des institutions européennes « dans le respect des nations », une « écologie réelle », le refus de « sacrifier honneur et réputation aux calculs électoralistes », la reconquête de la culture pour qu’elle ne soit plus le « monopole d’une gauche élitiste », le refus de « céder aux modes éphémères de la bien-pensance ».
Une profession de foi qui, surtout, mérite terriblement bien son nom. Car de la foi, il en faut, il en faut plus que pour soulever les montagnes, pour entreprendre de redonner le sens commun à ce canard sans tête continuant à courir qu’on appelle l’UMP. Pour imaginer que d’un coup, touché par la grâce, le grand paquebot va changer à 180° de cap par la seule force des petits bras de quelques vaillants moussaillons. Pour penser pouvoir tout chambouler de l’intérieur, quand on a signé au bas de la page, que l’on s’est uni pour le meilleur et pour le pire, quand tant d’autres surtout s’y sont essayés pour s’y casser les dents et s’y faire briser les reins.
Sans doute est-ce le propre et le charme de la jeunesse de vouloir réussir l’impossible. Sans doute faut-il y voir aussi l’atavisme des jeunes gens bien élevés, qui renâclent à rompre avec le cocon familial : « L’UMP est ma famille naturelle », confiait, il y a quelques mois, dans un entretien, l’un des fondateurs de Sens commun. Il serait dommage pourtant – et c’est un des écueils – que de « droits », « profonds », « ancrés dans la vérité », les membres de Sens commun deviennent les Tanguy de l’UMP, au chaud dans le confort d’un parti qui leur offre gîte et couvert, mais frustrés par un projet vidé de son sens qui sera non plus la « droite que nous voulons » mais « la droite que nous pouvons ». C’est-à-dire pas grand-chose.
Gabrielle Cluzel pour Boulevard Voltaire
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Au Brésil, on ne rigole pas avec les parlementaires qui volent le peuple
Marcionolio da Costa Mendes a été attaché à un poteau par la population de Mata Grande, dans l'Etat de Alagoas. Accusé d'avoir volé dans les caisses publiques, le parlementaire a été innocenté par le tribunal de justice, ce qui a provoqué la colère des habitants de la commune.
"Les gens sont fatigués de cette bouffonnerie ! S'ils continuent à nous voler, nous allons manquer de poteaux dans la ville", a commenté Mme Josicieide dos Anjos, résidente de la ville et propriétaire des cordes utilisées.
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Le premier marié gay de l’Oise mis en examen
Suite au dépôt de plusieurs plaintes, Daniel Thibaut, 64 ans et originaire de Compiègne (Oise), a été mis en examen pour actes de pédophilie et placé en détention provisoire à Liancourt, jeudi 17 avril. Le parquet de Senlis est chargé de l’affaire. Le procureur se refuse cependant à donner toute information complémentaire concernant les faits reprochés au Compiégnois.
Une enquête a été ouverte et risque d’être complexe à mener.
Le sexagénaire avait accédé à une petite notoriété l’an dernier : il avait été le premier marié gay de l’Oise. Le mariage avait été célébré le 6 juillet 2013 à l’hôtel de ville de Compiègne. Depuis, lui et son compagnon avaient déménagé à Soissons, dans l’Aisne.
Cette mise en examen survient alors que la loi sur le mariage pour tous s’apprête à fêter son premier anniversaire. En début d’année dernière, les débats qui avaient précédé son vote avaient été pour le moins vifs, faisant descendre des milliers d’opposants dans les rues. Opposants qui, pour certains, continuent à se mobiliser contre le « mariage pour tous ».
"Marié gay, et alors ?"
Suite à la parution de cette information, les débats la dépassent, notamment sur les réseaux sociaux. Avec des dérapages prévisibles qu'il est évidemment difficile de contrôler, sauf à censurer l'information. Ce n'est pas notre conception du journalisme indépendant, au Courrier picard. Oui, le fait qu'il s'agisse du premier marié gay de l'Oise est une information, car lui-même avait suscité cette notoriété dans ce cadre public, il y a un an. Et oui, quand il s'agit d'un prêtre, d'un instituteur, d'un élu ou de toute autre qualification de nature à préciser l'information, nous la donnons. Sans discrimination ni amalgame. Sans interprétation non plus. Les faits, rien que les faits.
