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Secteur Droit. La Grande Reconquête Ukrainienne
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La mairie de Paris fait retirer des affiches hostiles à Anne Hidalgo par ses services municipaux
La mairie de Paris a très à cœur de garder les rues de la capitale propres. Bien propres. Et, surtout, dénuées des affiches hostiles à Anne Hidalgo apparues ces derniers jours un peu partout dans la ville. Dans un document que s'est procuré le Lab, on apprend que le service de propreté de l'hôtel de ville a demandé le 18 février dernier aux agents de nettoyage de repérer et de rapporter à leurs supérieurs la localisation d'affiches critiquant la candidate socialiste à la mairie de Paris, par ailleurs Première adjointe de Bertrand Delanoë.
Dans un premier mail d'une importance "haute" qui a pour objet "URGENT affichage sauvage", c'est un simple responsable du service propreté du 11e arrondissement qui informe ses équipes de la présence de ces affiches "mettant en cause Anne Hidalgo", souvent accrochées à "des plots de béton". Il faut reconnaître à la mairie de Paris un certain sens de la réactivité: ce message est envoyé aux équipes de nettoyage quelques heures après la découverte desdites affiches. Voir le mail :
Le responsable du service propreté du 11e arrondissement de Paris, qui envoie ce mail, enjoint ses équipes à signaler la présence de ces posters hostiles à la candidate socialiste à la mairie de Paris en effectuant des "tournées de surveillance". Avec un objectif, le "désaffichage" :
Mais l'affaire ne reste pas circonscrite au seul 11e arrondissement. Car dans un transfert de mail, envoyé le même jour, le chef des services de propreté du 11e informe ses équipes que le "STPP" a demandé une "synthèse" des observations des agents techniques sur le terrain. En clair: le Service Technique de la Propreté de Paris, l'un des plus gros services de la mairie de Paris, qui a notamment la charge de la collecte des déchets et le nettoyage des rues, s'est saisi du sujet et demande des remontées du terrain. Voir ce second mail :
L'authenticité de ces mails a été confirmée au Lab par le cabinet de Bertrand Delanoë. L'équipe de l'actuel maire de Paris assure que ce message fait partie d'une politique globale de nettoyage des rues, et non spécifique à Anne Hidalgo :
Vous savez donc quoi faire si vous apercevez des affiches hostiles à tous les autres candidats: prévenez la mairie de Paris.
> Edit 18h20: Le Canard Enchaîné a également mis la main sur ces mails. Dans un article publié dans son édition du 26 février, l'hebdomadaire imprime peu ou prou le même texte, et affiche le nom de l'expéditeur: Sylvie Borst, ingénieuse en chef au service technique de la propreté de Paris, le fameux STPP évoqué plus haut. Selon le palmipède, les affiches incriminées étaient celles de Nicolas Miguet, "vibionnant homme d'affaires proche de l'extrême-droite". Anne Hidalgo y apparaît barrée d'un bandeau devant les yeux avec pour sous-titre: "Derrière le sourire... la facture !".
Dans un premier mail d'une importance "haute" qui a pour objet "URGENT affichage sauvage", c'est un simple responsable du service propreté du 11e arrondissement qui informe ses équipes de la présence de ces affiches "mettant en cause Anne Hidalgo", souvent accrochées à "des plots de béton". Il faut reconnaître à la mairie de Paris un certain sens de la réactivité: ce message est envoyé aux équipes de nettoyage quelques heures après la découverte desdites affiches. Voir le mail :
Le responsable du service propreté du 11e arrondissement de Paris, qui envoie ce mail, enjoint ses équipes à signaler la présence de ces posters hostiles à la candidate socialiste à la mairie de Paris en effectuant des "tournées de surveillance". Avec un objectif, le "désaffichage" :
Merci aux divisions d'engager des tournées de surveillance et de procéder dans les meilleurs délais aux signalements des sites concernés à la circonscription fonctionnelle afin que les équipes de désaffichage puissent intervenir
L'authenticité de ces mails a été confirmée au Lab par le cabinet de Bertrand Delanoë. L'équipe de l'actuel maire de Paris assure que ce message fait partie d'une politique globale de nettoyage des rues, et non spécifique à Anne Hidalgo :
Ça ne vise pas du tout uniquement Anne Hidalgo. Ce sont des mesures de lutte contre l'affichage sauvage de l'ensemble des partis politiques. C'est la réalité. Il a été demandé de manière totalement officielle d'engager des opérations de nettoyage de l'affichage sauvage. Pas spécifiquement concernant Anne Hidalgo.
Vous savez donc quoi faire si vous apercevez des affiches hostiles à tous les autres candidats: prévenez la mairie de Paris.
> Edit 18h20: Le Canard Enchaîné a également mis la main sur ces mails. Dans un article publié dans son édition du 26 février, l'hebdomadaire imprime peu ou prou le même texte, et affiche le nom de l'expéditeur: Sylvie Borst, ingénieuse en chef au service technique de la propreté de Paris, le fameux STPP évoqué plus haut. Selon le palmipède, les affiches incriminées étaient celles de Nicolas Miguet, "vibionnant homme d'affaires proche de l'extrême-droite". Anne Hidalgo y apparaît barrée d'un bandeau devant les yeux avec pour sous-titre: "Derrière le sourire... la facture !".
Source
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La propagande est à la démocratie ce que la violence est à la dictature
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Réveil d’une conscience politique mais où se former ?
L’année dernière nous avons assisté ou participé à cette vague de contestation face au gouvernement et nombre d’entre nous ont souhaité se former en politique. Mais où ? Avec qui ? Quand ?
Nous vous proposons une série d’articles vous présentant tour à tour ces mouvements, cercles, groupes – qu’ils soient à Paris ou en Province.
Partie 1 : DEXTRA
Sur le site, il y est définit comme »une organisation politique apparue en 2009 qui s’est fixé pour objectif de reforger une droite authentique qui soit fidèle aux leçons de la philosophie classique afin de définir les principes et les axes d’une action politique au service de la France et des Français. ».
La clé de voûte de la formation à Dextra est l’enracinement – un enracinement dans et pour la France, un véritable patriotisme et nationalisme qui constitue le socle de leur réflexion et la base de leur regroupement.
Le mode de procédé est assez simple : Dextra propose des conférences d’hommes et de femmes politiques, de juristes, de philosophes pouvant nous éclairer sur certains points de lois, sur un parti, sur des questions de société …. Les conférences se déroulent tous les vendredi à Paris et une fois par mois environ à Versailles. Par ailleurs, il existe une université d’été où ils se retrouvent pour passer une semaine à se former.
L’organisation a été fondée bien avant les manifs pour tous, ils sont déjà bien ancrés dans la réalité politique et militante, la formation par conférences et échanges permet à la fois d’apprendre et à la fois d’exercer l’art de la discussion. Ces points – et il y en a d’autres – sont des avantages non négligeables pour qui voudrait commencer à s’engager en acceptant d’avoir encore beaucoup à apprendre. Le politiquement correct et la condescendance ne sont pas de mise.
Voilà un bon moyen de devenir citoyen en aimant son pays, sa patrie
Pour les personnes désireuses d’apprendre et de se former une bière à la main, dans une bonne ambiance ; pour ceux qui se cherchent encore entre les différents partis et différentes idées défendues à droite ; enfin, pour la qualité des conférences, nous vous conseillons de faire un tour sur leur site et d’aller à une ou plusieurs conférences. Nos collègues de La Table Ronde seront présents ce soir à Versailles pour la conférence de Chauprade et vous retraceront la soirée (pour ceux qui ne pourraient pas y aller) - http://latableronde.wordpress.com/
Il est fortement conseillé aux Versaillais de s’y rendre autant pour découvrir que pour rencontrer Monsieur Chauprade.
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Le cercle Dextra Versailles reçoit Aymeric Chauprade
Photos, récit et interview par Juliette Gendre
La section versaillaise de Dextra (pour plus d’information sur ce cercle de formation politique, voir l’article de nos camarades de Nouvel Arbitre) recevait mercredi dernier le géopolitologue Aymeric Chauprade.
Maître Frédéric Pichon était également présent (au fond à gauche) |
Venu présenter la dernière édition de sa Chronique du Choc des civilisations, celui qui fut professeur de géopolitique à l’Ecole de Guerre pendant près de dix ans reçut un accueil nombreux et chaleureux au bar le « Franco-Belge ».
Les relations internationales ? Il les explique par le conflit saisissant surtout deux grilles de lecture du monde : la volonté américaine d’un monde unipolaire face aux réalités et velléités d’autres puissances d’entériner un monde multipolaire. Pendant près d’1h30, Aymeric Chauprade offre à son auditoire son analyse de l’actualité politique (conflit ukrainien, OTAN, place de la France…) et métapolitique : autonomie et identité semblent être les deux maîtres mots de la « pensée » chaupradienne pour comprendre les relations internationales. Deux notions qui s’inscrivent parfaitement dans la doctrine politique de Dextra.
