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La violence du capital
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Belle et rebelle
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Les confessions d'un assassin financier
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Une lame pour les infâmes !
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L’Union européenne en "guerre" contre ses peuples ?
Au cours de ces dernières années, le pourcentage de Français qui ont une opinion positive de l’Union européenne est tombé à 37 %. Qu’on ne s’y trompe pas : nous ne sommes pas devant un « passage à vide » momentané, nous sommes devant une rupture profonde, qui ne ressemble pas à «l’euroscepticisme» que l’on connaissait jusqu’ici. L’Union dans sa forme actuelle n’est plus en mesure de réparer cette rupture.
Jusqu’ici, les manœuvres de l’Union pour la « fédéralisation » et le nivellement au nom de la logique du marché unique, avec toutes les violations de la démocratie indissociables, soulevaient la colère d’une frange d’ «eurosceptiques», mais ces derniers restaient minoritaires. C’était plutôt une affaire d’intellectuels. La majorité des Français, comme des autres citoyens des pays d’Europe, continuait, malgré les déceptions, à faire crédit à l’Union.
Aujourd’hui tout change. On pouvait faire crédit à l’Union lorsque nous nous trouvions encore sur la lancée des « Trente Glorieuses ». La démocratie était violée, mais au moins on pouvait croire qu’il en ressortait quelques résultats économiques positifs. Cette époque est révolue. Tout le monde voit bien que nous sommes plongés dans une crise sans fin, et que celle-ci est largement imputable aux politiques de l’Union. La crise ouvre les yeux des plus europhiles. Ce n’est plus seulement une frange eurosceptique, mais une large majorité qui comprend que l’Union fait fausse route et qu’il faut la réformer profondément. Or, devant ce retournement, l’oligarchie européenne se raidit. Elle ouvre une véritable guerre contre ses propres peuples. Ou bien ceux-ci réussiront à reprendre le contrôle de ce système fou, ou bien le système européen les détruira sans pitié. "Act React Impact" : le slogan très "impactant" de l'UE pour lutter contre l'abstention aux élections européennes de mai prochain (une campagne de 16 millions d'euros selon EuObserver) par Georges Berthu, ancien député européen
On a fait depuis longtemps le constat des violations de la démocratie à Bruxelles. Pour mémoire, elles avaient principalement deux origines :
Du côté juridique, la volonté de faire progresser le fédéralisme dans le dos des peuples. L’idée était en effet bien ancrée chez certains fondateurs de l’Europe que si l’on disait clairement aux peuples où l’on voulait aller à terme – à savoir un super-État européen - ils s’y opposeraient. Le meilleur exemple de cette dissimulation est la jurisprudence de la Cour de Justice, qui a proclamé la supériorité du droit européen sur toute forme de droit national, même constitutionnel, sans que les peuples n’aient eu leur mot à dire.
Du côté économique, une fausse logique selon laquelle le marché unique devrait comporter sur tous les points des règles unifiées, y compris la monnaie. Pourtant les eurocrates démentaient eux-mêmes cette logique en ouvrant les frontières commerciales aux pays du monde entier sans harmonisation préalable des législations sociales, environnementales ou sanitaires.
Ces deux sources empoisonnées continuent aujourd’hui à déverser leurs conséquences.
Tout le monde se souvient qu’après les référendums français et néerlandais qui, en 2005, avaient rejeté le projet de Constitution européenne, les eurocrates et les dirigeants nationaux avaient cru bon de reprendre les mêmes dispositions juridiques, en les baptisant « traité de Lisbonne », et en les faisant adopter par la voie parlementaire. Même la supériorité du droit européen sur les Constitutions nationales, qui figurait dans le projet rejeté et que, par conséquent, on aurait pu croire rejetée aussi, fut ainsi avalisée. Sans doute les eurocrates et les dirigeants nationaux pensaient-ils que les peuples, comme autrefois, oublieraient rapidement cette injure. Mais contrairement à leurs attentes, ce n’est visiblement pas le cas. Aujourd’hui nos compatriotes ne parlent de cet épisode qu’avec la plus extrême virulence.
L’unification des règles du marché unique continue elle aussi de faire des ravages, toujours en produisant des violations flagrantes de la démocratie. C’est ainsi que, par une interprétation abusive des traités (mais que les chefs d’État et de gouvernement n’ont jamais remise en cause),la Commission se trouve aujourd’hui en position d’autoriser la culture du maïs transgénique TC1507 dans l’ensemble de l’Union, alors même que 19 pays sur 28 s’y opposent. Ce n’est d’ailleurs même pas une question de majorité. On ne voit pas pourquoi, dans un cas comme celui-là, chaque pays n’a pas le droit de faire son propre choix. La centralisation de la compétence à Bruxelles n’a vraiment pour but que d’éloigner la décision des citoyens et d’enlever à chaque pays son libre choix.
Or les peuples supportent de plus en plus mal d’être ainsi constamment méprisés. D’autant que la crise fait prendre conscience de l’impasse européenne. Tout le monde voit bien que les pouvoirs transférés à Bruxelles, qui devaient nous rendre « plus forts », nous ont en réalité rendus plus faibles car les eurocrates ne sont pas contrôlés. Ils entraînent l’Europe dans des politiques suicidaires (ouverture sans discernement des frontières commerciales, portes ouvertes à l’immigration, rigidités de l’unification monétaire) qui expliquent le caractère interminable de la crise actuelle. C’est l’Union européenne qui entretient la crise, telle est la conclusion à laquelle les Français arrivent de plus en plus souvent.