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1 homme, 4 femmes, 46 enfants
A Bobigny, Fanta Sangaré accompagne des familles polygames dans leurs démarches, longues et ardues, de "cohabitation". Une volte-face culturelle et matérielle.
Avec ses quatre femmes et ses 46 enfants, Adama (1) était un homme heureux. Ce quinquagénaire, capable de réciter dans l’ordre les prénoms de sa descendance, régnait sur son pavillon de banlieue. Entre les cinq chambres de la maison, "la vie s’organisait comme elle pouvait", confie-t-il au téléphone. D’abord agent d’entretien, il a cessé de travailler quand le montant des allocations familiales est devenu suffisant pour nourrir son monde (2). Dans le village du nord du Mali où il a grandi, on parle de sa réussite avec admiration. Il voudrait que ça continue. Il n’a donc pas donné d’écho particulier au bouleversement qu’il vient de connaître : deux de ses femmes ont déménagé, une troisième songe à les imiter. Elles sont engagées dans une "décohabitation", le terme administratif qui désigne la sortie de la polygamie.
"Il nous a fallu dix ans pour en arriver là", raconte Fanta Sangaré, énergique présidente de l’Association des femmes relais de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Sa première rencontre avec Adama a eu lieu à la demande des services sociaux. Avec les autres ménages polygames qu’elle accompagne, le point de départ fut comparable: des enfants attirent l’attention d’une assistante sociale ou d’un enseignant ; mais leurs parents fuient les institutions et ont toutes les peines du monde à parler français. Difficile de les aider.
Il se trouve que tous sont originaires du Mali. Fanta Sangaré aussi. L’ancienne institutrice de brousse comprend les digressions en soninké, les confidences en bambara. Elle discute, apprivoise. Entend la fierté du mari, les disputes des coépouses, la fatigue des enfants. Les réveils à pas d’heure pour prendre une douche avant l’école. Le ballon d’eau chaude toujours vide. La queue devant la porte des WC. Les repas pris chacun son tour. Les devoirs faits dans la cage d’escalier. Les lits partagés. Le bruit permanent. L’absence d’intimité. Fanta Sangaré écoute ces histoires qui se ressemblent toutes. Puis elle rappelle la règle de la République : la nécessité de rompre avec la polygamie pour obtenir un renouvellement des titres de séjour. Effroyable perspective pour ceux auxquels on a toujours enseigné que cette tradition était un idéal d’organisation sociale doublé d’une exigence divine. Il s’agit de mariages traditionnels arrangés, célébrés un été "au pays", où l’amour ne s’est pas toujours installé, mais tout de même: "Quitter son mari est impur", rabâchent les femmes. "Dieu n’a pas demandé que vos enfants soient entassés à vingt dans une même chambre", réplique alors Fanta Sangaré.
Semaine après semaine, l’idée fait son chemin. Jusqu’au jour où les femmes s’approprient le désir d’avoir leur propre logement. En signe de bonne foi, elles doivent le chercher dans une autre commune. Les mains retenant son voile noir et violet, Aminata raconte les trois années de démarches qui lui ont été nécessaires pour régulariser sa situation. Elle a quitté La Courneuve pour Bobigny avec ses quatre plus jeunes enfants. Lorsqu’une épouse part, la honte s’abat sur son mari. "Sa femme a volé son pantalon, maintenant il porte le pagne!", entend-il dans son dos. Adama préfère ne pas y penser. Il prend désormais le RER pour honorer les mères de ses enfants. Une décohabitation hypocrite? "Bien sûr, admet Fanta Sangaré. On nous reproche aussi de créer des familles monoparentales. Mais si ça aide les enfants à s’épanouir et les femmes à devenir autonomes, ça vaut le coup."