Rencontre avec Pierre-Louis, responsable de la section versaillaise de Dextra
1/ Pierre-Louis, cette conférence d’Aymeric Chauprade a attiré beaucoup de monde… Pourquoi choisir de faire venir Aymeric Chauprade ?
Oui, c’est une réussite, merci surtout à Aymeric Chauprade. C’est un géopolitologue très renommé donc il a forcément des choses intéressantes à nous dire. Il a une vision assez originale, avec une grille de lecture qui s’appuie particulièrement sur l’identité des peuples et sur l’indépendance des nations donc cela rentre tout à fait dans notre ligne. Nous sommes là pour défendre la nation française donc évidemment l’identité française.
2/ Que retenez-vous de cette conférence ?
Je relèverai deux points. Tout d’abord, le constat fait sur l’état du monde entre unipolarité (prôné par les USA et dont l’UE fait partie) et la multipolarité qu’on observe dans les faits. Ensuite, un aspect plus prospectif et assez encourageant du rôle prépondérant de la nation, que la nation devra jouer. L’avenir est clairement à la souveraineté nationale. Si la nation est aujourd’hui endormie, elle est appelée à prendre une place de plus en plus importante
3/ Comment êtes-vous entré en contact avec Aymeric Chauprade ? Pourquoi ne pas avoir évoqué avec lui son engagement au sein du RBM dans le cadre des prochaines élections européennes ?
C’est lui qui nous a contactés. Notre ligne l’a intéressé et il voulait venir parler chez nous. Ceci dit, c’est le géopolitologue que nous avons invité. Nous n’avons pas dissimulé son engagement politique, mais ce n’était pas le thème de la conférence d’aujourd’hui.
4/ Parlons de Dextra, particulièrement de la section versaillaise qui est assez récente. Pourquoi une section à Versailles et pourquoi maintenant ?
La section de Versailles a été montée l’année dernière pour répondre à une demande et s’adresser à toutes les personnes qui habitent à Versailles et dans les Yvelines qui n’ont pas forcément la possibilité de se déplacer sur Paris pour les conférences hebdomadaires de la section parisienne (tous les vendredis ndlr). On a donc une conférence par mois. Le but, c’est de continuer la formation politique, faire en sorte que ceux qui assistent à nos conférences en sortent mieux avertis de la situation de la France et de celle du monde et arrivent à réfléchir, au-delà de ce que nous servent les media de masse.
5/ Quelle est votre ligne politique ? Qu’est-ce qui vous différencie d’autres mouvements de la « galaxie identitaire » comme Génération identitaire par exemple ?
Les deux grands axes de notre doctrine sont autonomie et enracinement : autonomie, d’abord de la nation et également de tous les corps intermédiaires. Ce terme exprime notre volonté de promouvoir le principe de subsidiarité et la liberté des corps intermédiaires. Pour ce qui est de l’enracinement, on ne peut aller de l’avant que si l’on sait d’où on vient et qui on est. Nous sommes français mais nous faisons aussi partie d’une province ou d’une région.
Je pense que la spécificité de Dextra vient d’abord de l’insistance sur la formation intellectuelle. On a un mode d’action atypique puisqu’on cherche d’abord à former les gens, à leur offrir des connaissances et aiguiser leur esprit critique.
Moi-même, je me suis engagé à Dextra pour avoir les armes qui permettent de penser le monde et d’agir en politique, pour faire ma part du travail dans le relèvement de la France.
6/ Dextra existe depuis quelques années maintenant. Comment expliquez-vous que ce mouvement ne dispose que d’une visibilité relativement faible aux yeux du grand public ?
Dextra c’est d’abord un cercle de formation politique, on n’a pas forcément vocation à s’afficher ou « sortir dans la rue avec des banderoles ». On a aussi une action de terrain mais on sait qu’elle sera plus efficace politiquement sans nécessairement afficher la bannière « Dextra ».
Plus d’informations sur Dextra sur leur site officiel. Retrouvez également la page facebook de la section versaillaise
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L’UE a soutenu un putsch contre un gouvernement élu démocratiquement
Le coup de force organisé par les États-Unis et l’Union européenne soutenant Tiagnibok (seul leader qui contrôlait les émeutiers) pendant les Jeux de Sotchi (les Russes ayant alors les mains liées) a donc fonctionné et débouché à l’effondrement du pouvoir légal la veille de la fin des Jeux (le 23 février).
Quelles leçons pouvons-nous tirer ?
1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.
2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.
3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette !
4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.
5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.
C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).
6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.
Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.
L’Ukraine face au réel
L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?
Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :
- banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière
- plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.
- chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.
- qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?
Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.
Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.
Que peut-on souhaiter ?
Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.
Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou.
Quelles leçons pouvons-nous tirer ?
1) Les récents événements dramatiques démontrent qu’il n’existe aucune solution politique viable et durable pour l’Ukraine dans les frontières actuelles car l’Ukraine est divisée géopolitiquement.
2) Le président Ianoukovitch qui a quitté le pouvoir de lui-même, et afin que le bain de sang cesse, avait certes des torts sérieux (corruption, incapacité à agir dès le début de la crise) mais il avait été élu démocratiquement (aucune contestation de l’OSCE) et était le président légal. C’est donc un coup de force, un coup d’État même, qui l’a poussé vers la sortie et ce coup d’État a bel et bien été soutenu par l’Union européenne.
3) Le sang a coulé parce que l’opposition a tiré la première à balles réelles sur les forces de l’ordre. Les premiers morts ont été des policiers. Qu’aurait fait un gouvernement occidental si des manifestants avaient tiré à balles réelles sur ses forces de l’ordre? On se souvient que l’autoritaire M. Valls aura quand même fait jeter en prison des petits jeunes de la Manif pour tous ou de Jour de Colère pour un simple jet de canette !
4) Dans cette situation dramatique, l’Union européenne et les États-Unis portent une très lourde responsabilité. Ils ont encouragé la rébellion qui a débouché sur la violence ; ils ont cautionné un coup d’État contre un gouvernement démocratiquement élu.
5) La trame de fond de cette affaire, ne l’oublions pas, est, premièrement l’affrontement entre les États-Unis et la Russie, les premiers voulant otaniser l’Ukraine, les seconds voulant y conserver leur influence stratégique.
C’est, deuxièmement, un affrontement historique entre l’Allemagne qui a toujours voulu contrôler (Hitler) l’ouest de l’Ukraine (ce qui explique les néo-nazis de Svoboda) et la Russie qui tente de refouler cette influence (ce qui explique les slogans anti-nazis des ouvriers de Donetsk).
6) L’affaire ukrainienne, après la Syrie, la Libye et tant d’autres depuis 1990, apporte la démonstration que l’antifascisme et l’antisémitisme sont une posture pour les partis dominants en France et non un combat réel, posture qui ne vise qu’à diaboliser les forces politiques réellement alternatives. Ce n’est en effet pas une conviction puisque, au nom de l’Union européenne, ces partis inféodés aux oligarchies pro-américaines ont soutenu Svoboda, le fer de lance du coup de force contre le gouvernement légal d’Ukraine.
Une fois de plus, l’Union européenne prouve qu’elle n’est rien devant les tendances lourdes de l’Histoire et les enjeux de puissance. Sa rhétorique sur la démocratie et les droits de l’Homme est instrumentalisée. Les gesticulations bellicistes de BHL en sont l’illustration pathétique.
L’Ukraine face au réel
L’opposition est divisée : que peut-il y avoir de commun en effet entre Ioulia Timochenko et les néo-nazis de Svoboda ?
Les différents clans d’opposants vont devoir faire face à la réalité économique et géopolitique :
- banqueroute de Naftogaz, la compagnie gazière
- plus de service public, fonctionnaires non payés, caisses vides. L’UE ne donnera pas suffisamment. Donc Iatsenouk va devoir aller mendier l’argent russe et on imagine comment il sera accueilli.
- chaos dans l’Ouest de l’Ukraine où des bandes ont pris le contrôle.
- qui fera partir les extrémistes qui tiennent Maïdan ?
Le retour à la Constitution de 2004 n’arrangera rien. Bien au contraire. Leonid Kuchma sentant le vent tourner en sa défaveur pendant la Révolution orange, avait imaginé une constitution perverse qui diluait tout les pouvoirs si bien que personne ne dirigeait vraiment l’Ukraine.