En même temps, nos compatriotes semblent redécouvrir cette ancienne vérité que la nation, avec sa démocratie et sa solidarité interne, est la meilleure protection de tous ses citoyens, y compris et avant tout les plus pauvres, contre les dangers extérieurs. Et ils découvrent en même temps que, très logiquement, le grand patronat pousse les feux, autant qu’il peut, en faveur de l’Europe supranationale. Il n’est pas surprenant que les Français en déduisent qu’il faut s’opposer à tout nouveau transfert de compétences vers Bruxelles. Ils ont maintenant compris que l’objectif ultime de tout ce système européen – pas l’objectif initial, peut-être, mais en tout cas l’objectif actuel telle que l’Europe est devenue - c’est de dissoudre les nations et les peuples, pour laisser les malheureux qui resteront à la merci de tous les dangers et de toutes les exploitations.
Mais devant cette dégradation de son image, l’Union ne se remet pas en cause. L’idée d’un changement de politique, ici ou ailleurs, n’appartient pas à sa culture. Au contraire, elle en tire la conclusion qu’il faut accélérer la réalisation du fédéralisme. Et d’ailleurs, au point où elle en est rendue, elle ne peut plus faire autre chose qu’essayer de passer en force. D’où de nouveaux conflits qui détériorent encore plus la relation entre l’Union et ses peuples.
C’est ainsi que la Commission négocie dans l’obscurité, une fois de plus, et selon les bonnes vieilles méthodes méprisantes pour les peuples que l’on croyait révolues, un « Traité de partenariat transatlantique » destiné non seulement à diminuer les protections commerciales, mais aussi à placer les pays membres dans un engrenage qui les conduirait peu à peu à démolir toutes les règles de vie (par exemple les restrictions aux cultures d’OGM) qui font leur spécificité. Dans le même temps, la Commission s’efforce de sauver l’unification monétaire en verrouillant d’autres politiques adjacentes, en premier lieu les budgets nationaux, et en imposant aux peuples une austérité renforcée – alors même que les dépenses publiques excessives qu’il s’agit de juguler sont en partie la conséquence de la politique européenne, puisqu’elles sont destinées à soigner les plaies causées par le libre-échangisme et la fixité des parités internes. Pour le dire autrement, la Commission préfère soumettre à la torture les peuples des pays membres plutôt que d’amender ses politiques.
Et encore les dirigeants européens vouent aux gémonies les pauvres Suisses qui ont voulu contrôler leur immigration par une politique de quotas, en les menaçant de tous les maux – menaces qui s’adressent en réalité aux citoyens des pays membres tentés de faire la même chose.
De cet entêtement européen témoigne une récente étude de l’institut Jacques Delors « Notre Europe », intitulée : « Vers la fédération européenne – L’Europe de la dernière chance ». Nous citerons les premières lignes du résumé, qui donnent une bonne idée de l’ensemble : « L’Europe est à l’heure des choix. L’Europe va mal. Les sondages démontrent que l’opinion lui est de plus en plus défavorable. La récession ou une croissance trop faible gagne de plus en plus tous les pays, et notamment ceux de la zone euro. La crise de l’euro n’est pas terminée. L’Europe est dès lors devant une double urgence. D’une part, il faut trouver le moyen de mettre en face de l’euro une structure politique dotée d’une gouvernance forte, d’autre part il faut relancer substantiellement la croissance européenne par l’investissement productif coordonné à l’échelle européenne. Ces deux objectifs ne peuvent être atteints que dans le cadre d’une fédération politique européenne… Nous devons avoir le sursaut nécessaire pour relancer une dynamique européenne. Elle sera nécessairement fédérale ».
Ce texte est, en un sens, admirable. Il montre clairement l’impasse dans laquelle nous ont conduits les fédéralistes : rien ne marche, mais il faut continuer. Aucun examen de conscience. Aucune remise en cause. Sauf l’habillage par quelques mots nouveaux, mais sans portée, comme « Parlements nationaux ». Et si cette politique aveugle conduit à consommer la rupture déjà bien avancée entre l’Europe et ses peuples ? Ce point de détail n’est pas digne d’intérêt.
D’autres idéologues du même courant de pensée ont cependant poussé le raisonnement plus loin. Le philosophe allemand Jürgen Habermas, gourou des fédéralistes, publie régulièrement dans « Le Monde » des pleines pages qu’il faut méditer. Par exemple ces phrases : « L’objection des eurosceptiques consiste à dire qu’il ne pourra jamais y avoir d’États-Unis d’Europe parce que le soubassement d’un peuple européen manque à une telle construction. En vérité, l’enjeu est ici de savoir si une extension transnationale de la solidarité civique est possible à l’échelle de l’Europe dans son ensemble. Or une identité européenne commune n’a quelque chance de voir le jour que si, à l’intérieur de chaque État en particulier, le tissu de la culture nationale sait s’ouvrir dans sa densité à l’intégration des citoyens ayant une autre origine ethnique ou religieuse ».
