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Agriculture : la guerre des semences

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La Confédération paysanne exige l'abrogation d'une loi qui signerait, selon elle, la mort de la biodiversité. 
La loi du 28 novembre 2011, votée par l’UMP et obligeant les agriculteurs à payer dès lors qu’ils sèment ou ressèment, sera-t-elle abrogée par le gouvernement PS ? C’est ce que réclame depuis des mois la Confédération paysanne, dénonçant une "loi Hadopi des semences", un "racket" au profit des multinationales et une atteinte à la biodiversité. L’idée : protéger les semences par un certificat d’obtention végétale (COV). 

Un droit immémorial 
Le syndicat minoritaire agricole s’apprête cette semaine à interpeller l’ensemble des parlementaires français. Pour leur remettre en mémoire les promesses de celui qui n’était alors que candidat à la présidentielle, François Hollande. Lequel expliquait alors que les agriculteurs "perdaient un droit immémorial d’utiliser gratuitement les semences de ferme". Avec cette assurance en cas de victoire : "Les socialistes ont proposé des évolutions et une discussion pour une autre loi. Ils n’ont pas été entendus. Il faudra y revenir." 

Les agriculteurs peuvent utiliser leurs semences 
Si la loi a été votée, les décrets d’application ne sont pas sortis. "Mais le ministre de l’Agriculture a expliqué que la loi ne faisait que respecter les engagements internationaux de la France (un règlement européen de 1994, Ndlr)", s’inquiète l’Héraultais Guy Kastler, délégué général du réseau Semences paysannes et spécialiste de la question à la Confédération paysanne. Le courrier adressé aux élus insiste sur le fait que la France ne respecte pas d’autres traités, à l’instar de l’un d’eux, sur les ressources phytogénétiques, prévoyant que les agriculteurs "peuvent conserver, utiliser, échanger et vendre leurs semences de ferme". Guy Kastler interprète ainsi le statu quo depuis un an : "Le syndicat majoritaire a demandé au gouvernement de ne pas bouger, parce qu’on est en pleines élections aux chambres d’agriculture. Le gouvernement, de toute façon bien embêté, en a profité pour traîner." 

Une plante bourrée de produits chimiques 
"C’est donner beaucoup de responsabilité à la FNSEA vis-à-vis de ce gouvernement", rétorque l’Héraultais Jérôme Despey, administrateur du syndicat majoritaire. La FNSEA précise que "les petits producteurs, avec moins de 92 tonnes de céréales, en sont exonérés" et soutient la loi au nom de la "nécessaire rémunération des créateurs"... Un argument battu en brèche par Guy Kastler : "On rémunère des projets privés, avec une agriculture dépendant du bon vouloir de cinq ou six multinationales. C’est un problème de souveraineté alimentaire et politique. Ça diminue énormément la diversité du choix de l’aliment et ça nous oriente vers une alimentation toxique". Et Kastler d’expliquer qu’une plante doit être bourrée de produits chimiques si la semence n’est pas habituée au sol. "Alors que si vous replantez les mêmes, vous les adaptez. C’est ce qu’on fait depuis que l’agriculture existe." 

Le germe Terminator 
On saura vite si la Confédération paysanne a gain de cause. Et si elle parviendra dans le futur à enrayer un vieux rêve des industriels, au pays des OGM, beaucoup plus efficace qu’une taxe : le germe Terminator, aujourd’hui interdit, rendant les graines de seconde génération stériles. 

« SI ON PART SUR LES ANIMAUX, ON EST CUIT ! » 
« C’est vraiment des guerres, ces histoires de semences, s’insurge Christophe Brodu, chevrier bio à Villeveyrac, ex-président héraultais du syndicat caprin. Le végétal, c’est ce qui nourrit la planète. Si en plus on part sur les animaux, on est cuit ! »

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