Revenir à cette Constitution sera une catastrophe quand on connaît la fragilité géopolitique intérieure de l’Ukraine et ses difficultés économiques. Selon Standard&Poors, l’Ukraine fera défaut sur sa dette (elle doit rembourser 13 milliards de dollars cette année) si la Russie arrête son aide, ce qui est désormais probable.
Que peut-on souhaiter ?
Pour ramener la paix, il ne reste qu’une solution viable. Diviser l’Ukraine en deux États. Une Ukraine de l’Ouest tournée vers l’Allemagne, la Pologne et donc l’Union européenne. Ce sera l’Ukraine pauvre, nous serons perdants, sauf les Allemands qui vont y trouver une main d’oeuvre à bas coût pour continuer à maintenir leur avantage compétitif sur nous.
Une Ukraine de l’Est, indépendante ou rattachée à la Russie (après tout les habitants y sont russes) avec la Crimée bien sûr, éminemment stratégique pour Moscou.
Conclusion
Nous ne sommes qu’au début du chaos ukrainien et l’Union européenne porte une très lourde responsabilité. Manipulée par les États-Unis, l’Union a voulu exclure la Russie, acteur essentiel dans la zone, du règlement. Rappelons qu’après le Sommet de Vilnius de novembre 2013, le Kremlin a proposé de régler la question de l’Ukraine lors d’une conférence qui aurait rassemblé les Ukrainiens, les Russes et les Occidentaux.
La crise ukrainienne est donc une nouvelle preuve de l’échec de l’Union européenne. L’Union européenne n’est pas un facteur de paix, elle est un facteur de guerre.
Aymeric Chauprade
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"Pas de gâteaux pour les gays", une loi indigeste en Arizona
Les parlementaires de l’Arizona ont adopté un texte permettant aux commerçants de ne pas servir les homosexuels au nom de la liberté de conscience. La gouverneure républicaine doit annoncer dans les prochains jours si elle promulgue ou non cette loi.
Alors que le mariage gay est adopté par un nombre croissant d’États américains depuis deux ans - 18 d’entre eux (en incluant le district fédéral) le reconnaissent actuellement devant la loi -, la droite conservatrice redouble de créativité pour stopper sa progression. Dernier État en date à s’illustrer en la matière : l’Arizona. Les parlementaires de cet État très conservateur viennent de voter la loi SB (Senate bill) 1062 autorisant commerçants et prestataires locaux à ne pas servir les homosexuels au nom de leur liberté de conscience et de religion. Deux éléments fondateurs défendus par le sacro-saint premier article de la Constitution américaine.
À Phoenix, la capitale de cet État du sud-ouest américain, les défenseurs de la cause LGBT criant à la discrimination n’ont pas tardé à se faire entendre. Lundi 24 février, plusieurs centaines de personnes étaient réunies devant le Capitole pour protester contre ce texte qu’ils ont rebaptisé “No wedding cake for gays” (“Pas de gâteaux de mariage pour les gays”). Une référence directe à l’affaire Elaine Huguenin, du nom d’une photographe qui a refusé fin 2013 de photographier les fiançailles d’un couple de lesbiennes. Pour cette fervente chrétienne établie dans l’État voisin du Nouveau-Mexique, l’obliger à exercer pour ce couple de même sexe bafouait directement sa liberté de religion. La Cour suprême lui a finalement donné tort, ce qui a motivé les parlementaires conservateurs d’Arizona à voter le SB 1062 qui ne vise, selon eux, qu’à mieux protéger les libertés individuelles.
La Chambre de commerce ainsi que plusieurs entreprises ont rallié la cause des détracteurs de la loi SB 1062, dont Apple qui pourrait renoncer à ouvrir sa nouvelle usine à Mesa, en banlieue de Phoenix, si le texte est promulgué. Plus de 700 emplois sont en jeu. La compagnie aérienne American Airlines, dont le siège était basé en Arizona jusqu’à l’année dernière, s’est également prononcée contre la loi.
Promulgation ou veto
Sur le plan politique, le texte est en train de créer des remous dans le camp républicain, pourtant majoritairement opposé au mariage gay. Le sénateur de l’Arizona et ancien candidat à la Maison Blanche, John McCain, a demandé le retrait de la loi tandis que trois sénateurs qui avaient voté pour viennent de retourner leur veste. Dans une lettre adressée à Jan Brewer, la gouverneure républicaine de l’État, Adam Driggs, Steve Pierce et Bob Worsley émettent des regrets et estiment que le texte “écorne sérieusement l’image de l’Arizona”. La mesure qui a été adoptée par 17 voix contre 13 ne serait pas passée si ces trois élus avaient voté contre. Le délai d’annulation du scrutin étant dépassé, faire marche arrière est désormais impossible. Tout repose sur la gouverneur Jan Brewer, qui doit promulguer la loi mais peut encore y opposer son veto. Elle a jusqu’au 28 février pour annoncer sa décision.
Afin d’éviter de froisser le monde du business et ses investisseurs à l’heure où l’Arizona sort tout juste de la récession, Jan Brewer pourrait pencher vers le veto. Mais en face, les supporters du SB 1062 pèsent lourd, eux aussi. Il s’agit principalement du très influent Center for Arizona Policy (CAP), une organisation conservatrice ouvertement contre l’avortement et le mariage pour couples du même sexe. “Les attaques contre le SB 1062 représentent précisément ce pourquoi tant d’Américains sont lassés par les débats politiques actuels. Nos élus ont le devoir fondamental de protéger la liberté de religion”, écrit Cathi Herrod, la présidente du CAP, dans une tribune publiée sur le site de l’organisation ce week-end.
Le veto serait vécu comme une terrible défaite pour cette organisation qui a traditionnellement une forte influence sur le débat politique en Arizona. L’année dernière déjà, le CAP avait essuyé un échec lorsque Cathi Herrod avait essayé de faire passer une loi contre l’avortement, loi balayée d’un revers de main par Jan Brewer. Mais à neuf mois des élections de mi-mandat, la gouverneure républicaine aurait bien besoin du soutien du CAP - qui sait si bien parler aux conservateurs - si elle veut s’assurer une nouvelle fois la majorité au Sénat local. Fin du suspense d'ici vendredi.
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Belle et rebelle
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The Dandy Warhols - Bohemian Like You
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Interactions entre la direction de Monsanto et le gouvernement américain
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Belle et rebelle
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Futurismo !
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Scandaleux ! Le régime des auto-entrepreneurs vient d’être supprimé !!
C’est une honte et un véritable scandale totalement passé sous silence par nos gentils médias béni-oui-oui!
Le projet de loi Pinel sur l’artisanat et les PME qui vient d’être adopté par l’Assemblée supprime ni plus ni moins le régime des auto-entrepreneurs qui était bien la seule chose qui fonctionnait à peu près facilement dans ce pays.
En effet, le gouvernement a finalement décidé de fusionner leur régime avec celui de la micro-entreprise.
Désormais, il n’y a plus aucun régime de l’auto-entreprise mais bien un alignement sur le statut de la micro-entreprise qui, entre autres joyeusetés, va permettre à tous les auto-entrepreneurs d’être taxés très fortement puisqu’ils vont être assujettis au RSI (précision, cela commence déjà avec une légère augmentation et puis comme le fait toujours le gouvernement quelle que soit sa couleur politique, les taux de cotisation augmentent progressivement et par petites touches), un organisme avec lequel tout le monde passe de très agréables moments administratifs, puis à la CFE qui est le nouveau nom de la taxe professionnelle mais en plus cher et en plus coûteux, puis ils devront tenir un livre de comptes, puis une comptabilité, puis justifier de diplômes et de qualifications, puis également auront l’obligation de souscrire à une assurance professionnelle dont les montants en fonction de l’activité peuvent être très élevés.
Notre gouvernement, qui est certainement l’un des plus mauvais de tous les temps, vient donc d’enterrer le statut d’auto-entrepreneur dans un silence assourdissant.
Désormais, il n’y a plus aucun régime de l’auto-entreprise mais bien un alignement sur le statut de la micro-entreprise qui, entre autres joyeusetés, va permettre :
- à tous les auto-entrepreneurs d’être taxés très fortement (encore une fois cela se fera progressivement et rien ne dit que la taxation au CA perdurera vraiment avec le temps, c’est à surveiller) puisqu’ils vont être assujettis au RSI, un organisme avec lequel tout le monde passe de très agréables moments administratifs ;
- puis à la CFE qui est le nouveau nom de la taxe professionnelle mais en plus cher et en plus coûteux ;
- puis ils devront tenir un livre de comptes, (puis sans doute une comptabilité) ;
- puis justifier de diplômes et de qualifications (pour certaines professions pas toutes) ;
- puis également ils auront l’obligation de souscrire à une assurance professionnelle dont les montants en fonction de l’activité peuvent être très élevés ;
- enfin il faudra qu’ils fassent un stage avant d’ouvrir leur auto-entreprise, un stage évidemment payant !
