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Belle et rebelle
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Lille le 15 mars : conférence sur la faillite de Mandela
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LA GUERRE DES FROMAGES QUI PUENT
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Non au communisme, non à l'UE : respectez Maidan
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Kiev se tourne vers l'Occident et appelle à l'aide
Alors que l'Ukraine se tourne vers l'Occident pour une aide financière d'urgence, la Russie a contesté la légitimité et les «méthodes dictatoriales» des nouvelles autorités.
La Russie a contesté la légitimité et les «méthodes dictatoriales» des nouvelles autorités ukrainiennes, au moment où celles-ci se tournaient vers l'Occident pour une aide financière d'urgence et lançaient un mandat d'arrêt contre l'ex-président Viktor Ianoukovitch.
Le parlement doit nommer mardi un Premier ministre et un gouvernement de transition, sous fond de ballet diplomatique avec les Occidentaux à Kiev. «Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev avec des masques et des kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement», a lancé lundi le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, réagissant à l'arrivée au pouvoir de l'opposition ukrainienne ce week-end.
«Il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte», a-t-il ajouté à l'intention des Européens, qui, eux, ont décidé de soutenir le nouveau pouvoir et ont dépêché à Kiev la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
«35 milliards de dollars en 2014-2015»
Celle-ci a rencontré dans l'après-midi le président par intérim Alexandre Tourtchinov et s'est rendue sur le Maïdan, la place de l'Indépendance, haut lieu de la contestation, déposer des fleurs à la mémoire des 82 tués lors des violences de la semaine dernière.
Le numéro deux de la diplomatie américaine, William Burns, est également attendu à Kiev mardi. Peu auparavant, le ministre des Finances par intérim Iouri Kolobov avait annoncé que l'Ukraine aurait besoin de «35 milliards de dollars en 2014-2015».
«Nous avons demandé à nos partenaires occidentaux l'octroi d'un crédit d'ici une semaine ou deux» et suggéré l'organisation d'une «grande conférence internationale de donateurs avec l'Union européenne, les Etats-Unis, le FMI et d'autres organisations financières internationales», a-t-il ajouté.
«Éviter la faillite de l'Ukraine»
Cette requête a reçu un accueil favorable auprès du ministre grec des Affaires étrangères Evangelos Venizelos, dont le pays préside actuellement l'Union européenne. «Il faut éviter une guerre civile, il faut éviter l'effondrement financier et économique du pays, et il faut organiser une conférence internationale pour éviter la faillite de l'Ukraine», a-t-il déclaré.
Les Occidentaux ne cachent pas non plus leurs craintes depuis plusieurs jours pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Ils redoutent que la crise des derniers mois n'ait creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone.
«Il n'y a pas de temps à perdre»
Sur le terrain cependant, les régions plus proches de Moscou ne donnent pas signe de vouloir faire sécession. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a nommé un envoyé spécial pour l'Ukraine et proposé de créer un Groupe de contact international pour gérer cette «période de transition».
«Il n'y a pas de temps à perdre» pour aider l'Ukraine, a noté le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. A cet égard, «il y a ce qu'a promis la Russie et il est souhaitable que nos partenaires et amis russes puissent continuer à apporter leur soutien» économique, a insisté Laurent Fabius.
Moscou met la pression
La Russie, après avoir poussé en novembre l'Ukraine à renoncer à un accord d'association avec l'UE, ce qui avait déclenché la crise politique, avait annoncé en décembre un crédit de 15 milliards de dollars, dont elle n'a versé que 3 milliards. Mais le versement du solde paraît désormais compromis au vu du regain de tensions entre Kiev et Moscou. La Russie a rappelé dimanche son ambassadeur et menacé d'augmenter les droits de douane sur les importations en provenance d'Ukraine si Kiev se rapproche de l'UE, ce que le président Tourtchinov avait laissé entendre dimanche.
Moscou a encore haussé le ton lundi après-midi, dénonçant «la répression de ceux qui ne sont pas d'accord dans diverses régions d'Ukraine, via des méthodes dictatoriales et parfois terroristes», et des atteintes aux droits de la communauté russe en Ukraine.
Mandat d'arrêt pour «meurtres de masse»
Les autorités ont par ailleurs annoncé avoir lancé un mandat d'arrêt contre le président déchu Ianoukovitch, qui était soutenu par Moscou.«Une enquête criminelle a été ouverte pour meurtres de masse de civils à l'encontre de Ianoukovitch et de plusieurs autres fonctionnaires. Une cinquantaine de personnes, dont de hauts responsables des forces de l'ordre, ont ainsi été inculpées et des mesures prises pour les empêcher de quitter le territoire, a indiqué le procureur général. Destitué par le Parlement et lâché par son propre parti, Viktor Ianoukovitch n'a pas donné signe de vie depuis samedi et pourrait se cacher dans l'est du pays.
Election présidentielle anticipée le 25 mai
L'ex-opposition, désormais aux manettes, s'est rapidement mise au travail pour remettre le pays en marche. Une élection présidentielle anticipée a été fixée au 25 mai. Les difficultés sont abyssales, a admis Olexandre Tourtchinov: «Ces trois dernières années, l'Ukraine a fonctionné grâce à des emprunts. Aucun gouvernement en Ukraine n'a jamais travaillé dans des conditions aussi extrêmes», a dit Olexandre Tourtchinov.
