Dans un long entretien accordé à Die Zeit, Sigmar Gabriel (53 ans), le président du Parti social-démocrate (SPD), révèle que son père était un nazi convaincu. En raison d'une poliomyélite, Walter Gabriel, né en 1921, n'a jamais pris part aux combats mais a eu des convictions nazies jusqu'à sa mort en juin 2012. Par ailleurs, ce père, divorcé et remarié, a tyrannisé son fils et l'a notamment empêché de voir sa mère durant plusieurs années.
En révélant ainsi ce passé, Sigmar Gabriel entend vraisemblablement donner une autre image de lui. Jusqu'à présent, celui-ci passait pour un homme politique malin et jovial, mais manquant de profondeur. Aux yeux des Allemands, ce chef de bande ne "fait pas chancelier". C'est sans doute la raison pour laquelle il a laissé Peer Steinbrück monter au front contre Angela Merkel. En dévoilant ce passé qui continue de hanter de nombreuses familles allemandes, il n'est pas interdit de penser que Sigmar Gabriel commence à se positionner pour la campagne de 2017, voire pour servir de recours plus tôt, au cas où. Comme l'écrit la Süddeutsche Zeitung ce vendredi, "chaque campagne électorale peut aussi donner lieu à une concurrence de biographies". Or, même s'il n'est pas seulement l'homme lisse et souriant que l'on croyait, Sigmar Gabriel reste "un animal politique", confirme Die Zeit.
Justement, la descente aux enfers de Peer Steinbrück continue. Selon un sondage de la chaine ARD, seuls 36% des Allemands sont satisfaits de son travail. Ils étaient 48% en décembre 2012 et 59% lors de sa nomination de candidat à la chancellerie en octobre.
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