- mais l’État qui est vraiment très gentil, un socialiste est forcément très gentil et tous les autres qui ne pensent pas la même chose sont forcément des gens de la droite « rance » qui regarde le passé, à l’idéologie nauséabonde rappelant les heures sombres de notre histoire, donc comme ils sont gentils disais-je ils vont faire bénéficier les auto-entrepreneurs d’un accompagnement… (dont les modalités restent inconnues pour le moment)
Tout ce qui faisait sont intérêt réel à savoir une simplicité enfantine est en train de disparaître et ce sera certainement de plus en plus cas dans le futur. En ayant accepté la disparition de ce régime au profit de la « micro-entreprise » statut déjà existant c’est toute sa substance qui sera vidée au fil du temps.
Il devient donc urgent de réfléchir à votre statut et pour une proportion non négligeable il sera vraisemblablement judicieux de fermer votre auto-entreprise et de migrer vers d’autres solutions qui vous permettront soit de bénéficier de l’assistance sociale et de devenir un assisté, ce que semble souhaiter ce gouvernement d’abrutis économiques, soit d’ouvrir carrément une SASU qui vous permet de ne surtout pas avoir à traiter avec un organisme comme le RSI dont la réputation n’est plus à faire.
Un seul conseil désormais : fuyez ce régime dont tous les avantages ont été purement et simplement annulés par un projet de loi scandaleux. Ce statut était insupportable pour les lobbies des plombiers et des serruriers (sans que personne ne se pose la question du prix de certaines prestations) et insupportable pour ce gouvernement dont l’idéologie gauchisante absurde le conduit à préférer l’assistanat de masse avec des déficits et une faillite à la clef, plutôt que de laisser aux gens la possibilité de se débrouiller seul… et dans la dignité.
Arrêtez tout et ne devenez surtout pas une micro-entreprise. Il existe d’autres statuts comme la SAS. Renseignez-vous.
Pensez à vous abonner au Contrarien Matin pour rester informer. Rentrez votre adresse mail en page d’accueil colonne de droite en haut.
Charles SANNAT
source
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The Valley of Knockanure
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"Crétin fini", Bruno Gollnisch répond à Daniel Cohn-Bendit
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Affaire Copé : des copinages qui coûtent cher à l'UMP
Les militants UMP qui ont cotisé pour le Sarkothon ne diront pas merci à Bygmalion. Au moment où Copé leur demandait de renflouer les caisses du parti de 11 millions d'euros, l'agence de communication appartenant à deux de ses anciens collaborateurs venait d'empocher de l'UMP huit millions d'euros pour avoir organisé les meetings de la campagne 2012.
Selon des documents dont Le Point a eu connaissance, Event & cie, la filiale événementielle de Bygmalion, a profité de la période faste de la présidentielle pour charger la mule sur certaines prestations facturées à l'UMP hors appels d'offres. Lors des meetings, les frais de traiteur, de retransmission vidéo et d'éclairage atteignaient parfois le double des tarifs habituels !
Le Point a enquêté sur ce que certains au sein du parti qualifient de véritable "hold-up" : entre 2010 et 2012, alors que les finances de l'UMP sombrent dans le rouge, la petite boîte de com connaît, elle, une santé florissante... Dès la création de Bygmalion en 2008, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale puis secrétaire général du parti, multiplie les commandes auprès de l'agence de com de ses amis Bastien Millot et Guy Alves, qui ont travaillé plus de dix ans à ses côtés, d'abord à la mairie de Meaux, puis à son cabinet chaque fois où il a été ministre.
L'ancien chef de cabinet de Copé au centre d'un montage financier
Mais le plus troublant, c'est l'origine même de Bygmalion. En épluchant les statuts de la société, Le Point a découvert un montage financier particulièrement sophistiqué avec un actionnaire resté caché pendant trois ans : une SARL logée au Luxembourg...
Derrière cette mystérieuse société se dissimule le holding familial d'Emmanuel Limido, un gestionnaire de fonds très lié au Qatar. Coïncidence : en 2006 et 2007, Jean-François Copé, alors ministre du Budget, avait donné son feu vert pour la vente au Qatar de deux joyaux immobiliers de l'État. Dans ces deux transactions, l'intermédiaire n'était autre que le fonds d'investissement dirigé par Emmanuel Limido. Ce dernier avait entre les deux transactions embauché le chef de cabinet de Jean-François Copé, Guy Alves, devenu depuis patron de Bygmalion. Un étonnant mélange des genres que Le Point révèle dans son article sur l'argent de l'UMP et la galaxie Copé...
Est-ce la première conséquence de nos révélations ? Toujours est-il que, selon Le Midi libre, Jean-François Copé a annulé mardi soir le meeting auquel il devait se rendre jeudi à l'espace Pitot à Montpellier. Officiellement, l'UMP chercherait désormais une salle d'une plus grande capacité d'accueil que les (environ) 250 places disponibles à l'espace Pitot...
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Defend Kiev !
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Géolocalisation : le projet de loi définitivement adopté
Le texte, issu de l'accord trouvé entre les deux Chambres en commission mixte paritaire, a été soutenu sur tous les bancs à l'Assemblée comme au Sénat, seuls les écologistes s'abstenant.
Le projet de loi clarifie les conditions d'utilisation de la géolocalisation par les services enquêteurs, après que la Cour de cassation, s'appuyant sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), eut récemment invalidé des pièces de procédure recueillies par ce moyen (portables, balises GPS...) dans le cadre d'enquêtes préliminaires.
La Cour de cassation avait considéré en octobre que la technique de géolocalisation constituait une "ingérence dans la vie privée dont la gravité nécessite qu'elle soit exécutée sous le contrôle d'un juge", et non du parquet qui mène les enquêtes préliminaires.
Cet arrêt avait provoqué la colère des policiers qui craignaient, en perdant un moyen d'investigation, que leurs enquêtes ne s'en trouvent paralysées, notamment dans les affaires de grand banditisme ou de stupéfiants. "Nous aurons comblé un vide juridique dans un délai extraordinaire", s'est félicitée la ministre de la Justice Christiane Taubira, le projet de loi ayant été présenté et adopté en quatre mois.
La géolocalisation pour une durée de 15 jours est autorisée
Selon le compromis final, la géolocalisation pourra être utilisée pour des infractions punies d'au moins cinq ans d'emprisonnement pour les délits d'atteinte aux biens et de trois ans pour les délits d'atteinte aux personnes, de recel de criminel ou d'évasion. Le délai de cinq ans a été aussi retenu pour les délits douaniers, via un amendement gouvernemental voté lundi.
Le parquet pourra autoriser la géolocalisation pour une durée de 15 jours comme le voulaient le gouvernement et l'Assemblée, alors que le Sénat, comme la Cnil, voulait le ramener à huit jours.
Au-delà de ce délai, il appartiendra à un juge des libertés et de la détention d'autoriser la prorogation du dispositif, pour une durée d'un mois renouvelable.
"80% des opérations de géolocalisation demandées par les services enquêteurs s'effectueront dans la limite de 15 jours", a assuré le rapporteur du texte à l'Assemblée, le socialiste Sébastien Pietrasenta.
En cas d'urgence, un officier de police judiciaire pourra décider d'une géolocalisation, sous réserve d'une autorisation a posteriori dans un délai de 24 heures du procureur.
Enfin, pour protéger les témoins ou informateurs des services d'enquête, le juge pourra ne pas faire apparaître dans le dossier de procédure les circonstances de la pose ou du retrait d'une balise - lieu, date, heure. Ces informations seront versées dans un dossier distinct.
Pour sécuriser définitivement ces pratiques, Mme Taubira a souhaité que les présidents de l'Assemblée et du Sénat défèrent le texte au Conseil constitutionnel qui doit se prononcer dans un délai de huit jours en cas d'urgence.
La cour d'appel de Paris avait de fait anticipé l'adoption du projet de loi en validant le 20 février des géolocalisations ordonnées dans deux enquêtes préliminaires en dépit de l'arrêt de la Cour de cassation.
Le projet de loi clarifie les conditions d'utilisation de la géolocalisation par les services enquêteurs, après que la Cour de cassation, s'appuyant sur la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), eut récemment invalidé des pièces de procédure recueillies par ce moyen (portables, balises GPS...) dans le cadre d'enquêtes préliminaires.
La Cour de cassation avait considéré en octobre que la technique de géolocalisation constituait une "ingérence dans la vie privée dont la gravité nécessite qu'elle soit exécutée sous le contrôle d'un juge", et non du parquet qui mène les enquêtes préliminaires.