Catastrophe économique et politique
«Depuis son indépendance, l'Ukraine n'a jamais connu une telle catastrophe économique et politique», a estimé l'un des dirigeants de la contestation, Arseni Iatseniouk. Le banquier Stepan Koubiv a été nommé à la tête de la banque. «Nous avons invité des représentants du FMI pour poursuivre les négociations et ouvrir le nouveau programme dont l'Ukraine a besoin aujourd'hui», a-t-il déclaré. Pour Lubomir Mitov, économiste en chef du lobby bancaire international (IIF), «la situation budgétaire est tellement désespérée que la seule option pour le gouvernement pour payer les retraites et les salaires est de faire tourner la planche à billets», au risque d'accentuer l'inflation et la dépréciation de la monnaie ukrainienne.
Le parlement doit nommer mardi un Premier ministre et un gouvernement de transition, sous fond de ballet diplomatique avec les Occidentaux à Kiev. «Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev avec des masques et des kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement», a lancé lundi le Premier ministre russe Dmitri Medvedev, réagissant à l'arrivée au pouvoir de l'opposition ukrainienne ce week-end.
«Il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte», a-t-il ajouté à l'intention des Européens, qui, eux, ont décidé de soutenir le nouveau pouvoir et ont dépêché à Kiev la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton.
«35 milliards de dollars en 2014-2015»
Celle-ci a rencontré dans l'après-midi le président par intérim Alexandre Tourtchinov et s'est rendue sur le Maïdan, la place de l'Indépendance, haut lieu de la contestation, déposer des fleurs à la mémoire des 82 tués lors des violences de la semaine dernière.
Le numéro deux de la diplomatie américaine, William Burns, est également attendu à Kiev mardi. Peu auparavant, le ministre des Finances par intérim Iouri Kolobov avait annoncé que l'Ukraine aurait besoin de «35 milliards de dollars en 2014-2015».
«Nous avons demandé à nos partenaires occidentaux l'octroi d'un crédit d'ici une semaine ou deux» et suggéré l'organisation d'une «grande conférence internationale de donateurs avec l'Union européenne, les Etats-Unis, le FMI et d'autres organisations financières internationales», a-t-il ajouté.
«Éviter la faillite de l'Ukraine»
Cette requête a reçu un accueil favorable auprès du ministre grec des Affaires étrangères Evangelos Venizelos, dont le pays préside actuellement l'Union européenne. «Il faut éviter une guerre civile, il faut éviter l'effondrement financier et économique du pays, et il faut organiser une conférence internationale pour éviter la faillite de l'Ukraine», a-t-il déclaré.
Les Occidentaux ne cachent pas non plus leurs craintes depuis plusieurs jours pour l'intégrité territoriale de l'Ukraine. Ils redoutent que la crise des derniers mois n'ait creusé le fossé entre l'Est russophone et russophile, majoritaire, et l'Ouest nationaliste et ukrainophone.
«Il n'y a pas de temps à perdre»
Sur le terrain cependant, les régions plus proches de Moscou ne donnent pas signe de vouloir faire sécession. L'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) a nommé un envoyé spécial pour l'Ukraine et proposé de créer un Groupe de contact international pour gérer cette «période de transition».
«Il n'y a pas de temps à perdre» pour aider l'Ukraine, a noté le chef de la diplomatie française Laurent Fabius. A cet égard, «il y a ce qu'a promis la Russie et il est souhaitable que nos partenaires et amis russes puissent continuer à apporter leur soutien» économique, a insisté Laurent Fabius.
Moscou met la pression
La Russie, après avoir poussé en novembre l'Ukraine à renoncer à un accord d'association avec l'UE, ce qui avait déclenché la crise politique, avait annoncé en décembre un crédit de 15 milliards de dollars, dont elle n'a versé que 3 milliards. Mais le versement du solde paraît désormais compromis au vu du regain de tensions entre Kiev et Moscou. La Russie a rappelé dimanche son ambassadeur et menacé d'augmenter les droits de douane sur les importations en provenance d'Ukraine si Kiev se rapproche de l'UE, ce que le président Tourtchinov avait laissé entendre dimanche.
Moscou a encore haussé le ton lundi après-midi, dénonçant «la répression de ceux qui ne sont pas d'accord dans diverses régions d'Ukraine, via des méthodes dictatoriales et parfois terroristes», et des atteintes aux droits de la communauté russe en Ukraine.
Mandat d'arrêt pour «meurtres de masse»
Les autorités ont par ailleurs annoncé avoir lancé un mandat d'arrêt contre le président déchu Ianoukovitch, qui était soutenu par Moscou.«Une enquête criminelle a été ouverte pour meurtres de masse de civils à l'encontre de Ianoukovitch et de plusieurs autres fonctionnaires. Une cinquantaine de personnes, dont de hauts responsables des forces de l'ordre, ont ainsi été inculpées et des mesures prises pour les empêcher de quitter le territoire, a indiqué le procureur général. Destitué par le Parlement et lâché par son propre parti, Viktor Ianoukovitch n'a pas donné signe de vie depuis samedi et pourrait se cacher dans l'est du pays.