Suivez bien le raisonnement : l’Europe supranationale n’est pas possible avec des peuples différents. Donc il faut démolir les peuples nationaux qui empêchent de faire la vraie Europe. Nous sommes là devant l’inversion complète des valeurs européennes : l’Europe n’est plus faite pour mieux défendre ses peuples, comme certains avaient pu le croire au début ; ce sont les peuples en tant que tels qui doivent disparaître pour mieux faire l’Europe… Et c’est sans doute lorsqu’ils auront été détruits qu’ils seront le mieux défendus ?
Voilà donc où nous allons. Compte tenu de l’état d’esprit des eurocrates, compte tenu de leur refus – ou de leur impossibilité – d’admettre que leurs politiques ont tourné le dos à la démocratie, ont tourné le dos aux peuples qu’ils auraient dû défendre, et qu’elles ont amplifié la crise, nous allons nécessairement vers de graves tensions internes à l’Union.
Comme on en voyait les prémices depuis longtemps, l’Union investit maintenant toute son énergie, non à lutter contre les dangers extérieurs, mais à lutter contre ses propres peuples.
Ou bien les peuples reprendront le contrôle de ce système fou, ou bien ils seront broyés.
Du côté juridique, la volonté de faire progresser le fédéralisme dans le dos des peuples. L’idée était en effet bien ancrée chez certains fondateurs de l’Europe que si l’on disait clairement aux peuples où l’on voulait aller à terme – à savoir un super-État européen - ils s’y opposeraient. Le meilleur exemple de cette dissimulation est la jurisprudence de la Cour de Justice, qui a proclamé la supériorité du droit européen sur toute forme de droit national, même constitutionnel, sans que les peuples n’aient eu leur mot à dire.
Du côté économique, une fausse logique selon laquelle le marché unique devrait comporter sur tous les points des règles unifiées, y compris la monnaie. Pourtant les eurocrates démentaient eux-mêmes cette logique en ouvrant les frontières commerciales aux pays du monde entier sans harmonisation préalable des législations sociales, environnementales ou sanitaires.
Ces deux sources empoisonnées continuent aujourd’hui à déverser leurs conséquences.
Tout le monde se souvient qu’après les référendums français et néerlandais qui, en 2005, avaient rejeté le projet de Constitution européenne, les eurocrates et les dirigeants nationaux avaient cru bon de reprendre les mêmes dispositions juridiques, en les baptisant « traité de Lisbonne », et en les faisant adopter par la voie parlementaire. Même la supériorité du droit européen sur les Constitutions nationales, qui figurait dans le projet rejeté et que, par conséquent, on aurait pu croire rejetée aussi, fut ainsi avalisée. Sans doute les eurocrates et les dirigeants nationaux pensaient-ils que les peuples, comme autrefois, oublieraient rapidement cette injure. Mais contrairement à leurs attentes, ce n’est visiblement pas le cas. Aujourd’hui nos compatriotes ne parlent de cet épisode qu’avec la plus extrême virulence.
L’unification des règles du marché unique continue elle aussi de faire des ravages, toujours en produisant des violations flagrantes de la démocratie. C’est ainsi que, par une interprétation abusive des traités (mais que les chefs d’État et de gouvernement n’ont jamais remise en cause),la Commission se trouve aujourd’hui en position d’autoriser la culture du maïs transgénique TC1507 dans l’ensemble de l’Union, alors même que 19 pays sur 28 s’y opposent. Ce n’est d’ailleurs même pas une question de majorité. On ne voit pas pourquoi, dans un cas comme celui-là, chaque pays n’a pas le droit de faire son propre choix. La centralisation de la compétence à Bruxelles n’a vraiment pour but que d’éloigner la décision des citoyens et d’enlever à chaque pays son libre choix.
Or les peuples supportent de plus en plus mal d’être ainsi constamment méprisés. D’autant que la crise fait prendre conscience de l’impasse européenne. Tout le monde voit bien que les pouvoirs transférés à Bruxelles, qui devaient nous rendre « plus forts », nous ont en réalité rendus plus faibles car les eurocrates ne sont pas contrôlés. Ils entraînent l’Europe dans des politiques suicidaires (ouverture sans discernement des frontières commerciales, portes ouvertes à l’immigration, rigidités de l’unification monétaire) qui expliquent le caractère interminable de la crise actuelle. C’est l’Union européenne qui entretient la crise, telle est la conclusion à laquelle les Français arrivent de plus en plus souvent.
En même temps, nos compatriotes semblent redécouvrir cette ancienne vérité que la nation, avec sa démocratie et sa solidarité interne, est la meilleure protection de tous ses citoyens, y compris et avant tout les plus pauvres, contre les dangers extérieurs. Et ils découvrent en même temps que, très logiquement, le grand patronat pousse les feux, autant qu’il peut, en faveur de l’Europe supranationale. Il n’est pas surprenant que les Français en déduisent qu’il faut s’opposer à tout nouveau transfert de compétences vers Bruxelles. Ils ont maintenant compris que l’objectif ultime de tout ce système européen – pas l’objectif initial, peut-être, mais en tout cas l’objectif actuel telle que l’Europe est devenue - c’est de dissoudre les nations et les peuples, pour laisser les malheureux qui resteront à la merci de tous les dangers et de toutes les exploitations.
Mais devant cette dégradation de son image, l’Union ne se remet pas en cause. L’idée d’un changement de politique, ici ou ailleurs, n’appartient pas à sa culture. Au contraire, elle en tire la conclusion qu’il faut accélérer la réalisation du fédéralisme. Et d’ailleurs, au point où elle en est rendue, elle ne peut plus faire autre chose qu’essayer de passer en force. D’où de nouveaux conflits qui détériorent encore plus la relation entre l’Union et ses peuples.