Cet arrêt avait provoqué la colère des policiers qui craignaient, en perdant un moyen d'investigation, que leurs enquêtes ne s'en trouvent paralysées, notamment dans les affaires de grand banditisme ou de stupéfiants. "Nous aurons comblé un vide juridique dans un délai extraordinaire", s'est félicitée la ministre de la Justice Christiane Taubira, le projet de loi ayant été présenté et adopté en quatre mois.
La géolocalisation pour une durée de 15 jours est autorisée
Selon le compromis final, la géolocalisation pourra être utilisée pour des infractions punies d'au moins cinq ans d'emprisonnement pour les délits d'atteinte aux biens et de trois ans pour les délits d'atteinte aux personnes, de recel de criminel ou d'évasion. Le délai de cinq ans a été aussi retenu pour les délits douaniers, via un amendement gouvernemental voté lundi.
Le parquet pourra autoriser la géolocalisation pour une durée de 15 jours comme le voulaient le gouvernement et l'Assemblée, alors que le Sénat, comme la Cnil, voulait le ramener à huit jours.
Au-delà de ce délai, il appartiendra à un juge des libertés et de la détention d'autoriser la prorogation du dispositif, pour une durée d'un mois renouvelable.
"80% des opérations de géolocalisation demandées par les services enquêteurs s'effectueront dans la limite de 15 jours", a assuré le rapporteur du texte à l'Assemblée, le socialiste Sébastien Pietrasenta.
En cas d'urgence, un officier de police judiciaire pourra décider d'une géolocalisation, sous réserve d'une autorisation a posteriori dans un délai de 24 heures du procureur.
Enfin, pour protéger les témoins ou informateurs des services d'enquête, le juge pourra ne pas faire apparaître dans le dossier de procédure les circonstances de la pose ou du retrait d'une balise - lieu, date, heure. Ces informations seront versées dans un dossier distinct.
Pour sécuriser définitivement ces pratiques, Mme Taubira a souhaité que les présidents de l'Assemblée et du Sénat défèrent le texte au Conseil constitutionnel qui doit se prononcer dans un délai de huit jours en cas d'urgence.
La cour d'appel de Paris avait de fait anticipé l'adoption du projet de loi en validant le 20 février des géolocalisations ordonnées dans deux enquêtes préliminaires en dépit de l'arrêt de la Cour de cassation.
Dans un communiqué, le barreau de Paris a dénoncé une loi "porteuse d'insécurité juridique et (qui) constitue une atteinte grave à plusieurs principes constitutionnels".
Pour Pierre-Olivier Sur, bâtonnier de Paris, "les opérations de géolocalisation sont une ingérence dans la vie privée d'une gravité telle qu'elles nécessitent le contrôle du juge du siège (indépendant). Ce texte est contraire aux droits constitutionnel et européen, créant ainsi un droit d'exception", a-t-il dénoncé.
Source
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Frustrée, la jeunesse française rêve d’en découdre
L'autoportrait est sombre. Amenés à définir leur génération, ce sont les mots « sacrifiée» ou « perdue» qui leur viennent le plus souvent à l'esprit. A l'automne 2013, les jeunes de 18 à 34 ans étaient conviés par France Télévisions à répondre à un long questionnaire en ligne sur eux-mêmes et leur génération. 210 000 se sont pris au jeu de cette opération « Génération quoi ? ». Leurs 21 millions de réponses fournissent un matériau de recherche exceptionnel pour les deux sociologues de la jeunesse Cécile Van de Velde et Camille Peugny, maîtres de conférences respectivement à l'EHESS et à l'université Paris-VIII, qui ont contribué à concevoir le questionnaire. Ils en tirent aujourd'hui pour Le Monde les principaux enseignements, en se focalisant sur la tranche d'âge des 18-25 ans, centrale pour l'analyse.
La vie en noir
Interrogés sur leur devenir personnel, les jeunes répondants sont près des deux tiers à se déclarer plutôt ou très optimistes. En revanche, le regard qu'ils portent sur le destin de leur génération est extrêmement sombre. Vingt ans n'est pas le plus bel âge de la vie, pensent-ils majoritairement (à 51 %). Les mots-clés librement choisis pour définir leur génération sont édifiants : « sacrifiée », « perdue ». Et encore (après « Y », « Internet », « connectée »), « désabusée », « désenchantée », « galère »… « Autant sacrifiée” est un terme qui a pu être induit par le discours des médias, analysent Cécile Van de Velde et Camille Peugny, autant perdue” semble un choix spontané. » Donc révélateur.
Seuls 25 % des 18-25 ans ont la conviction que leur vie sera meilleure que celle de leurs parents. Ils sont 45 % à imaginer qu'elle sera pire, 29 % qu'elle sera semblable. Près d'un tiers (33 %) sont persuadés qu'ils ne connaîtront jamais autre chose que la crise. Quant à la vie de leurs propres enfants, 43 % pensent qu'elle sera encore pire que la leur. A toutes ces questions, les jeunes femmes répondent de façon encore plus pessimiste que leurs congénères masculins. « Ces pourcentages sont très élevés, sachant que les jeunes sont, dans la plupart des enquêtes, plus optimistes que leurs aînés. Ils le sont d'ailleurs dans cette enquête concernant leur avenir personnel, remarque M. Peugny. Ce qui apparaît ici, c'est le poids du discours de crise dans lequel nous baignons désormais, et le sentiment d'être pris dans une spirale du déclassement. »
Deux pondérations à apporter, selon lui, néanmoins. Les participants peuvent avoir été tentés de « surjouer un discours noir et cynique, ce qui est une manière de conjurer le sort ». Surtout, cette génération est fortement clivée en fonction des parcours et des statuts, précaires ou non. Ce n'est pas une mais des jeunesses qui se dessinent. En passant des étudiants ou salariés en CDI aux chômeurs-intérimaires-inactifs, le pessimisme gagne 20 points. L'expérience du chômage affecte fortement la projection dans l'avenir.
Un besoin de reconnaissance
« Les 18-25 ans qui ont participé font voler en éclats le mythe d'une société méritocratique » : voilà le second enseignement majeur de l'enquête, à entendre les deux sociologues. Près des trois quarts (70 %) d'entre eux ont le sentiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables. « C'est massif, et en forte progression. En 2006, ils étaient 53 % dans ce cas. »
Les jeunes se montrent très sévères sur le fonctionnement du système éducatif à la française. Récompense-t-il le mérite ? Non, à 61 %. Donne-t-il sa chance à tous ? Non, à 61 %. Logiquement, plus le statut du jeune est précaire, plus son opinion est négative. Des réponses lourdes de rancoeurs dans une société « où formation initiale et diplôme exercent une si forte emprise sur les parcours de vie ».
D'autant que dans la sphère professionnelle non plus, les jeunes n'ont pas l'impression que leurs mérites et efforts soient récompensés. 60 % des répondants ne se croient pas payés, par exemple, à la hauteur de leurs qualifications.
Dans cette enquête transparaît donc, selon Cécile Van de Velde, « une génération consciente, lucide, désillusionnée, selon laquelle les instruments de mobilité sociale ne fonctionnent pas ». « Les jeunes se sentent abandonnés par la société. Ils ne sont pas aux commandes de leur vie, ils subissent. Sont frustrés de ne pas pouvoir faire leurs preuves, montrer qui ils sont. » Pour réussir dans la vie, la moitié des répondants pense donc ne pouvoir compter que sur soi-même. « Les jeunes sont individualistes, libéraux, par dépit plus que par essence. » Puisque très majoritairement (77 %), ils estiment également que dans la vie, on ne peut pas s'en sortir sans solidarité.
La tentation du départ
« T'installer à l'étranger, ça te tente ? » Evidemment oui, cela tente les trois quarts des participants à l'enquête. Inhérente à la jeunesse, cette envie d'aller voir ailleurs est plus que jamais valorisée dans la société. Mais 24 % des jeunes se sont reconnus dans une expression volontairement rageuse, hargneuse, qui leur était suggérée : « Dès que je peux, je me barre. » « Une réponse aux portes fermées pour tous les jeunes dans l'impasse, chômeurs, petits contrats, stagiaires… », à en croire les sociologues.