Election présidentielle anticipée le 25 mai
L'ex-opposition, désormais aux manettes, s'est rapidement mise au travail pour remettre le pays en marche. Une élection présidentielle anticipée a été fixée au 25 mai. Les difficultés sont abyssales, a admis Olexandre Tourtchinov: «Ces trois dernières années, l'Ukraine a fonctionné grâce à des emprunts. Aucun gouvernement en Ukraine n'a jamais travaillé dans des conditions aussi extrêmes», a dit Olexandre Tourtchinov.
Catastrophe économique et politique
«Depuis son indépendance, l'Ukraine n'a jamais connu une telle catastrophe économique et politique», a estimé l'un des dirigeants de la contestation, Arseni Iatseniouk. Le banquier Stepan Koubiv a été nommé à la tête de la banque. «Nous avons invité des représentants du FMI pour poursuivre les négociations et ouvrir le nouveau programme dont l'Ukraine a besoin aujourd'hui», a-t-il déclaré. Pour Lubomir Mitov, économiste en chef du lobby bancaire international (IIF), «la situation budgétaire est tellement désespérée que la seule option pour le gouvernement pour payer les retraites et les salaires est de faire tourner la planche à billets», au risque d'accentuer l'inflation et la dépréciation de la monnaie ukrainienne.
Source
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TVL : Faut-il sauver Libération ?
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François Heisbourg et la fin du rêve européen
François Heisbourg, éminent spécialiste des questions stratégiques internationales, mais aussi ferme soutien de la « construction » européenne ces dernières années, qui a voté « oui » aux référendums sur Maastricht et sur le projet de Constitution européenne, vient de publier un livre qui ne va pas lui faire beaucoup d’amis dans le Landerneau fédéraliste. Il explique en effet que nous vivons la fin du « rêve européen » : nous devons maintenant sortir de la monnaie unique, ou sinon elle explosera, et toute l’Union avec elle. Il faut sacrifier l’euro pour sauver l’Union. On ne saurait trop recommander la lecture de ce livre sincère et courageux quoique, à notre avis, l’auteur se fasse encore quelques illusions.
François Heisbourg présente un constat implacable : l’euro est devenu un frein à la croissance (p. 87), il dément toute les promesses de prospérité que l’Union nous avait faites, il accroît les divergences entre les pays sans possibilité « d’union de transferts » (financiers), il brise la confiance dans les institutions européennes, il casse l’élan vers une « union plus étroite » et finalement il va inéluctablement vers un échec qui sera tenu pour être celui de l’Europe.
Jusqu’ici, trois portes de sortie alternatives ont été évoquées (pages 87 et s) : l’éclatement brutal de l’euro à la suite de réactions en chaînes consécutives aux crises de divers pays ; l’adoption par les pays membres de politiques de laxisme budgétaire « contre-austéritaires » conduisant au désordre général et à une crise majeure ; ou encore, troisième possibilité, la « fuite en avant fédéraliste » dans le but de construire dans la hâte les institutions politiques supranationales qui manquent à la monnaie unique.
Cette dernière voie est celle dans laquelle beaucoup de responsables du désastre en cours sont tentés de se jeter. Mais François Heisbourg a le mérite de les arrêter : c’est trop tard, « la crise de légitimité démocratique qui frappe les institutions européennes atteint désormais des proportions politiquement ingérables » (p. 151). Il faut bien le constater : « soixante années de construction européenne n’ont pas permis de créer un patriotisme constitutionnel européen » (p. 153). Et l’euro nous a plutôt fait reculer. Personne n’acceptera plus – en admettant que quelqu’un ait été un jour prêt à les accepter – les sacrifices en termes de coût financier et de perte de souveraineté, que nécessiterait « l’union de transferts », laquelle serait pourtant indispensable à la survie de la monnaie unique.
Ces trois voies s’avérant sans issue, François Heisbourg propose alors sa solution, qui est celle de la sagesse : « reconnaître l’impasse stratégique » (p. 143) et même admettre que, dès le début, c’était impossible. Le pari de l’euro relevait en fait de la « pensée magique » (p. 146). Il faut donc l’abandonner en organisant, dans le calme autant que possible, une sortie négociée avec les autres pays membres de la zone.
Malgré ces prémisses, notre satisfaction reste mitigée. Première réserve : la sortie négociée paraît peu probable dans le cas européen. Bien sûr, on trouve dans l’histoire des cas de séparations négociées qui ont réussi (Tchécoslovaquie, ex-Yougoslavie, etc), mais aussi beaucoup de séparations qui se passent mal. En situant sa démarche dans le cadre de la première catégorie, François Heisbourg nous paraît faire preuve d’un optimisme à la limite de la naïveté.
Il faut en effet bien voir que l’oligarchie européenne, en osmose sur cette question avec ses antennes nationales, n’a aucune envie de reconnaître publiquement qu’elle a grossièrement failli, et qu’elle a plongé des peuples entiers dans la misère et le désespoir. Elle va donc résister jusqu’à l’extrême, quitte à infliger aux gens des souffrances supplémentaires, dont elle n’a cure, soit dit au passage. Nous risquons donc plutôt, selon nous, d’aller vers une longue suite de tensions, de crises et de rémissions provisoires qui conduiront soit à l’étouffement progressif des différents pays, soit à l’éclatement brutal de l’euro, et à une crise multidirectionnelle non maîtrisée.