C’est ainsi que la Commission négocie dans l’obscurité, une fois de plus, et selon les bonnes vieilles méthodes méprisantes pour les peuples que l’on croyait révolues, un « Traité de partenariat transatlantique » destiné non seulement à diminuer les protections commerciales, mais aussi à placer les pays membres dans un engrenage qui les conduirait peu à peu à démolir toutes les règles de vie (par exemple les restrictions aux cultures d’OGM) qui font leur spécificité. Dans le même temps, la Commission s’efforce de sauver l’unification monétaire en verrouillant d’autres politiques adjacentes, en premier lieu les budgets nationaux, et en imposant aux peuples une austérité renforcée – alors même que les dépenses publiques excessives qu’il s’agit de juguler sont en partie la conséquence de la politique européenne, puisqu’elles sont destinées à soigner les plaies causées par le libre-échangisme et la fixité des parités internes. Pour le dire autrement, la Commission préfère soumettre à la torture les peuples des pays membres plutôt que d’amender ses politiques.
Et encore les dirigeants européens vouent aux gémonies les pauvres Suisses qui ont voulu contrôler leur immigration par une politique de quotas, en les menaçant de tous les maux – menaces qui s’adressent en réalité aux citoyens des pays membres tentés de faire la même chose.
De cet entêtement européen témoigne une récente étude de l’institut Jacques Delors « Notre Europe », intitulée : « Vers la fédération européenne – L’Europe de la dernière chance ». Nous citerons les premières lignes du résumé, qui donnent une bonne idée de l’ensemble : « L’Europe est à l’heure des choix. L’Europe va mal. Les sondages démontrent que l’opinion lui est de plus en plus défavorable. La récession ou une croissance trop faible gagne de plus en plus tous les pays, et notamment ceux de la zone euro. La crise de l’euro n’est pas terminée. L’Europe est dès lors devant une double urgence. D’une part, il faut trouver le moyen de mettre en face de l’euro une structure politique dotée d’une gouvernance forte, d’autre part il faut relancer substantiellement la croissance européenne par l’investissement productif coordonné à l’échelle européenne. Ces deux objectifs ne peuvent être atteints que dans le cadre d’une fédération politique européenne… Nous devons avoir le sursaut nécessaire pour relancer une dynamique européenne. Elle sera nécessairement fédérale ».
Ce texte est, en un sens, admirable. Il montre clairement l’impasse dans laquelle nous ont conduits les fédéralistes : rien ne marche, mais il faut continuer. Aucun examen de conscience. Aucune remise en cause. Sauf l’habillage par quelques mots nouveaux, mais sans portée, comme « Parlements nationaux ». Et si cette politique aveugle conduit à consommer la rupture déjà bien avancée entre l’Europe et ses peuples ? Ce point de détail n’est pas digne d’intérêt.
D’autres idéologues du même courant de pensée ont cependant poussé le raisonnement plus loin. Le philosophe allemand Jürgen Habermas, gourou des fédéralistes, publie régulièrement dans « Le Monde » des pleines pages qu’il faut méditer. Par exemple ces phrases : « L’objection des eurosceptiques consiste à dire qu’il ne pourra jamais y avoir d’États-Unis d’Europe parce que le soubassement d’un peuple européen manque à une telle construction. En vérité, l’enjeu est ici de savoir si une extension transnationale de la solidarité civique est possible à l’échelle de l’Europe dans son ensemble. Or une identité européenne commune n’a quelque chance de voir le jour que si, à l’intérieur de chaque État en particulier, le tissu de la culture nationale sait s’ouvrir dans sa densité à l’intégration des citoyens ayant une autre origine ethnique ou religieuse ».
Suivez bien le raisonnement : l’Europe supranationale n’est pas possible avec des peuples différents. Donc il faut démolir les peuples nationaux qui empêchent de faire la vraie Europe. Nous sommes là devant l’inversion complète des valeurs européennes : l’Europe n’est plus faite pour mieux défendre ses peuples, comme certains avaient pu le croire au début ; ce sont les peuples en tant que tels qui doivent disparaître pour mieux faire l’Europe… Et c’est sans doute lorsqu’ils auront été détruits qu’ils seront le mieux défendus ?
Voilà donc où nous allons. Compte tenu de l’état d’esprit des eurocrates, compte tenu de leur refus – ou de leur impossibilité – d’admettre que leurs politiques ont tourné le dos à la démocratie, ont tourné le dos aux peuples qu’ils auraient dû défendre, et qu’elles ont amplifié la crise, nous allons nécessairement vers de graves tensions internes à l’Union.
Comme on en voyait les prémices depuis longtemps, l’Union investit maintenant toute son énergie, non à lutter contre les dangers extérieurs, mais à lutter contre ses propres peuples.
Ou bien les peuples reprendront le contrôle de ce système fou, ou bien ils seront broyés.
La seule question qui reste, c’est donc : comment sortir de l’impasse ?