Ces femmes, en effet, n’ont jamais vécu seules, n’ont jamais eu d’emploi ni géré de budget. Elles ne savent pas se servir d’une carte bancaire ni remplir un chèque. C’est leur mari qui touchait les allocations familiales, payait les factures et faisait les courses. "Elles ont toujours été infantilisées", insiste Fanta Sangaré. "C’était très compliqué au début de vivre chez moi", confirme Salli, jeune maman de huit enfants. Elle a laissé son mari à sa coépouse et est devenue femme de ménage. Pour être tout à fait "comme les autres", elle essaye de perfectionner sa maîtrise du français. Les mystérieux "couvre-lit", "hippocampe" et "igloo" qu’elle découvre au cours d’alphabétisation lui donnent l’impression d’être encore loin du but. Mais ses amies lui connaissent un nouveau sourire.
"Il nous a fallu dix ans pour en arriver là", raconte Fanta Sangaré, énergique présidente de l’Association des femmes relais de Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Sa première rencontre avec Adama a eu lieu à la demande des services sociaux. Avec les autres ménages polygames qu’elle accompagne, le point de départ fut comparable: des enfants attirent l’attention d’une assistante sociale ou d’un enseignant ; mais leurs parents fuient les institutions et ont toutes les peines du monde à parler français. Difficile de les aider.
Il se trouve que tous sont originaires du Mali. Fanta Sangaré aussi. L’ancienne institutrice de brousse comprend les digressions en soninké, les confidences en bambara. Elle discute, apprivoise. Entend la fierté du mari, les disputes des coépouses, la fatigue des enfants. Les réveils à pas d’heure pour prendre une douche avant l’école. Le ballon d’eau chaude toujours vide. La queue devant la porte des WC. Les repas pris chacun son tour. Les devoirs faits dans la cage d’escalier. Les lits partagés. Le bruit permanent. L’absence d’intimité. Fanta Sangaré écoute ces histoires qui se ressemblent toutes. Puis elle rappelle la règle de la République : la nécessité de rompre avec la polygamie pour obtenir un renouvellement des titres de séjour. Effroyable perspective pour ceux auxquels on a toujours enseigné que cette tradition était un idéal d’organisation sociale doublé d’une exigence divine. Il s’agit de mariages traditionnels arrangés, célébrés un été "au pays", où l’amour ne s’est pas toujours installé, mais tout de même: "Quitter son mari est impur", rabâchent les femmes. "Dieu n’a pas demandé que vos enfants soient entassés à vingt dans une même chambre", réplique alors Fanta Sangaré.
Semaine après semaine, l’idée fait son chemin. Jusqu’au jour où les femmes s’approprient le désir d’avoir leur propre logement. En signe de bonne foi, elles doivent le chercher dans une autre commune. Les mains retenant son voile noir et violet, Aminata raconte les trois années de démarches qui lui ont été nécessaires pour régulariser sa situation. Elle a quitté La Courneuve pour Bobigny avec ses quatre plus jeunes enfants. Lorsqu’une épouse part, la honte s’abat sur son mari. "Sa femme a volé son pantalon, maintenant il porte le pagne!", entend-il dans son dos. Adama préfère ne pas y penser. Il prend désormais le RER pour honorer les mères de ses enfants. Une décohabitation hypocrite? "Bien sûr, admet Fanta Sangaré. On nous reproche aussi de créer des familles monoparentales. Mais si ça aide les enfants à s’épanouir et les femmes à devenir autonomes, ça vaut le coup."