Famille, je t'aime
Toutes les questions portant sur les relations au sein de la famille suscitent des réponses unanimement positives. La famille apparaît plus que jamais comme la valeur refuge. S'ils doivent qualifier leurs relations avec les parents, 27 % des jeunes les décrivent comme « idéales », 53 % comme « cool », seuls 10 % les jugent « moyennes » ou « hypertendues ». Les parents, assurent-ils, sont fiers de leur parcours (89 %), les soutiennent dans leurs choix (91 %). Pour Camille Peugny, « les parents ont intériorisé le fait que la situation des jeunes est extrêmement difficile. Les quadras et quinquagénaires ont eux-mêmes connu la crise. Fini, les réflexions désagréables. Les deux générations sont solidaires dans la crise. Moralement et matériellement. »
Une bonne moitié des jeunes (53 %), même actifs, dit recevoir des aides parentales. Dans les familles, l'inquiétude est partagée. « Est-ce que tes parents sont angoissés par ton avenir ? » 63 % pensent que oui. Les réponses positives montent logiquement à 80 % pour les jeunes chômeurs ou inactifs. Mais atteignent tout de même 63 % chez les étudiants, et encore 47 % chez les jeunes en CDI. Même ce sésame recherché par tous ne parvient pas à apaiser l'anxiété familiale. « Cela rejoint les enquêtes sur les angoisses scolaires, la pression du diplôme, poursuit M. Peugny. Et cela montre que les parents sont parfois un brin schizophrènes : ce sont les mêmes qui, dans leurs fonctions en entreprise, ne sont guère pressés d'intégrer les jeunes dont ils ont une image peu flatteuse. »
La faute aux baby-boomers
Autre ambivalence, chez les jeunes cette fois : ils ne sont pas en conflit avec la génération parentale parce que les relations sont souples, les solidarités fortes. Mais cela ne les empêche pas d'en vouloir à leurs aînés de ne pas leur faire de place dans la société. Pour un jeune sur deux, les générations précédentes sont responsables de leurs difficultés. « C'est assez nouveau en France, et l'on peut penser que cela monte, surtout chez les étudiants, observe Cécile Van de Velde. Le problème d'équité entre générations se conscientise, sans doute du fait de la politique d'austérité, de la réforme des retraites et des débats sur le poids de la dette. Les jeunes pensent qu'ils font les frais de tout cela. » Mais sur une même génération, leur regard est double. Les mêmes qui disent « Marre des baby-boomers, on paye pour leur retraite, nous on n'en aura pas » ne veulent surtout pas que la retraite de leurs parents soit amputée – c'est particulièrement frappant chez les jeunes filles. « Ce qui explique en partie pourquoi le mouvement des Indignés a si peu pris en France… »
La politique, ils n'y croient plus
Vis-à-vis d'elle, la défiance est énorme. Près de la moitié (46 %) des répondants n'ont pas du tout confiance dans les femmes et hommes politiques. Certes, ils sont encore plus nombreux à se méfier des institutions religieuses (60 %) Et presque aussi sceptiques à l'égard des médias (40 % de non-confiance) que des politiques.
Mais pour la moitié des 18-25 ans, c'est tout vu, les politiques sont « tous corrompus ». Ces derniers ont bien encore du pouvoir (64 % des réponses), mais l'utilisent mal, puisqu'ils laissent la finance diriger le monde (90 %). La charge est violente, aux yeux des deux sociologues : « Les jeunes expriment une demande d'Etat, en souhaitant par exemple que leur période de formation soit financée. Ils pensent que les politiques, s'ils en avaient le courage, pourraient avoir une influence sur leur vie. Mais qu'ils ont laissé la finance prendre le pouvoir. Il y a du mépris dans ce regard des jeunes. Ils n'y croient plus. »
Chez eux, jeunes diplômés en tête, le sentiment que droite et gauche se valent semble encore plus fort que dans l'ensemble de la population. « Ils font l'expérience de la désillusion politique. C'est la première fois qu'ils vivent la gauche au pouvoir. Et ils ont le sentiment que rien ne change pour eux. » Voilà qui poussera massivement à l'abstention, anticipent les chercheurs. « Ce sont des gens informés, qui ne se fichent pas de la politique, qui ont des habitudes participatives liées à l'usage des réseaux sociaux. Mais l'offre politique ne répond pas à leurs attentes. La démocratie ne s'adresse pas à eux. Ils n'iront pas voter mais ce sera une abstention politique, réfléchie, presque militante. »
S'ils critiquent au plus haut point la politique traditionnelle, les 18-25 ans s'engagent plus volontiers dans un militantisme de terrain : manifestations, associations, solidarités locales… Leur altruisme semble plus marqué que celui du reste de la population. 80 %, par exemple, seraient favorables à un service civique obligatoire. Autre valeur classique de la jeunesse, la tolérance demeure forte (70 % estiment que l'immigration est une source d'enrichissement culturel) mais semble s'éroder. « A l'image de ce qui se passe dans l'ensemble de la société, une grosse minorité campe sur des positions autoritaires et xénophobes. Une véritable bombe à retardement, craint Mme Van de Velde. Ce sont les jeunes invisibles, dans des vies d'impasse, perdants de la mondialisation. Beaucoup de ruraux et de périurbains, en difficulté, déclassés. Ils sont souvent tentés par le Front national. » Un tiers des répondants envisagent que des emplois puissent être réservés aux Français.
Un vent de révolte
Une Cocotte-Minute qui n'aurait pas de soupape. Telle est l'inquiétante image choisie par les deux sociologues pour décrire le « fort potentiel de révolte » perçu au travers de cette vaste enquête. « C'est une génération qui veut entrer de plain-pied dans une société vieillissante. Elle enrage de piétiner à son seuil. Elle ne veut rien renverser, elle n'est pas en conflit de valeurs, mais elle trouve toutes les portes fermées, et elle envoie un avertissement. »
Besoin d'expression étouffé. Frustrations de ne pas avoir de place, de n'obtenir aucune reconnaissance sociale, de ne pouvoir devenir des citoyens à part entière, dotés d'un travail et d'un logement. Trajectoires déviées parce que l'emploi trouvé ne correspond pas aux études. Craintes pour l'avenir. Défiance vis-à-vis du politique… « Ce sentiment d'être privés de l'essentiel constitue un terreau fertile à la contestation. »
Jamais la jeunesse, en France, n'a été aussi éduquée. Lorsqu'ils sont chômeurs, stagiaires, coincés dans l'intérim, ces enfants de la démocratisation scolaire et de la mondialisation culturelle, extrêmement informés, vivent comme une indignité de devoir se contenter de survivre alors que leurs études ont fait naître de forts espoirs. D'où cette frustration existentielle et cette capacité à développer un discours de plus en plus critique sur l'épreuve sociale qu'ils traversent. « Un nous'' pourrait se former, croient les sociologues, si les diplômés étaient rejoints par les jeunes en désespérance sociale. »
A la question « Est-ce que tu participerais à un mouvement de révolte type Mai 68 demain ou dans les prochains mois ? », ils sont 61 % à dire oui. Tous quasiment égaux dans la colère, femmes et hommes tirés d'affaire et jeunes en galère… 66 % des intérimaires. 63 % des chômeurs. 60 % des étudiants. Et même 54 % des employés en CDI !
« Les jeunes ne sont pas dans la résignation. Il y a une énergie latente, comme en 1968 », perçoit Cécile Van de Velde. En temps de crise, explique-t-elle, on peut adopter une stratégie d'adaptation au système (loyalty), de départ (exit), ou de révolte (voice). « Loyalty'' pourrait bien se transformer en voice'' si rien ne bouge… Il suffit d'une étincelle… » Et d'une figure cible. La chance des politiques jusqu'à présent ? Qu'il soit plus malaisé de se rebeller contre un ennemi lointain et abstrait – la finance, la mondialisation, l'Europe – que contre la génération de ses parents, comme en 1968.
La vie en noir
Interrogés sur leur devenir personnel, les jeunes répondants sont près des deux tiers à se déclarer plutôt ou très optimistes. En revanche, le regard qu'ils portent sur le destin de leur génération est extrêmement sombre. Vingt ans n'est pas le plus bel âge de la vie, pensent-ils majoritairement (à 51 %). Les mots-clés librement choisis pour définir leur génération sont édifiants : « sacrifiée », « perdue ». Et encore (après « Y », « Internet », « connectée »), « désabusée », « désenchantée », « galère »… « Autant sacrifiée” est un terme qui a pu être induit par le discours des médias, analysent Cécile Van de Velde et Camille Peugny, autant perdue” semble un choix spontané. » Donc révélateur.