L'observatoire de l'Europe
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Paris Violence - Mornes Horizons
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Allure et rupture #Lutetia Dandy Club
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Big Four
Deloitte, Ernst & Young, KPMG et PricewaterhouseCoopers sont les quatre groupes d'audit les plus importants du monde. Ils imposent leurs normes comptables, financières et organisationnelles aux transnationales, voire aux administrations, et sont un élément majeur de la normalisation du monde. Référence pour les marchés financiers, ce sont des instruments de la domination de la superclasse mondiale. La langue de travail des Big Four est le globish. Les Big Four marquent les territoires qu’ils dominent en construisant de grands immeubles fonctionnels et sans âme dans les quartiers d’affaires (à Neuilly et à La Défense en France).
Polémia, Cinq cents mots pour la dissidence
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Marine le Pen sur les succès électoraux du FN : "Merci Manuel !"
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Belle et rebelle
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Un pompier refuse de serrer la main à Valls
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Tabous
Modification de la répartition de la valeur ajoutée.
Progressivité fiscale.
Limitation de l’immigration façon Pierre Mendès France.
Abolition des produits dérivés. Protectionnisme raisonné.
Abolition du système de changement flottant.
Restriction du système de réserve fractionnaire.
Relocalisation de la production.
Abolition de l’article 123 du traité de Lisbonne (monétisation de la dette).
Indexation des salaires sur la productivité.
Indexation des salaires sur l’inflation.
Abolition du LBO.
Abolition de la titrisation.
Interdiction des marchés de gré à gré.
Nationalisation du crédit, ou au moins d’une partie.
Glass-Steagall Act à la française.
Acheter français.
Abolition des agences de notation.
Participation gaullienne.
Augmentation du budget de la justice.
Démocratie directe.
Sortie de l’UE.
Réglementation de la liberté de circulation des capitaux.
Destruction des réseaux Françafrique.
Maintien et renforcement du statut de juge d’instruction.
Enseignement de l’histoire de France.
Solution au déracinement ouvrier dégagée par Simone Weil.
Vie spirituelle digne de ce nom.
Tintin au Congo.
Adrien Abauzit, Né en 1984
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Les chômeurs et les précaires gazés devant le local d'Anne Hidalgo, et ceux qui se voilent la face
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Allure et rupture
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Merci pour votre confiance !
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Belle et rebelle
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L'histoire secrète de la crise financière ou comment la Fed domine le monde
De nouvelles informations apparaissent, concernant l'attitude des autorités monétaires et financières, face à la crise, en 2008. Elles montrent le rôle clé de la Fed et la marginalisation du FMI. par Harold James, Princeton
Le grand roman de Balzac Ies illusions perdues se termine par une tirade sur la différence entre « l'histoire officielle », qui est un « tissu de mensonges », et « l'histoire secrète » - c'est à dire la vraie histoire. Dans le temps, il était possible de cacher les vérités scandaleuses de l'histoire pendant longtemps - voire pour toujours. Plus maintenant.
Ceci n'est nulle part aussi apparent que dans les récits de la crise financière mondiale. L'histoire officielle dépeint la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et les autres grandes banques centrales comme adoptant une action coordonnée pour sauver le système financier mondial de la catastrophe. Cependant, les transcriptions publiées récemment des réunions de 2008 du Federal Open Market Committee, le principal organe de décision de la Fed, révèlent que, dans les faits, la Fed a émergé de la crise en tant que la banque centrale du monde, tout en continuant à servir en premier lieu les intérêts américains.
Le rôle premier de la Fed
Les réunions les plus importantes se sont déroulées le 16 septembre et le 28 octobre - à la suite de l'effondrement de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers - et portaient sur la création d'accords bilatéraux d'échange de devises visant à assurer une liquidité adéquate. La Fed y avait décidé d'accorder des crédits en dollars à des banques étrangères en échange de devises, que la banque étrangère acceptait de racheter après une période spécifiée au même taux de change, plus les intérêts. Cela fournissait aux banques centrales - en particulier celles de l'Europe, qui faisaient face à une pénurie de dollars après la fuite des investisseurs américains - les dollars dont elles avaient besoin pour prêter aux institutions financières domestiques en difficulté.
En effet, la BCE a été parmi les premières banques à conclure un accord avec la Fed, suivie par d'autres grandes banques centrales de pays avancés, comme la Banque nationale suisse, la Banque du Japon et la Banque du Canada. Lors de la réunion d'octobre, quatre économies émergentes importantes « sur le plan diplomatique et économique » - Mexique, Brésil, Singapour et Corée du Sud - ont rejoint le mouvement, la Fed décidant d'établir des lignes de swap à hauteur de 30 milliards de dollars avec les banques centrales de ces pays.
La Fed voit d'abord les intérêts américains
Bien que la Fed ait agi comme une sorte de banque centrale mondiale, ses décisions ont été dictées, d'abord et avant tout, par les intérêts américains. Pour commencer, la Fed a rejeté les demandes de certains pays - dont les noms sont effacés dans les transcriptions publiées - de rejoindre le programme d'échange de devises.
Plus important encore, des limites furent placées sur les swaps. L'essence de la fonction de prêteur en dernier ressort d'une banque centrale a toujours été la fourniture de fonds illimités. Parce qu'il n'y a pas de limite sur la quantité de dollars que la Fed peut créer, aucun participant au marché ne peut prendre de position spéculative contre elle. En revanche, le Fonds monétaire international dépend de ressources limitées fournies par les pays membres.