Ces femmes, en effet, n’ont jamais vécu seules, n’ont jamais eu d’emploi ni géré de budget. Elles ne savent pas se servir d’une carte bancaire ni remplir un chèque. C’est leur mari qui touchait les allocations familiales, payait les factures et faisait les courses. "Elles ont toujours été infantilisées", insiste Fanta Sangaré. "C’était très compliqué au début de vivre chez moi", confirme Salli, jeune maman de huit enfants. Elle a laissé son mari à sa coépouse et est devenue femme de ménage. Pour être tout à fait "comme les autres", elle essaye de perfectionner sa maîtrise du français. Les mystérieux "couvre-lit", "hippocampe" et "igloo" qu’elle découvre au cours d’alphabétisation lui donnent l’impression d’être encore loin du but. Mais ses amies lui connaissent un nouveau sourire.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
(2) La Caisse d’allocations familiales verse 441,48 € par mois pour quatre enfants de moins de 20 ans, plus 158,78 € pour chaque enfant supplémentaire. Soit 1.394 € pour 10 enfants, 2.981 € pour 20 enfants, 4.569 € pour 30 enfants, 6.157 € pour 40 enfants. Sans compter d’éventuelles aides au logement.
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Belle et rebelle
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Les nouveaux espaces de liberté : les TAZ ou zones autonomes temporaires
Il s’agit de se demander comment envisager la liberté politique alors que le cadre étatique n’apparaît plus approprié. Le philosophe Jacques Derrida nous indique une première piste nous autorisant d’esquisser une première débauche. Dans son approche déconstructiviste, il met en évidence le décalage, voire le malentendu existant de nos jours entre l’Etat et la démocratie, la seconde n’étant plus nécessairement le reflet du premier. Son point de départ à cet égard est le concept d’Etat-voyou apparu récemment dans les relations internationales, c’est-à-dire l’Etat qui confisque la souveraineté de manière despotique. Et c’est dans cette optique qu’il parle de l’avenir de la démocratie comme celui d’une société secrète : « Il sera difficile d’exclure tout rêve de démocratie à venir comme société secrète, société du secret. Partagé, bien sûr, mais comme tout secret en somme... ». En avançant le terme de « société secrète », le philosophe se réfère à l’idée de conjuration, de confrérie et met en exergue leur pouvoir et leur force face à la montée actuelle des contre-souverainetés et des contre-Etats (ce qu’il appelle la « voyoucratie »). Derrida expose en effet son concept de « démocratie comme société secrète » par analogie avec le contrepouvoir d’une confrérie clandestine mais populaire, c’est-à-dire une force organisée s’opposant à l’Etat-voyou bafouant le droit. Quelle que soit la difficulté de l’approche déconstructiviste déployée par l’auteur, on remarque néanmoins immédiatement toute la pertinence de cette observation dans le cadre de l’Etat pénal-carcéral et de l’affaiblissement de la citoyenneté ainsi que les perspectives qu’elle ouvre pour notre réflexion. Le propos de Derrida trouve son écho dans la pensée chinoise avec le proverbe, « les mandarins tirent leur pouvoir de la loi ; le peuple tire le sien des sociétés secrètes ».
En conséquence, lorsque le philosophe voit dans la démocratie une sorte de conjuration (au sens étymologique), il se rattache en quelque sorte au schéma des contre-sociétés tel que par exemple le mouvement communal au Moyen Âge, c’est-à-dire des groupes d’individus qui, en raison de leurs intérêts communs, décident de s’associer pour gérer leurs propres affaires et faire valoir leur point de vue vis-à-vis du cadre hiérarchique de l’époque (le féodalisme). La commune médiévale apparaît ainsi comme un lieu de décision collective autonome et une organisation d’auto-défense (interface armée/cité). Ceci fait d’ailleurs dire à l’historien William Mc Neill que le régiment moderne s’est substitué à la commune paysanne afin de redonner leur cohérence aux sociétés européennes quittant le Moyen Âge pour entrer dans les Temps modernes.