Seuls 25 % des 18-25 ans ont la conviction que leur vie sera meilleure que celle de leurs parents. Ils sont 45 % à imaginer qu'elle sera pire, 29 % qu'elle sera semblable. Près d'un tiers (33 %) sont persuadés qu'ils ne connaîtront jamais autre chose que la crise. Quant à la vie de leurs propres enfants, 43 % pensent qu'elle sera encore pire que la leur. A toutes ces questions, les jeunes femmes répondent de façon encore plus pessimiste que leurs congénères masculins. « Ces pourcentages sont très élevés, sachant que les jeunes sont, dans la plupart des enquêtes, plus optimistes que leurs aînés. Ils le sont d'ailleurs dans cette enquête concernant leur avenir personnel, remarque M. Peugny. Ce qui apparaît ici, c'est le poids du discours de crise dans lequel nous baignons désormais, et le sentiment d'être pris dans une spirale du déclassement. »
Deux pondérations à apporter, selon lui, néanmoins. Les participants peuvent avoir été tentés de « surjouer un discours noir et cynique, ce qui est une manière de conjurer le sort ». Surtout, cette génération est fortement clivée en fonction des parcours et des statuts, précaires ou non. Ce n'est pas une mais des jeunesses qui se dessinent. En passant des étudiants ou salariés en CDI aux chômeurs-intérimaires-inactifs, le pessimisme gagne 20 points. L'expérience du chômage affecte fortement la projection dans l'avenir.
Un besoin de reconnaissance
« Les 18-25 ans qui ont participé font voler en éclats le mythe d'une société méritocratique » : voilà le second enseignement majeur de l'enquête, à entendre les deux sociologues. Près des trois quarts (70 %) d'entre eux ont le sentiment que la société française ne leur donne pas les moyens de montrer ce dont ils sont capables. « C'est massif, et en forte progression. En 2006, ils étaient 53 % dans ce cas. »
Les jeunes se montrent très sévères sur le fonctionnement du système éducatif à la française. Récompense-t-il le mérite ? Non, à 61 %. Donne-t-il sa chance à tous ? Non, à 61 %. Logiquement, plus le statut du jeune est précaire, plus son opinion est négative. Des réponses lourdes de rancoeurs dans une société « où formation initiale et diplôme exercent une si forte emprise sur les parcours de vie ».
D'autant que dans la sphère professionnelle non plus, les jeunes n'ont pas l'impression que leurs mérites et efforts soient récompensés. 60 % des répondants ne se croient pas payés, par exemple, à la hauteur de leurs qualifications.
Dans cette enquête transparaît donc, selon Cécile Van de Velde, « une génération consciente, lucide, désillusionnée, selon laquelle les instruments de mobilité sociale ne fonctionnent pas ». « Les jeunes se sentent abandonnés par la société. Ils ne sont pas aux commandes de leur vie, ils subissent. Sont frustrés de ne pas pouvoir faire leurs preuves, montrer qui ils sont. » Pour réussir dans la vie, la moitié des répondants pense donc ne pouvoir compter que sur soi-même. « Les jeunes sont individualistes, libéraux, par dépit plus que par essence. » Puisque très majoritairement (77 %), ils estiment également que dans la vie, on ne peut pas s'en sortir sans solidarité.
La tentation du départ
« T'installer à l'étranger, ça te tente ? » Evidemment oui, cela tente les trois quarts des participants à l'enquête. Inhérente à la jeunesse, cette envie d'aller voir ailleurs est plus que jamais valorisée dans la société. Mais 24 % des jeunes se sont reconnus dans une expression volontairement rageuse, hargneuse, qui leur était suggérée : « Dès que je peux, je me barre. » « Une réponse aux portes fermées pour tous les jeunes dans l'impasse, chômeurs, petits contrats, stagiaires… », à en croire les sociologues.
Famille, je t'aime
Toutes les questions portant sur les relations au sein de la famille suscitent des réponses unanimement positives. La famille apparaît plus que jamais comme la valeur refuge. S'ils doivent qualifier leurs relations avec les parents, 27 % des jeunes les décrivent comme « idéales », 53 % comme « cool », seuls 10 % les jugent « moyennes » ou « hypertendues ». Les parents, assurent-ils, sont fiers de leur parcours (89 %), les soutiennent dans leurs choix (91 %). Pour Camille Peugny, « les parents ont intériorisé le fait que la situation des jeunes est extrêmement difficile. Les quadras et quinquagénaires ont eux-mêmes connu la crise. Fini, les réflexions désagréables. Les deux générations sont solidaires dans la crise. Moralement et matériellement. »
Une bonne moitié des jeunes (53 %), même actifs, dit recevoir des aides parentales. Dans les familles, l'inquiétude est partagée. « Est-ce que tes parents sont angoissés par ton avenir ? » 63 % pensent que oui. Les réponses positives montent logiquement à 80 % pour les jeunes chômeurs ou inactifs. Mais atteignent tout de même 63 % chez les étudiants, et encore 47 % chez les jeunes en CDI. Même ce sésame recherché par tous ne parvient pas à apaiser l'anxiété familiale. « Cela rejoint les enquêtes sur les angoisses scolaires, la pression du diplôme, poursuit M. Peugny. Et cela montre que les parents sont parfois un brin schizophrènes : ce sont les mêmes qui, dans leurs fonctions en entreprise, ne sont guère pressés d'intégrer les jeunes dont ils ont une image peu flatteuse. »
La faute aux baby-boomers
Autre ambivalence, chez les jeunes cette fois : ils ne sont pas en conflit avec la génération parentale parce que les relations sont souples, les solidarités fortes. Mais cela ne les empêche pas d'en vouloir à leurs aînés de ne pas leur faire de place dans la société. Pour un jeune sur deux, les générations précédentes sont responsables de leurs difficultés. « C'est assez nouveau en France, et l'on peut penser que cela monte, surtout chez les étudiants, observe Cécile Van de Velde. Le problème d'équité entre générations se conscientise, sans doute du fait de la politique d'austérité, de la réforme des retraites et des débats sur le poids de la dette. Les jeunes pensent qu'ils font les frais de tout cela. » Mais sur une même génération, leur regard est double. Les mêmes qui disent « Marre des baby-boomers, on paye pour leur retraite, nous on n'en aura pas » ne veulent surtout pas que la retraite de leurs parents soit amputée – c'est particulièrement frappant chez les jeunes filles. « Ce qui explique en partie pourquoi le mouvement des Indignés a si peu pris en France… »
La politique, ils n'y croient plus
Vis-à-vis d'elle, la défiance est énorme. Près de la moitié (46 %) des répondants n'ont pas du tout confiance dans les femmes et hommes politiques. Certes, ils sont encore plus nombreux à se méfier des institutions religieuses (60 %) Et presque aussi sceptiques à l'égard des médias (40 % de non-confiance) que des politiques.
Mais pour la moitié des 18-25 ans, c'est tout vu, les politiques sont « tous corrompus ». Ces derniers ont bien encore du pouvoir (64 % des réponses), mais l'utilisent mal, puisqu'ils laissent la finance diriger le monde (90 %). La charge est violente, aux yeux des deux sociologues : « Les jeunes expriment une demande d'Etat, en souhaitant par exemple que leur période de formation soit financée. Ils pensent que les politiques, s'ils en avaient le courage, pourraient avoir une influence sur leur vie. Mais qu'ils ont laissé la finance prendre le pouvoir. Il y a du mépris dans ce regard des jeunes. Ils n'y croient plus. »
Chez eux, jeunes diplômés en tête, le sentiment que droite et gauche se valent semble encore plus fort que dans l'ensemble de la population. « Ils font l'expérience de la désillusion politique. C'est la première fois qu'ils vivent la gauche au pouvoir. Et ils ont le sentiment que rien ne change pour eux. » Voilà qui poussera massivement à l'abstention, anticipent les chercheurs. « Ce sont des gens informés, qui ne se fichent pas de la politique, qui ont des habitudes participatives liées à l'usage des réseaux sociaux. Mais l'offre politique ne répond pas à leurs attentes. La démocratie ne s'adresse pas à eux. Ils n'iront pas voter mais ce sera une abstention politique, réfléchie, presque militante. »
S'ils critiquent au plus haut point la politique traditionnelle, les 18-25 ans s'engagent plus volontiers dans un militantisme de terrain : manifestations, associations, solidarités locales… Leur altruisme semble plus marqué que celui du reste de la population. 80 %, par exemple, seraient favorables à un service civique obligatoire. Autre valeur classique de la jeunesse, la tolérance demeure forte (70 % estiment que l'immigration est une source d'enrichissement culturel) mais semble s'éroder. « A l'image de ce qui se passe dans l'ensemble de la société, une grosse minorité campe sur des positions autoritaires et xénophobes. Une véritable bombe à retardement, craint Mme Van de Velde. Ce sont les jeunes invisibles, dans des vies d'impasse, perdants de la mondialisation. Beaucoup de ruraux et de périurbains, en difficulté, déclassés. Ils sont souvent tentés par le Front national. » Un tiers des répondants envisagent que des emplois puissent être réservés aux Français.