Un changement fondamental dans la gouvernance mondiale
Le rôle international grandissant que la Fed joue depuis 2008 reflète un changement fondamental dans la gouvernance monétaire mondiale. Le FMI a été créé à une époque où les pays étaient régulièrement victimes des hypothèses désinvoltes des banquiers de New York, tels que l'évaluation de JP Morgan dans les années 1920 selon laquelle les Allemands étaient « fondamentalement un peuple de second ordre ». Le FMI formait une caractéristique essentielle de l'ordre international de l'après-Seconde Guerre mondiale, destinée à servir de mécanisme d'assurance universelle - qui ne pourrait pas être utilisé pour promouvoir les intérêts diplomatiques du moments.
Les documents de la Fed montrent la marginalisation du FMI
Aujourd'hui, comme le montrent clairement les documents de la Fed, le FMI est devenu marginalisé - notamment en raison de son processus politique inefficace. En effet, dès le début de la crise, le FMI, supposant que la demande pour ses ressources resterait faible en permanence, avait déjà commencé à réduire ses capacités.
En 2010, le FMI a mis en scène sa résurrection, se présentant comme central dans la résolution de la crise de l'euro - à commencer par son rôle dans le financement du plan de sauvetage grec. Pourtant, ici aussi, une histoire secrète a été révélée - qui met en évidence à quel point la gouvernance monétaire mondiale est devenue asymétrique.
La position du Fonds monétaire compliquée, face à la crise européenne
Le fait est que seuls les États-Unis et les pays massivement surreprésentés de l'Union européenne ont soutenu le plan de sauvetage grec. En effet, toutes les grandes économies émergentes s'y sont fermement opposées, le représentant du Brésil déclarant qu'il s'agissait d'un « plan de sauvetage des détenteurs de la dette privée de la Grèce, principalement les institutions financières européennes ». Même le représentant de la Suisse a condamné la mesure.
Lorsque les craintes d'un effondrement soudain de la zone euro ont donné lieu à un débat prolongé sur la façon dont les coûts seront supportés par des restructurations et des annulations de dette, la position du FMI deviendra de plus en plus compliquée. Bien que le FMI soit censé avoir priorité sur les autres créanciers, il y aura des demandes pour annuler une partie des prêts qu'il a émis. Les pays émergents plus pauvres s'opposeraient à une telle démarche, arguant que leurs citoyens ne devraient pas avoir à payer la facture de la prodigalité budgétaire de pays beaucoup plus riches.
Une perte d'influence inéluctable, même en cas de changement de directeur général
Même ceux qui ont toujours défendu l'implication du FMI se tournent à présent contre le Fonds. Les fonctionnaires de l'UE sont outrés par les efforts apparents du FMI pour obtenir un soutien des pays débiteurs de l'Europe en exhortant l'annulation de toutes les dettes qu'il n'a pas émises lui-même. Et le Congrès des États-Unis a refusé d'approuver l'expansion des ressources du FMI - qui faisait partie d'un accord international négocié au sommet du G-20 de 2010.
Bien que le scandale qui a suivi la nomination d'un autre européen en tant que directeur général du FMI en 2011 soit de nature à assurer que le prochain chef du Fonds ne sera pas originaire d'Europe, la diminution rapide de l'importance du rôle du FMI signifie que cela ne changera pas grand-chose. Comme le montre l'histoire secrète de 2008, ce qui importe est de savoir qui a accès à la Fed.
Le grand roman de Balzac Ies illusions perdues se termine par une tirade sur la différence entre « l'histoire officielle », qui est un « tissu de mensonges », et « l'histoire secrète » - c'est à dire la vraie histoire. Dans le temps, il était possible de cacher les vérités scandaleuses de l'histoire pendant longtemps - voire pour toujours. Plus maintenant.
Ceci n'est nulle part aussi apparent que dans les récits de la crise financière mondiale. L'histoire officielle dépeint la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et les autres grandes banques centrales comme adoptant une action coordonnée pour sauver le système financier mondial de la catastrophe. Cependant, les transcriptions publiées récemment des réunions de 2008 du Federal Open Market Committee, le principal organe de décision de la Fed, révèlent que, dans les faits, la Fed a émergé de la crise en tant que la banque centrale du monde, tout en continuant à servir en premier lieu les intérêts américains.
Le rôle premier de la Fed
Les réunions les plus importantes se sont déroulées le 16 septembre et le 28 octobre - à la suite de l'effondrement de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers - et portaient sur la création d'accords bilatéraux d'échange de devises visant à assurer une liquidité adéquate. La Fed y avait décidé d'accorder des crédits en dollars à des banques étrangères en échange de devises, que la banque étrangère acceptait de racheter après une période spécifiée au même taux de change, plus les intérêts. Cela fournissait aux banques centrales - en particulier celles de l'Europe, qui faisaient face à une pénurie de dollars après la fuite des investisseurs américains - les dollars dont elles avaient besoin pour prêter aux institutions financières domestiques en difficulté.
En effet, la BCE a été parmi les premières banques à conclure un accord avec la Fed, suivie par d'autres grandes banques centrales de pays avancés, comme la Banque nationale suisse, la Banque du Japon et la Banque du Canada. Lors de la réunion d'octobre, quatre économies émergentes importantes « sur le plan diplomatique et économique » - Mexique, Brésil, Singapour et Corée du Sud - ont rejoint le mouvement, la Fed décidant d'établir des lignes de swap à hauteur de 30 milliards de dollars avec les banques centrales de ces pays.