Si l’on transpose maintenant cette idée de contre-société ainsi que le modèle de la commune médiévale à la réalité actuelle, on s’approche alors de la notion d’autonomie. Cette dernière recouvre cependant plusieurs significations allant de l’autarcie économique à l’indépendance politique en passant par les projets autogestionnaires et les utopies anarchistes. Par autonomie ici, nous entendons une conception proche de celle élaborée par le philosophe Cornelius Castoriadis, à savoir la maîtrise de ses propres processus. Ainsi comprise, l’autonomie implique, autant que faire se peut, de ne pas dépendre de facteurs que nous ne contrôlons pas ou, autrement dit, de conserver l’emprise sur son environnement immédiat. De manière similaire, dans sa prospective sur les conditions de vie et les mœurs aux époques de déliquescence institutionnelle, Thierry Gaudin dégage une attitude de ce type en relevant que si un comportement humain est utile à la survie de l’espèce, il se maintiendra : « L’être autonome, individué, a une maîtrise suffisante de lui-même et de son environnement pour faire face aux difficultés. Le qualificatif ‘autonome’ signifie qu’il n’est pas dépendant de facteurs qui lui échappent ».
Une des leçons retenues au Japon lors de la catastrophe nucléaire de Fukushima va précisément dans cette direction. Face aux problèmes rencontrés à ce moment-là, face aux graves déficiences des pouvoirs publics et à leur difficulté à gérer la situation, voici la recommandation que l’écrivain Kenji Maruyama adresse à ses compatriotes : « Ce qu’il faut recommander aux Japonais, c’est d’être autonomes. Pour cela, il faut penser en tant qu’individu, ce qui nécessite d’avoir du courage et de ne compter que sur soi. Il faut essayer, autant que possible, de ne se fier qu’à son propre jugement et qu’à ses propres forces. Il faut étayer à partir de ce que l’on a vu de ses yeux et entendu de ses propres oreilles, et, quand d’autres forces que la sienne entrent en ligne de compte, il faut d’abord s’en méfier... »C’est toutefois la pensée anarcho-punk qui nous livre le concept le plus expressif en la matière – la TAZ (zone autonome temporaire). Celle-ci synthétise en effet assez largement les considérations précédentes tout en reflétant relativement bien le Zeitgeist de notre époque (fin des révolutions et des idéologies) : « La TAZ est comme une insurrection sans engagement direct contre l’Etat, une opération de guérilla qui libère une zone (de terrain, de temps, d’imagination) puis se dissout, avant que l’Etat ne l’écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l’espace. » Le père de ce concept s’est délibérément interdit de le définir : « Je crois qu’en extrapolant à partir ‘d’îles en réseau’, futures et passées, nous pourrions mettre en évidence le fait qu’un certain type ‘d’enclave libre’ est non seulement possible à notre époque, mais qu’il existe déjà. Toutes mes recherches et mes spéculations se sont cristallisées autour du concept de ‘zone autonome temporaire’ (en abrégé TAZ) »*. La TAZ est cependant souvent comparée aux utopies pirates, voire aux communautés cosaques traditionnellement égalitaires et démocratiques. De leur côté, les adeptes des TAZ se réclament de l’esprit de révolte de la flibuste et des flibustiers. En outre, dans le cadre de la société de l’information, le web en est aussi une composante importante : « Si la TAZ est un campement nomade, alors le Web est le pourvoyeur de chants épiques, des généalogies et des légendes de la tribu ; il a en mémoire les routes secrètes des caravanes et les chemins d’embuscade qui assurent la fluidité de l’économie tribale ; il contient même certaines des routes à suivre et certains rêves qui seront vécus comme autant de signes et d’augures. » D’ailleurs n’oublions pas que dans cette recherche des nouveaux espaces de liberté, il impose également de prendre en compte l’avènement de la société de l’information. Celle-ci vient apporter sa dimension à cette évolution en favorisant les petites structures, les formes d’organisation plates et « sans-tête ».
*Hakim Bey, TAZ : zone autonome temporaire
Bernard Wicht, Europe Mad Max demain ?