Mais après tout, nous espérons avoir tort, et nous nous rangerons évidemment avec plaisir derrière toute solution de sortie négociée.
Deuxième réserve : François Heisbourg a un peu tendance à mettre tout ce qui va mal sur le dos de l’euro. De ce fait, il laisse penser qu’après une sortie négociée, on aurait sauvé l’Union telle qu’elle est, et l’on pourrait recommencer comme avant la marche vers une « union plus étroite » sur le modèle antérieur. Grave erreur.
D’abord, l’euro n’est pas arrivé là par hasard. Il a été imposé au forceps par une oligarchie européenne qui ne rêve que d’accroître son pouvoir, quels que soient les dommages collatéraux en termes de destruction de la démocratie et de souffrances des peuples. La source du mal est donc le système institutionnel qui soutient cette oligarchie. C’est lui qu’il faut réformer pour que de telles politiques contreproductives ne renaissent pas sous d’autres formes dès le lendemain de la disparition de l’euro.
Et qu’on ne prétende pas qu’en disant cela nous voulons la peau de l’Europe. Pas du tout. Nous pensons que des institutions communes sont bien indispensables. Mais il faut profondément réformer les institutions actuelles, et donner aux démocraties nationales le dernier mot dans tous les cas, quitte à accepter une Union à géométrie variable selon les sujets.
En second lieu, l’euro n’est pas le seul coupable dans la crise actuelle, et la fin de l’euro ne signifierait pas la fin de toutes les aberrations. Par exemple, François Heisbourg se félicite que l’Union européenne ait fourni un « dispositif antiprotectionnisme » (p.33 et sq) qui aurait selon lui limité la crise. Nous pensons le contraire : l’adhésion de l’Union au libre-échangisme le plus borné a été la cause majeure de la crise actuelle et le maintien de ce dogme explique pourquoi la crise dure interminablement, et durera même après l’euro. Celui-ci, comme nous avons souvent eu l’occasion de l’exprimer, a été un facteur aggravant de la crise, mais non sa cause unique, ou même simplement principale.
Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de comparer les performances de la Grande-Bretagne, qui n’a pas adhéré à la monnaie unique, et de la France : ces deux pays pataugent l’un et l’autre dans un marasme européen sans fin, avec des comptes extérieurs fortement déséquilibrés et un endettement colossal, quoique la Grande-Bretagne présente quelques avantages (croissance et emploi un peu meilleurs) grâce à la flexibilité des parités que lui permet son indépendance monétaire.
Autre exemple : l’absurde politique d’ouverture des frontières à la libre circulation sans contrôle, ou avec des contrôles défaillants, qui laisse passer l’immigration de masse et disloque nos sociétés. Cette autre politique européenne contribue elle aussi à la crise, à sa manière, et elle ne disparaîtra pas par enchantement au lendemain de la disparition de l’euro.
Malgré ces lacunes, le livre de François Heisbourg représente un effort de lucidité remarquable, et un pas important pour la recherche de la vérité. Faisons le lire, car pour le moment ses anciens amis « européistes » organisent la conspiration du silence.
Jusqu’ici, trois portes de sortie alternatives ont été évoquées (pages 87 et s) : l’éclatement brutal de l’euro à la suite de réactions en chaînes consécutives aux crises de divers pays ; l’adoption par les pays membres de politiques de laxisme budgétaire « contre-austéritaires » conduisant au désordre général et à une crise majeure ; ou encore, troisième possibilité, la « fuite en avant fédéraliste » dans le but de construire dans la hâte les institutions politiques supranationales qui manquent à la monnaie unique.
Cette dernière voie est celle dans laquelle beaucoup de responsables du désastre en cours sont tentés de se jeter. Mais François Heisbourg a le mérite de les arrêter : c’est trop tard, « la crise de légitimité démocratique qui frappe les institutions européennes atteint désormais des proportions politiquement ingérables » (p. 151). Il faut bien le constater : « soixante années de construction européenne n’ont pas permis de créer un patriotisme constitutionnel européen » (p. 153). Et l’euro nous a plutôt fait reculer. Personne n’acceptera plus – en admettant que quelqu’un ait été un jour prêt à les accepter – les sacrifices en termes de coût financier et de perte de souveraineté, que nécessiterait « l’union de transferts », laquelle serait pourtant indispensable à la survie de la monnaie unique.
Ces trois voies s’avérant sans issue, François Heisbourg propose alors sa solution, qui est celle de la sagesse : « reconnaître l’impasse stratégique » (p. 143) et même admettre que, dès le début, c’était impossible. Le pari de l’euro relevait en fait de la « pensée magique » (p. 146). Il faut donc l’abandonner en organisant, dans le calme autant que possible, une sortie négociée avec les autres pays membres de la zone.
Malgré ces prémisses, notre satisfaction reste mitigée. Première réserve : la sortie négociée paraît peu probable dans le cas européen. Bien sûr, on trouve dans l’histoire des cas de séparations négociées qui ont réussi (Tchécoslovaquie, ex-Yougoslavie, etc), mais aussi beaucoup de séparations qui se passent mal. En situant sa démarche dans le cadre de la première catégorie, François Heisbourg nous paraît faire preuve d’un optimisme à la limite de la naïveté.
