Le Sénat français a adopté dans la nuit de mardi 4 à mercredi 5 décembre une proposition de loi autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches. Le texte qui a reçu l'appui du gouvernement prévoit de passer du régime actuel d'interdiction de la recherche sur l'embryon avec dérogation à une autorisation encadrée. La proposition de loi, initiée par des sénateurs de gauche et adoptée à une large majorité (deux cent trois voix pour, soixante-quatorze voix contre) a divisé l'UMP et les centristes. Vingt sénateurs UMP ont voté pour, cinquante-neuf contre, seize se sont abstenus et trente-six n'ont pas pris part au vote. Les centristes de l'UDI-UC se sont également partagés sur ce texte de bioéthique, avec onze pour, dix contre, cinq abstentions et six qui n'ont pas pris part au vote. Le texte doit maintenant être adopté à l'Assemblée nationale. "Ce texte permettrait d'asseoir notre recherche et de poser des principes clairs, il s'agit d'une avancée majeure, attendue par nos chercheurs" a déclaré Geneviève Fioraso, ministre de la recherche. "Permettre que certaines cellules soient utilisées par la recherche dans le but d'apporter une réponse à des malades est une bonne chose. Il y aura un encadrement strict et aucune marchandisation", a plaidé le sénateur radical de gauche Jacques Mézard, à l'origine du texte.
"REVIREMENT À 180°"
"Il s'agit d'un revirement à 180 degrés, a protesté Dominique de Legge (UMP). Les cellules souches adultes ne sont-elles pas une alternative crédible à la recherche sur l'embryon ?" Jean-François Copé, président proclamé de l'UMP, a dans un communiqué publié avant le début de la discussion vivement critiqué le texte. "Ce projet de la gauche est un renversement complet de la logique actuelle du Code civil qui garantit le respect de la vie et de la dignité humaine."La recherche sur les cellules souches a été interdite lors de la révision de la loi sur la bioéthique, en 2004, qui encadre toutes les activités médicales et de recherche qui utilisent des éléments du corps humain.
Source