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"Il naîtra de faux fascismes"
« Il naîtra de faux fascismes. Car la démocratie est fourbue. Dans son agonie, elle aura des sueurs et des cauchemars : et ces cauchemars seront des tyrannies brutales, hargneuses, désordonnées. Il y aura des fascismes de l’antifascisme. Il y aura des « dictateurs de la gauche ». Et nous verrons s’élever au nom de la défense des républiques, des régimes qui auront pour maxime de refuser la liberté aux « ennemis de la liberté ». Nous le savons. Et c’est pourquoi nous savons aussi que c’est mensonge et vanité de définir le fascisme par des caractères extérieurs. La suppression de la liberté, les arrestations arbitraires, les camps de concentration, la torture qu’on prétend rejeter sur le fascisme, sont tout aussi bien et tout aussi souvent le propre des régimes dirigés contre le « danger fasciste ». Tous les caractères extérieurs par lesquels les adversaires du fascisme le définissent, ils se retrouvent ou peuvent se retrouver dans les régimes antifascistes : c’est qu’ils ne définissent pas le fascisme qui, finalement, est une manière de réagir, un tempérament, une manière d’être, incarnée dans un certain type d’hommes.
C’est ce type d’hommes, c’est cette attitude devant la vie qui, au fond, commandent toutes les réactions fascistes et les formes, diverses selon les peuples, que le fascisme a prises et prendra dans l’histoire. Là où ces hommes dirigent, là où leur esprit inspire l’action de pouvoir, il y a un régime fasciste. Au contraire, lorsqu’ ils sont persécutés ou combattus, quoi qu’on vous dise et quelque bruit que fasse la trique en tournoyant, reconnaissez les signes de la décomposition, de la décadence et le règne de l’or et des pharaons de l’étranger. Voulez vous reconnaître à coup sûr et instantané le faux fascisme ? Vous le reconnaîtrez à ces signes : il emprisonne au nom des droits de la personne humaine et il prêche le progrès, mais il respecte les milliards et les banques sont avec lui. Ne cherchez pas plus loin. Vous verrez quelques mois plus tard le faux fascisme faire la chasse au courage, à l’énergie, à la propreté. Il vous dévoilera ainsi son vrai visage. Il a besoin d’esclaves assez abrutis pour ne pas trop sentir leur collier. »
Maurice Bardèche. Qu’est-ce que le fascisme ?
Source
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English Rose - You make me smile (Antifa Ha Ha Ha Ha!)
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La Décroissance : le journal de la joie de vivre
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Les bobos par Alain Soral
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Belle en vespa
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Edwy Plenel : "Le danger, ce n'est pas Madame Le Pen" mais "Manuel Valls"
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Culture : les mairies FN ostracisées
Tant pis si ça pince ! Alors qu’elle est partie en croisade contre les municipalités FN, promettant son aide aux associations culturelles privées de subventions, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti (photo) ne dit mot, en revanche, de l’ostracisme dont sont victimes, de la part des milieux culturels, sportifs et associatifs, les électeurs de ces communes.
Après l’annonce du chanteur Patrick Bruel disant qu’il ne se produirait pas dans les villes gagnées par le FN, un festival de musique électro (Positiv Festival), un autre de cinéma (Les Têtes à clap), qui devaient avoir lieu à Beaucaire (Gard), ont été déplacés dans une autre ville. Toujours à Beaucaire, le spectacle des Chevaliers du fiel ainsi que le Festival de théâtre associatif de la Ligue de l’enseignement ont été annulés… Dans le Vaucluse, cinq spectacles du Festival off d’Avignon ont été supprimés dans la commune du Pontet (FN), mitoyenne de la cité des Papes, du fait du désistement d’artistes. Le milieu du sport aussi est affecté par les réactions anti-FN : le président du Rugby club toulonnais, Mourad Boudjellal, a affirmé que son équipe ne participerait pas au match amical contre celle de Béziers (Hérault), la ville de Robert Ménard. Mais les électeurs du FN ne sont pas les seuls à être “punis” pour leur vote : conquise par l’UMP, la mairie de Caen n’accueillera pas, comme c’était prévu, le déjeuner officiel des chefs d’État à l’occasion des commémorations du 70e anniversaire du débarquement en Normandie. L’Élysée a finalement opté pour une réception « à l’extérieur » de la ville…
Source
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Leonora Miano vous promet l'invasion migratoire forcée
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