Il faut en effet bien voir que l’oligarchie européenne, en osmose sur cette question avec ses antennes nationales, n’a aucune envie de reconnaître publiquement qu’elle a grossièrement failli, et qu’elle a plongé des peuples entiers dans la misère et le désespoir. Elle va donc résister jusqu’à l’extrême, quitte à infliger aux gens des souffrances supplémentaires, dont elle n’a cure, soit dit au passage. Nous risquons donc plutôt, selon nous, d’aller vers une longue suite de tensions, de crises et de rémissions provisoires qui conduiront soit à l’étouffement progressif des différents pays, soit à l’éclatement brutal de l’euro, et à une crise multidirectionnelle non maîtrisée.
Mais après tout, nous espérons avoir tort, et nous nous rangerons évidemment avec plaisir derrière toute solution de sortie négociée.
Deuxième réserve : François Heisbourg a un peu tendance à mettre tout ce qui va mal sur le dos de l’euro. De ce fait, il laisse penser qu’après une sortie négociée, on aurait sauvé l’Union telle qu’elle est, et l’on pourrait recommencer comme avant la marche vers une « union plus étroite » sur le modèle antérieur. Grave erreur.
D’abord, l’euro n’est pas arrivé là par hasard. Il a été imposé au forceps par une oligarchie européenne qui ne rêve que d’accroître son pouvoir, quels que soient les dommages collatéraux en termes de destruction de la démocratie et de souffrances des peuples. La source du mal est donc le système institutionnel qui soutient cette oligarchie. C’est lui qu’il faut réformer pour que de telles politiques contreproductives ne renaissent pas sous d’autres formes dès le lendemain de la disparition de l’euro.
Et qu’on ne prétende pas qu’en disant cela nous voulons la peau de l’Europe. Pas du tout. Nous pensons que des institutions communes sont bien indispensables. Mais il faut profondément réformer les institutions actuelles, et donner aux démocraties nationales le dernier mot dans tous les cas, quitte à accepter une Union à géométrie variable selon les sujets.
En second lieu, l’euro n’est pas le seul coupable dans la crise actuelle, et la fin de l’euro ne signifierait pas la fin de toutes les aberrations. Par exemple, François Heisbourg se félicite que l’Union européenne ait fourni un « dispositif antiprotectionnisme » (p.33 et sq) qui aurait selon lui limité la crise. Nous pensons le contraire : l’adhésion de l’Union au libre-échangisme le plus borné a été la cause majeure de la crise actuelle et le maintien de ce dogme explique pourquoi la crise dure interminablement, et durera même après l’euro. Celui-ci, comme nous avons souvent eu l’occasion de l’exprimer, a été un facteur aggravant de la crise, mais non sa cause unique, ou même simplement principale.
Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de comparer les performances de la Grande-Bretagne, qui n’a pas adhéré à la monnaie unique, et de la France : ces deux pays pataugent l’un et l’autre dans un marasme européen sans fin, avec des comptes extérieurs fortement déséquilibrés et un endettement colossal, quoique la Grande-Bretagne présente quelques avantages (croissance et emploi un peu meilleurs) grâce à la flexibilité des parités que lui permet son indépendance monétaire.
Autre exemple : l’absurde politique d’ouverture des frontières à la libre circulation sans contrôle, ou avec des contrôles défaillants, qui laisse passer l’immigration de masse et disloque nos sociétés. Cette autre politique européenne contribue elle aussi à la crise, à sa manière, et elle ne disparaîtra pas par enchantement au lendemain de la disparition de l’euro.
Malgré ces lacunes, le livre de François Heisbourg représente un effort de lucidité remarquable, et un pas important pour la recherche de la vérité. Faisons le lire, car pour le moment ses anciens amis « européistes » organisent la conspiration du silence.
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Collection Printemps-Eté
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Le FN, parti "hard left"
Gaspard Koenig a comparé le programme officiel du Front national à celui du Front de gauche. Ils sont en grande partie interchangeables.
J'ai assisté récemment à Londres à un discours de Nigel Farage, leader du UKIP, un parti de droite populiste qui milite pour le retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne et la restriction des flux migratoires. Le UKIP est parfois assimilé aux mouvements d'extrême droite européens. Or, la première chose que l'on constate en écoutant Farage, c'est que les Anglais, fidèles à leur histoire, n'arrivent pas à être extrémistes. Aucun aboiement, aucune vitupération, aucune haine. Ancien courtier de la City et "free-marketer" assumé, pilote d'avion à ses heures, parapluie sous le bras et chapeau sur la tête, Farage est un "good old chap" réactionnaire et excentrique, quintessence de l'Angleterre de Mary Poppins.
Il n'est donc pas étonnant que Farage observe sans grande sympathie le Front national, avec lequel il affirme ne rechercher aucune alliance. L'indépendantisme libertarien de Farage, qui propose la flat tax et l'État minimum, n'a rien à voir avec le socialisme nationaliste de Marine Le Pen. Le leader du UKIP résume parfaitement le programme du FN par ces deux mots : "hard left". Traduction libre : "communiste".
Hard left : voilà la vérité du Front national, champion de l'"État fort", des services publics à gogo et de l'antimondialisation. Je me suis amusé à comparer le programme officiel du Front national à celui du Front de gauche (tous deux disponibles en ligne). Ils sont en grande partie interchangeables.