La Fed voit d'abord les intérêts américains
Bien que la Fed ait agi comme une sorte de banque centrale mondiale, ses décisions ont été dictées, d'abord et avant tout, par les intérêts américains. Pour commencer, la Fed a rejeté les demandes de certains pays - dont les noms sont effacés dans les transcriptions publiées - de rejoindre le programme d'échange de devises.
Plus important encore, des limites furent placées sur les swaps. L'essence de la fonction de prêteur en dernier ressort d'une banque centrale a toujours été la fourniture de fonds illimités. Parce qu'il n'y a pas de limite sur la quantité de dollars que la Fed peut créer, aucun participant au marché ne peut prendre de position spéculative contre elle. En revanche, le Fonds monétaire international dépend de ressources limitées fournies par les pays membres.
Un changement fondamental dans la gouvernance mondiale
Le rôle international grandissant que la Fed joue depuis 2008 reflète un changement fondamental dans la gouvernance monétaire mondiale. Le FMI a été créé à une époque où les pays étaient régulièrement victimes des hypothèses désinvoltes des banquiers de New York, tels que l'évaluation de JP Morgan dans les années 1920 selon laquelle les Allemands étaient « fondamentalement un peuple de second ordre ». Le FMI formait une caractéristique essentielle de l'ordre international de l'après-Seconde Guerre mondiale, destinée à servir de mécanisme d'assurance universelle - qui ne pourrait pas être utilisé pour promouvoir les intérêts diplomatiques du moments.
Les documents de la Fed montrent la marginalisation du FMI
Aujourd'hui, comme le montrent clairement les documents de la Fed, le FMI est devenu marginalisé - notamment en raison de son processus politique inefficace. En effet, dès le début de la crise, le FMI, supposant que la demande pour ses ressources resterait faible en permanence, avait déjà commencé à réduire ses capacités.
En 2010, le FMI a mis en scène sa résurrection, se présentant comme central dans la résolution de la crise de l'euro - à commencer par son rôle dans le financement du plan de sauvetage grec. Pourtant, ici aussi, une histoire secrète a été révélée - qui met en évidence à quel point la gouvernance monétaire mondiale est devenue asymétrique.
La position du Fonds monétaire compliquée, face à la crise européenne
Le fait est que seuls les États-Unis et les pays massivement surreprésentés de l'Union européenne ont soutenu le plan de sauvetage grec. En effet, toutes les grandes économies émergentes s'y sont fermement opposées, le représentant du Brésil déclarant qu'il s'agissait d'un « plan de sauvetage des détenteurs de la dette privée de la Grèce, principalement les institutions financières européennes ». Même le représentant de la Suisse a condamné la mesure.
Lorsque les craintes d'un effondrement soudain de la zone euro ont donné lieu à un débat prolongé sur la façon dont les coûts seront supportés par des restructurations et des annulations de dette, la position du FMI deviendra de plus en plus compliquée. Bien que le FMI soit censé avoir priorité sur les autres créanciers, il y aura des demandes pour annuler une partie des prêts qu'il a émis. Les pays émergents plus pauvres s'opposeraient à une telle démarche, arguant que leurs citoyens ne devraient pas avoir à payer la facture de la prodigalité budgétaire de pays beaucoup plus riches.
Une perte d'influence inéluctable, même en cas de changement de directeur général
Même ceux qui ont toujours défendu l'implication du FMI se tournent à présent contre le Fonds. Les fonctionnaires de l'UE sont outrés par les efforts apparents du FMI pour obtenir un soutien des pays débiteurs de l'Europe en exhortant l'annulation de toutes les dettes qu'il n'a pas émises lui-même. Et le Congrès des États-Unis a refusé d'approuver l'expansion des ressources du FMI - qui faisait partie d'un accord international négocié au sommet du G-20 de 2010.
Bien que le scandale qui a suivi la nomination d'un autre européen en tant que directeur général du FMI en 2011 soit de nature à assurer que le prochain chef du Fonds ne sera pas originaire d'Europe, la diminution rapide de l'importance du rôle du FMI signifie que cela ne changera pas grand-chose. Comme le montre l'histoire secrète de 2008, ce qui importe est de savoir qui a accès à la Fed.
Source
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Pour Najat, les communes Front National imposeront le jambon pour tous...
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Non, le FN n’est pas une anomalie
Le Front national endosse une protestation qui a toujours été présente dans la vie politique française.
Après des mois de pronostics sur sa percée, le Front national plafonne à moins de 5%. Une projection de son poids électoral, s’il avait présenté plus de listes, tourne autour de 12%, et non pas des 24% qu’on lui prêtait. Cette erreur de prévision s’explique par la culture des intellectuels. Ils s’imaginent volontiers stoppant héroïquement une déferlante. Le FN est, à leurs yeux, une anomalie qui réclame un retour à la normale.
L’histoire montre, au contraire, que le FN s’inscrit dans la configuration d’une certaine continuité française. Il y a trois types de vote FN. L’électeur FN du nord, gaucho-lepéniste, déplore une mauvaise répartition des aides sociales qu’il juge abusivement distribuées aux immigrés, celui du FN du sud s’inquiète de l’insécurité qu’il estime corrélée à l’immigration et celui du FN de l’est reproche à l’islam de mettre en danger le mode de vie français. A l’est, les lieux qui votent FN sont des terres sarkozistes, auparavant gaullistes, et plus lointainement boulangistes.