Un vent de révolte
Une Cocotte-Minute qui n'aurait pas de soupape. Telle est l'inquiétante image choisie par les deux sociologues pour décrire le « fort potentiel de révolte » perçu au travers de cette vaste enquête. « C'est une génération qui veut entrer de plain-pied dans une société vieillissante. Elle enrage de piétiner à son seuil. Elle ne veut rien renverser, elle n'est pas en conflit de valeurs, mais elle trouve toutes les portes fermées, et elle envoie un avertissement. »
Besoin d'expression étouffé. Frustrations de ne pas avoir de place, de n'obtenir aucune reconnaissance sociale, de ne pouvoir devenir des citoyens à part entière, dotés d'un travail et d'un logement. Trajectoires déviées parce que l'emploi trouvé ne correspond pas aux études. Craintes pour l'avenir. Défiance vis-à-vis du politique… « Ce sentiment d'être privés de l'essentiel constitue un terreau fertile à la contestation. »
Jamais la jeunesse, en France, n'a été aussi éduquée. Lorsqu'ils sont chômeurs, stagiaires, coincés dans l'intérim, ces enfants de la démocratisation scolaire et de la mondialisation culturelle, extrêmement informés, vivent comme une indignité de devoir se contenter de survivre alors que leurs études ont fait naître de forts espoirs. D'où cette frustration existentielle et cette capacité à développer un discours de plus en plus critique sur l'épreuve sociale qu'ils traversent. « Un nous'' pourrait se former, croient les sociologues, si les diplômés étaient rejoints par les jeunes en désespérance sociale. »
A la question « Est-ce que tu participerais à un mouvement de révolte type Mai 68 demain ou dans les prochains mois ? », ils sont 61 % à dire oui. Tous quasiment égaux dans la colère, femmes et hommes tirés d'affaire et jeunes en galère… 66 % des intérimaires. 63 % des chômeurs. 60 % des étudiants. Et même 54 % des employés en CDI !
« Les jeunes ne sont pas dans la résignation. Il y a une énergie latente, comme en 1968 », perçoit Cécile Van de Velde. En temps de crise, explique-t-elle, on peut adopter une stratégie d'adaptation au système (loyalty), de départ (exit), ou de révolte (voice). « Loyalty'' pourrait bien se transformer en voice'' si rien ne bouge… Il suffit d'une étincelle… » Et d'une figure cible. La chance des politiques jusqu'à présent ? Qu'il soit plus malaisé de se rebeller contre un ennemi lointain et abstrait – la finance, la mondialisation, l'Europe – que contre la génération de ses parents, comme en 1968.
Source
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Ces adeptes du djihad qui voulaient s’en prendre aux identitaires
Nous sommes le 30 mars 2012. Quelques jours auparavant, Mohamed Merah a été abattu par le RAID. La police décide alors d’organiser un vaste coup de filet dans les milieux islamistes. La principale cible est Forsane Alizza, également baptisé « Les Cavaliers de la fierté », un groupe radical adepte d’un islam fondamental. Les personnes interpellées sont mises en examen et écrouées pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et acquisition d’armes.
D’après la justice, ces adeptes du djihad en France projetaient de s’en prendre au journal Libération– qui avait hébergé la rédaction de Charlie Hebdo, dont le siège avait été réduit en cendres par une bombe incendiaire – mais aussi à un juge d’instruction lyonnais ainsi qu’à diverses personnes considérées comme des adversaires résolus de l’islamisation de la France. C’est ainsi que j’ai reçu un appel de la DCRI m’informant que je faisais partie des cibles potentielles en tant que président du Bloc identitaire. Il est vrai que Mohammed Achamlane, le leader de Forsane Alizza, avait multiplié les appels à combattre les Identitaires et qu’une contre-manifestation avait eu lieu devant les Assises sur l’islamisation que nous avions co-organisées avec Riposte laïque en décembre 2010.
Convoqué par un juge antiterroriste la semaine dernière, j’ai donc pu avoir confirmation des menaces qui pesaient sur moi. D’après deux témoins, Mohammed Achamlane aurait ainsi demandé à l’un de ses militants de me contacter pour tenter de m’assassiner. Certains avaient l’air assez déterminés et disaient se tenir à disposition de l’émir autoproclamé pour agir. J’ai également appris qu’ils cherchaient à se procurer quelques adresses personnelles, notamment celle de l’animateur du site Fdesouche. Une menace à prendre au sérieux quand on découvre que des membres de Forsane Alizza travaillaient chez des opérateurs de téléphonie.
Depuis quelques mois, les islamistes multipliaient les entraînements et avaient réussi à récupérer un petit stock d’armes. Et quelques jours avant leur arrestation, ils s’étaient procuré une moto, en pleine nuit, à l’abri des regards indiscrets dans la campagne lyonnaise…
Avec du recul, quand on repense aux déclarations quelque peu excentriques et parfois guignolesques de Mohammed Achamlane, beaucoup avaient tendance à penser que ces fanatiques du djihad ne devaient, en aucun cas, être pris au sérieux. Nombreux sont ceux qui réduisaient toute cette agitation à un engagement qui ne devait rester que virtuel. Pourtant, Mohammed Achamlane s’était fait remarquer en brûlant un Code pénal en signe de protestation contre l’application de la loi interdisant le port du voile intégral. Il avait également prévenu que « la violence dont les musulmans font l’objet chaque jour va se transformer en bain de sang si cela continue sur cette voie […]. Si Allah veut, nous serons de véritables moudjahidins. » Un ancien membre de Forsane Alizza avait ainsi déclaré : « Toutes nos activités devaient nous permettre de nous préparer. Il y avait des armes. Et, oui, certains se préparaient précisément à les maîtriser. »
Cette histoire prouve, en tout cas, qu’il serait malvenu de prendre à la légère ce genre de menaces. Et qu’il faut malheureusement s’y préparer psychologiquement. Un acte fomenté par un individu déterminé est si vite arrivé. Pendant que l’on nous vante le vivre ensemble, certains groupes mènent une guerre contre notre civilisation.
D’après la justice, ces adeptes du djihad en France projetaient de s’en prendre au journal Libération– qui avait hébergé la rédaction de Charlie Hebdo, dont le siège avait été réduit en cendres par une bombe incendiaire – mais aussi à un juge d’instruction lyonnais ainsi qu’à diverses personnes considérées comme des adversaires résolus de l’islamisation de la France. C’est ainsi que j’ai reçu un appel de la DCRI m’informant que je faisais partie des cibles potentielles en tant que président du Bloc identitaire. Il est vrai que Mohammed Achamlane, le leader de Forsane Alizza, avait multiplié les appels à combattre les Identitaires et qu’une contre-manifestation avait eu lieu devant les Assises sur l’islamisation que nous avions co-organisées avec Riposte laïque en décembre 2010.
Convoqué par un juge antiterroriste la semaine dernière, j’ai donc pu avoir confirmation des menaces qui pesaient sur moi. D’après deux témoins, Mohammed Achamlane aurait ainsi demandé à l’un de ses militants de me contacter pour tenter de m’assassiner. Certains avaient l’air assez déterminés et disaient se tenir à disposition de l’émir autoproclamé pour agir. J’ai également appris qu’ils cherchaient à se procurer quelques adresses personnelles, notamment celle de l’animateur du site Fdesouche. Une menace à prendre au sérieux quand on découvre que des membres de Forsane Alizza travaillaient chez des opérateurs de téléphonie.
Depuis quelques mois, les islamistes multipliaient les entraînements et avaient réussi à récupérer un petit stock d’armes. Et quelques jours avant leur arrestation, ils s’étaient procuré une moto, en pleine nuit, à l’abri des regards indiscrets dans la campagne lyonnaise…
Avec du recul, quand on repense aux déclarations quelque peu excentriques et parfois guignolesques de Mohammed Achamlane, beaucoup avaient tendance à penser que ces fanatiques du djihad ne devaient, en aucun cas, être pris au sérieux. Nombreux sont ceux qui réduisaient toute cette agitation à un engagement qui ne devait rester que virtuel. Pourtant, Mohammed Achamlane s’était fait remarquer en brûlant un Code pénal en signe de protestation contre l’application de la loi interdisant le port du voile intégral. Il avait également prévenu que « la violence dont les musulmans font l’objet chaque jour va se transformer en bain de sang si cela continue sur cette voie […]. Si Allah veut, nous serons de véritables moudjahidins. » Un ancien membre de Forsane Alizza avait ainsi déclaré : « Toutes nos activités devaient nous permettre de nous préparer. Il y avait des armes. Et, oui, certains se préparaient précisément à les maîtriser. »
Cette histoire prouve, en tout cas, qu’il serait malvenu de prendre à la légère ce genre de menaces. Et qu’il faut malheureusement s’y préparer psychologiquement. Un acte fomenté par un individu déterminé est si vite arrivé. Pendant que l’on nous vante le vivre ensemble, certains groupes mènent une guerre contre notre civilisation.
Boulevard Voltaire
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