Planification. Le FN souhaite la mise en place d'une "Planification stratégique de la ré-industrialisation", directement rattachée au Premier ministre ? Le FdG rivalise de volontarisme avec la création de "pôles publics de l'industrie". Bienvenue dans les années 50.
Prix réglementés. Les deux Fronts s'accordent naturellement pour rejeter le "dogme" de la concurrence et exiger le retour aux prix réglementés : "contrôle intégral de la fixation des tarifs appliqués aux ménages et aux entreprises dans les secteurs stratégiques" pour le FN ; "révision des tarifs des services publics, en appliquant le cas échéant la gratuité" pour le FdG. "Gratuité", cela signifie : vos enfants paieront.
Encore plus de fonctionnaires ! S'agissant de l'administration, il n'est même plus besoin de comparer les citations, puisque les termes sont exactement identiques : "arrêt de la révision générale des politiques publiques (RGPP)", autrement dit abandon des coupes budgétaires (ou ce qui en tient lieu). "Stabilisation de l'organisation administrative de l'État dans les territoires", dit le FN ; "maintenir les services publics de proximité", répond en écho le FdG. Inutile de préciser que le statut de la fonction publique est sacralisé.
Retour aux monopoles d'État. Il faut naturellement mettre fin à la libéralisation des services imposée par Bruxelles : le FN exige "l'arrêt de la transposition des directives de libéralisation des services publics marchands" ; le FdG, lui, "stoppera toutes les libéralisations entreprises notamment dans les secteurs du rail, du courrier et de l'énergie". Incidemment, les deux Fronts souhaitent revenir sur le processus de privatisation de la Poste.
Planche à billets. Pour éponger la dette française, FN comme FdG ont trouvé la solution magique : permettre à la Banque de France, reprise en main par le pouvoir politique, d'acheter directement les bons du Trésor. Un peu d'hyperinflation n'a jamais fait de mal aux pays en crise.
Bouc-émissaire. Enfin, là où le FN propose un "encadrement rigoureux de la finance", le FdG exige "une nouvelle réglementation bloquant la spéculation et la financiarisation de toute l'économie". Accuser les financiers cosmopolites de tous les maux est une méthode qui a fait ses preuves dans l'histoire.
Je passe sur le contrôle des mouvements de capitaux, l'arrêt des privatisations, le retour à la retraite à 60 ans, l'augmentation du smic (FN : augmenter de 200 euros net les rémunérations des salaires jusqu'à 1,4 fois le smic ; FdG : smic à 1 700 euros brut par mois). Sur tous les sujets économiques, FN et FdG se rejoignent. Même au niveau fiscal, l'idée FN d'un "impôt progressif unique sur le patrimoine" ne serait pas pour déplaire à la gauche de la gauche.
Naturellement, l'emballage rhétorique diverge. D'un côté le patriotisme, de l'autre la solidarité. Mais, au fond, les frères siamois du populisme proposent une même vision pour la France, celle-là même qui nous ruine depuis trente ans : dirigisme et étatisme. De même que le FN est hard left, le FdG est protectionniste.
Selon les sondages pour les prochaines élections européennes, près d'un électeur sur trois s'apprêterait à voter pour de telles indigences. Martelons donc sans relâche que, loin d'être amaigri, l'État est aujourd'hui boursouflé, menaçant d'étouffer le dynamisme et la créativité de la nation. Le seul mouvement d'idées, à défaut d'être un mouvement politique, qui puisse faire front aux deux Fronts, c'est le libéralisme.
Il n'est donc pas étonnant que Farage observe sans grande sympathie le Front national, avec lequel il affirme ne rechercher aucune alliance. L'indépendantisme libertarien de Farage, qui propose la flat tax et l'État minimum, n'a rien à voir avec le socialisme nationaliste de Marine Le Pen. Le leader du UKIP résume parfaitement le programme du FN par ces deux mots : "hard left". Traduction libre : "communiste".
Hard left : voilà la vérité du Front national, champion de l'"État fort", des services publics à gogo et de l'antimondialisation. Je me suis amusé à comparer le programme officiel du Front national à celui du Front de gauche (tous deux disponibles en ligne). Ils sont en grande partie interchangeables.
Planification. Le FN souhaite la mise en place d'une "Planification stratégique de la ré-industrialisation", directement rattachée au Premier ministre ? Le FdG rivalise de volontarisme avec la création de "pôles publics de l'industrie". Bienvenue dans les années 50.
Prix réglementés. Les deux Fronts s'accordent naturellement pour rejeter le "dogme" de la concurrence et exiger le retour aux prix réglementés : "contrôle intégral de la fixation des tarifs appliqués aux ménages et aux entreprises dans les secteurs stratégiques" pour le FN ; "révision des tarifs des services publics, en appliquant le cas échéant la gratuité" pour le FdG. "Gratuité", cela signifie : vos enfants paieront.
Encore plus de fonctionnaires ! S'agissant de l'administration, il n'est même plus besoin de comparer les citations, puisque les termes sont exactement identiques : "arrêt de la révision générale des politiques publiques (RGPP)", autrement dit abandon des coupes budgétaires (ou ce qui en tient lieu). "Stabilisation de l'organisation administrative de l'État dans les territoires", dit le FN ; "maintenir les services publics de proximité", répond en écho le FdG. Inutile de préciser que le statut de la fonction publique est sacralisé.