TRADITION CHAUVINE DES « SANS-CULOTTES »
En dépit de ses variations et de sa culture originaire d’extrême-droite, le FN est largement l’héritier de la tradition chauvine des « sans-culottes » de 1789, qui a dominé les partis socialistes français jusqu’aux « communards » de 1870. Le FN est plus subversif que les trotskistes, qui sont indéfectiblement attachés à la défense de la fonction publique et sont hostiles à trois des critiques au nom desquelles s’accomplissent les révolutions : celle du poids excessif de l’impôt, celle de la corruption des mœurs et celle des privilèges des fonctionnaires. C’est ce caractère populaire et révolutionnaire, confusément entr’aperçu, qui fait la séduction du FN aux yeux d’une proportion notable de jeunes (malgré l’hostilité d’une majorité de la jeunesse).
Il y a un siècle, le politologue André Siegfried décrivait le fonctionnement des socialistes révolutionnaires de son époque, en expliquant qu’ils « sont écoutés, moins pour leur programme doctrinal que parce qu'ils sont les seuls à protester violemment contre le régime social actuel... moins comme parti socialiste proprement dit que comme parti extrême de protestation contre l'iniquité sociale ». Aujourd’hui, une large part de l’assise populaire du FN résulte de sa perception comme parti extrême de protestation contre l'iniquité sociale.
ELÉMENT PERTURBATEUR
Le FN est dans la posture protestataire qu’occupait le parti communiste. On peut préférer cette notion à celle de « populisme », trop galvaudée. Le PCF était l’élément perturbateur, le porte-parole de ceux qu’on n’écoute pas. La célèbre réplique de Georges Marchais « Taisez-vous, Elkabbach ! » était une réponse brutale à une inégalité de traitement médiatique. Le vote FN est donc conforme à la tradition française. Vu dans la durée, ce parti endosse une fonction tribunicienne, jadis dévolue au sans-culottisme, puis au bonapartisme, au boulangisme, au communisme, au poujadisme, enfin pour partie au gaullisme qui chantait l’épopée française.
D’autant que la droite française n’assume plus le mythe patriotique. Le FN s’explique aussi par la géographie. C’est seulement dans les pays qui ont un grand parti de droite clairement assumée (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne), que cette droite n’est pas « débordée » sur son aile droite par un parti protestataire.
L’histoire montre, au contraire, que le FN s’inscrit dans la configuration d’une certaine continuité française. Il y a trois types de vote FN. L’électeur FN du nord, gaucho-lepéniste, déplore une mauvaise répartition des aides sociales qu’il juge abusivement distribuées aux immigrés, celui du FN du sud s’inquiète de l’insécurité qu’il estime corrélée à l’immigration et celui du FN de l’est reproche à l’islam de mettre en danger le mode de vie français. A l’est, les lieux qui votent FN sont des terres sarkozistes, auparavant gaullistes, et plus lointainement boulangistes.
TRADITION CHAUVINE DES « SANS-CULOTTES »
En dépit de ses variations et de sa culture originaire d’extrême-droite, le FN est largement l’héritier de la tradition chauvine des « sans-culottes » de 1789, qui a dominé les partis socialistes français jusqu’aux « communards » de 1870. Le FN est plus subversif que les trotskistes, qui sont indéfectiblement attachés à la défense de la fonction publique et sont hostiles à trois des critiques au nom desquelles s’accomplissent les révolutions : celle du poids excessif de l’impôt, celle de la corruption des mœurs et celle des privilèges des fonctionnaires. C’est ce caractère populaire et révolutionnaire, confusément entr’aperçu, qui fait la séduction du FN aux yeux d’une proportion notable de jeunes (malgré l’hostilité d’une majorité de la jeunesse).
Il y a un siècle, le politologue André Siegfried décrivait le fonctionnement des socialistes révolutionnaires de son époque, en expliquant qu’ils « sont écoutés, moins pour leur programme doctrinal que parce qu'ils sont les seuls à protester violemment contre le régime social actuel... moins comme parti socialiste proprement dit que comme parti extrême de protestation contre l'iniquité sociale ». Aujourd’hui, une large part de l’assise populaire du FN résulte de sa perception comme parti extrême de protestation contre l'iniquité sociale.
ELÉMENT PERTURBATEUR
Le FN est dans la posture protestataire qu’occupait le parti communiste. On peut préférer cette notion à celle de « populisme », trop galvaudée. Le PCF était l’élément perturbateur, le porte-parole de ceux qu’on n’écoute pas. La célèbre réplique de Georges Marchais « Taisez-vous, Elkabbach ! » était une réponse brutale à une inégalité de traitement médiatique. Le vote FN est donc conforme à la tradition française. Vu dans la durée, ce parti endosse une fonction tribunicienne, jadis dévolue au sans-culottisme, puis au bonapartisme, au boulangisme, au communisme, au poujadisme, enfin pour partie au gaullisme qui chantait l’épopée française.
D’autant que la droite française n’assume plus le mythe patriotique. Le FN s’explique aussi par la géographie. C’est seulement dans les pays qui ont un grand parti de droite clairement assumée (Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne), que cette droite n’est pas « débordée » sur son aile droite par un parti protestataire.
Source
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Alice In Chains - Stone
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