Retour aux monopoles d'État. Il faut naturellement mettre fin à la libéralisation des services imposée par Bruxelles : le FN exige "l'arrêt de la transposition des directives de libéralisation des services publics marchands" ; le FdG, lui, "stoppera toutes les libéralisations entreprises notamment dans les secteurs du rail, du courrier et de l'énergie". Incidemment, les deux Fronts souhaitent revenir sur le processus de privatisation de la Poste.
Planche à billets. Pour éponger la dette française, FN comme FdG ont trouvé la solution magique : permettre à la Banque de France, reprise en main par le pouvoir politique, d'acheter directement les bons du Trésor. Un peu d'hyperinflation n'a jamais fait de mal aux pays en crise.
Bouc-émissaire. Enfin, là où le FN propose un "encadrement rigoureux de la finance", le FdG exige "une nouvelle réglementation bloquant la spéculation et la financiarisation de toute l'économie". Accuser les financiers cosmopolites de tous les maux est une méthode qui a fait ses preuves dans l'histoire.
Je passe sur le contrôle des mouvements de capitaux, l'arrêt des privatisations, le retour à la retraite à 60 ans, l'augmentation du smic (FN : augmenter de 200 euros net les rémunérations des salaires jusqu'à 1,4 fois le smic ; FdG : smic à 1 700 euros brut par mois). Sur tous les sujets économiques, FN et FdG se rejoignent. Même au niveau fiscal, l'idée FN d'un "impôt progressif unique sur le patrimoine" ne serait pas pour déplaire à la gauche de la gauche.
Naturellement, l'emballage rhétorique diverge. D'un côté le patriotisme, de l'autre la solidarité. Mais, au fond, les frères siamois du populisme proposent une même vision pour la France, celle-là même qui nous ruine depuis trente ans : dirigisme et étatisme. De même que le FN est hard left, le FdG est protectionniste.
Selon les sondages pour les prochaines élections européennes, près d'un électeur sur trois s'apprêterait à voter pour de telles indigences. Martelons donc sans relâche que, loin d'être amaigri, l'État est aujourd'hui boursouflé, menaçant d'étouffer le dynamisme et la créativité de la nation. Le seul mouvement d'idées, à défaut d'être un mouvement politique, qui puisse faire front aux deux Fronts, c'est le libéralisme.
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Belle et rebelle
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Vae victis - Résistant Gaélique
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Kommandanturlututu
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Un an de prison ferme pour le PDG de Skyrock
Pierre Bellanger a été condamné par le tribunal de Paris pour corruption d'une mineure...
Le PDG de Skyrock, Pierre Bellanger, a été reconnu coupable ce lundi d'avoir corrompu une mineure, avec laquelle il avait eu une relation en 1999-2000, et a été condamné à 4 ans d'emprisonnement dont 3 ans avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris.
La chambre d'instruction a dépassé les réquisitions du procureur, qui, stigmatisant «une recherche de la minorité, et encore plus de la virginité», avait demandé un an avec sursis. Ses avocats ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel, jugeant la condamnation «ahurissante».
Ahurissante, comme la trame de l’affaire Bellanger, qui a été déclenchée par la plainte de Laetitia, la mineure en question, en 2003. Dans son récit au procès, le 6 octobre, elle a dévoilé les étranges pratiques de l'homme de médias et de ses compagnes.
Le groupe «Halcyon»
Fin 1999, dans un appartement parisien. Emmanuelle, 19 ans, vit une «polygamie choisie» avec Pierre Bellanger, fondateur et PDG de Skyrock, et deux autres femmes. Ce petit groupe s’est baptisé «Halcyon». Emmanuelle présente alors à son amant sa soeur de 17 ans, Laetitia, et lui «offre sa virginité».
«Fascinée» et «subjuguée» par le quadragénaire, mise en confiance par les autres concubines, Laetitia finit par accepter ces relations sexuelles. Devant le tribunal correctionnel de Paris, elle a confié, la voix brisée par l’émotion: «J'étais paralysée. Je me suis laissée faire».
En 2000, cette jolie brune devient de facto membre du groupe «Halcyon». Elle y demeurera huit mois, avant d'être exclue: elle a rencontré un autre homme.
Mode de vie particulier
La jeune femme a détaillé au juge d'instruction le mode de vie très particulier de cette communauté: veillées spirituelles, jeûnes, relations sexuelles parfois multiples, obligation d'écrire un journal intime très codifié mettant en scène «l'Ame», «l'Ego» et «la Bête» et contrôlé régulièrement par le «maître», Bellanger. Et surtout des sanctions quand on ne respecte pas les rites, de la douche glacée aux expositions nues sur le balcon, en passant par les excuses nues et à genoux.
C'est seulement trois ans plus tard que Laetitia porte plainte, consciente d'avoir été «manipulée» et «humiliée». L'accusation a reproché à Pierre Bellanger d'avoir «favorisé la corruption d'une mineure en l'initiant à diverses formes de sexualité, notamment de groupe, homosexuelle ou sado-masochiste, y compris avec la participation de sa soeur aînée».
Bellanger: une histoire d'amour «partagée»
Des faits contestés par le prévenu, qui a nié être un «gourou». Bellanger assure avoir vécu avec Laetitia une histoire d'amour «partagée».
Le procureur François Sottet a reconnu qu'«il manquait des éléments essentiels pour faire d'Halcyon une mini-secte». Certaines concubines ont pu partir librement quand elles en avaient assez. Mais il a estimé que le président de Skyrock avait bien «dévoyé» la jeune fille, qui «en huit mois a appris ce que d'autres mettent 30 ans à découvrir».
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Pendant ce temps-là à Notre-Dame-des-Landes
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Belle et rebelle
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Israël: une loi distingue les citoyens arabes
Israël a adopté un projet de loi controversé qui, pour la première fois, fait la distinction entre les citoyens arabes de confession musulmane et ceux d'obédience chrétienne, suscitant des protestations palestiniennes. Le texte approuvé hier par la Knesset (Parlement israélien) élargit la Commission nationale sur l'égalité des chances dans l'emploi de cinq à 10 membres, accordant des sièges distincts à des représentants des travailleurs chrétiens et musulmans de la communauté arabe israélienne. "Nous avons beaucoup en commun avec les chrétiens. Ils sont nos alliés naturels, un contrepoids aux musulmans qui veulent détruire le pays de l'intérieur", a déclaré le parrain de ce projet de loi, Yariv Levin, du parti Likoud (droite nationaliste) du premier ministre Benjamin Netanyahu, cité par les médias.
La nouvelle loi prévoit également des sièges réservés à la communauté druze, aux juifs ultra-orthodoxes et aux immigrés juifs d'Ethiopie, des communautés où le taux de chômage est supérieur à la moyenne. Un député arabe israélien de la Knesset a dénoncé un texte emprunt d'un "sectarisme sans précédent". "Il s'agit d'une manoeuvre politique de l'extrême droite", a expliqué à l'AFP Basel Ghattas, un chrétien grec orthodoxe.
Le texte a également été dénoncé par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). "Nous rejetons cette loi", a affirmé dans un communiqué Hanane Achraoui, membre du Comité exécutif de l'OLP, déplorant qu'elle cherche "à créer une nouvelle réalité au sein de notre peuple sur une base religieuse au lieu de se fonder sur l'identité nationale". Les Arabes israéliens sont les descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la guerre qui a conduit à la création d'Israël en 1948. Cette communauté compte aujourd'hui plus de 1,4 million de personnes, soit 20% de la population totale.
Israël - qui bénéficie du soutien idéologique et financier des chrétiens évangélistes sionistes, en particulier américains - s'efforce de jouer la carte de la division entre arabes chrétiens et musulmans dans le conflit israélo-palestinien, selon les adversaires du projet de loi. Ce texte a été approuvé trois mois avant le premier voyage en Terre sainte du pape François, qui doit se rendre en Jordanie, à Bethléem (Cisjordanie) et à Jérusalem du 24 au 26 mai prochain.
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La boutade qui a fait le tour du monde
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Les services de renseignement norvégiens parlent de la menace du djihad syrien
Les services de sécurité norvégiens ont annoncé que les résidents de la Norvège, qui luttent contre le régime de Bachar al-Assad, représentent une menace pour la sécurité nationale.
Cette information a été rapportée par l’AFP en citant le rapport des Services de renseignement norvégiens (NIS). Selon les services de renseignement, il s’agirait au moins 40-50 islamistes, qui risquent de revenir en Norvège de Syrie à tout moment. Le rapport indique qu’ils se trouvent pour leur majorité dans les rangs des organisations radicales – le Front al-Nusra et l’Etat islamique d'Irak et du Levant.
Selon les services d’intelligence norvégiens, près de 2000 européens combattent aux côtés des islamistes en Syrie.
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Death Sentence ( bande annonce VF )
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Un élu brandit le drapeau suisse, puis se fait virer
En soutien au peuple suisse, l'Italien Mario Borghezio a sorti un drapeau helvétique au Parlement européen, mercredi lors d'un débat sur les relations Suisse-UE après le vote sur l'immigration.
Il était question de la Suisse mercredi matin à Strasbourg. Les parlementaires débattaient des futures relations entre la Confédération et l'UE après l'acceptation de l'initiative contre l'immigration de masse le 9 février dernier.
La séance a été pour le moins houleuse comme le note RSI. Le scandale est venu de Mario Borghezio, eurodéputé italien de la Ligue du Nord (droite populiste). C'est une diatribe virulente du vert allemand Daniel Cohn-Bendit sur la votation du 9 février qui a mis le feu au poudre. Dany le Rouge avait notamment lancé «les Suisses veulent le beurre et l'argent du beurre».
Un drapeau suisse à la main, l'homme a interrompu le discours du commissaire européen à l'Emploi, aux Affaires sociales et à l'Inclusion, Laszlo Andor. Borghezio a agité l’étendard aux cris de «respectez le vote du peuple. Stop à la dictature». L'eurodéputé a finalement été expulsé de la séance et le drapeau saisi. L'homme a un passé sulfureux: en juin, il avait copieusement insulté la ministre italienne Cécile Kyenge, à cause de ses origines africaines. Il avait auparavant exprimé de la sympathie pour l'extrémiste norvégien Anders Behring Breivik, responsable de la mort de près de 80 personnes, en Norvège en 2011. La même année, Borghezio avait été arrêté par la police grisonne et bannit du canton pour avoir tenté d'entrer à la conférence annuelle du groupe Bilderberg à St-Moritz.
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