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London Grammar - Strong
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Belle et rebelle
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Mes armes sont seulement un danger pour ceux qui veulent m'enlever ma vie, mes libertés ou ma propriété !
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C’est quoi le Partenariat transatlantique ? Dix réponses pour mesurer le danger
TAFTA, TTIP, PTCI… Ce qui se trame derrière ces sigles et dans les négociations secrètes entre l’Union européenne et les États-Unis, c’est la liquidation progressive du pouvoir des États et des citoyens face aux multinationales. Il est urgent de n’en rien ignorer.
Comment ça s’appelle ?
APT (Accord de partenariat transatlantique), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), PTCI (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’Investissement) TAFTA (Trans Atlantic Free Trade Agreement) tout à la fois. Le diable se loge dans les acronymes et la confusion sert les promoteurs de l’opération. Certains opposants réfutent la notion de partenariat et préconisent l’appellation Grand marché transatlantique (GMT), qui a le mérite d’être explicite.
Qu’est-ce que c’est ?
Un traité de libre-échange actuellement en négociation (depuis juillet 2013) entre l’Union européenne et les États-Unis, qui vise en principe à abaisser les droits douaniers, mais cherche surtout à unifier un grand marché transatlantique (voir ci-dessus). C’est le dernier épisode en date d’un processus d’intégration mis à l’agenda depuis l’éclatement du bloc de l’Est, ayant pour objectif l’harmonisation des législations, des règlementations et des normes – avec des arrière-pensées géopolitiques, comme le souci de contrecarrer l’expansion économique de la Chine.
Est-ce qu’on nous cache tout ?
Presque tout. C’est en secret qu’en juin 2013, Le Conseil de l’UE (chefs d’État et de gouvernement) a confié un mandat de négociation à la Commission européenne. Et c’est aussi sans aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens, ni aucune consultation des citoyens. Sans grande mobilisation médiatique non plus, le débat est donc largement escamoté, ce qui arrange grandement les promoteurs du GMT.
C’est grave ?
Oui, très grave.
D’accord, mais plus précisément ?
En résumé, le GMT aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit d’un pouvoir accru des entreprises multinationales. Le gigantesque marché unique attendu d’un futur traité serait aussi défini comme une instance supranationale dont les règles auront vocation à s’aligner (par le bas) en faveur d’un maximum de libéralisation et de dérégulation, et à se substituer aux législations et aux instances nationales, privant celles-ci de leur pouvoir de décision et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.
L’abaissement des droits de douane est-il un prétexte ?
Pour une large part, dans la mesure où ils sont d’ores et déjà très réduits entre les deux zones (2% en moyenne)… sauf pour certains secteurs comme l’agriculture, dans lesquels les États-Unis ont tout intérêt à voir s’effacer les absurdes réticences européennes à l’encontre de la viande aux hormones, des poulets désinfectés au chlore, des OGM ou des pesticides. Dans ce domaine, l’abandon des législations de l’UE, protectrices pour les consommateurs, conduirait à la généralisation du modèle intensif d’agriculture et d’élevage, avec des conséquences sanitaires et environnementale incalculables.
D’ailleurs, s’agit-il seulement de droits de douane ?
Non, bien sûr : les "obstacles"à la "liberté" du commerce désignent aussi les barrières réglementaires (ou "barrières non-tarifaires"). Justement, le mandat de la Commission se donne pour objectif « d’éliminer les obstacles inutiles au commerce et à l’investissement y compris les obstacles non tarifaires existants ». L’harmonisation attendue pourra ainsi affecter, au-delà des biens marchands, le secteur des services et par extension les législations du travail jugées trop protectrices, mais aussi s’étendre au champ de la propriété intellectuelle, de la protection des données personnelles et à des domaines comme l’éducation et les autres services publics. Seule la culture, après intervention du gouvernement français, est exclue du périmètre – et encore partiellement, puisque cette exclusion ne concerne que l’audiovisuel, et temporairement puisqu’il s’agit d’une simple suspension.
L’objectif global est-il donc d’inféoder les États et les citoyens aux intérêts privés du commerce international ?
Bingo. En plaçant les traités internationaux au-dessus des législations nationales, le commerce international se livre à une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États, qui permet déjà aux grandes entreprises d’attaquer ces derniers. C’est ainsi que la société américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars d’indemnité au gouvernement canadien, dont le moratoire sur la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste contreviendrait à la liberté d’entreprendre garantie par l’ALENA (accord de libre-échange entre la Canada, les États-Unis et le Mexique). Les exemples de ce genre abondent, comme celui de cette société suédoise qui demande près de 4 milliards d’euros à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire (voir aussi la vidéo ci-dessous). Les litiges de ce genre se règlent devant des tribunaux arbitraux indépendants des justices nationales, et le mandat de la Commission européenne vise à établir un mécanisme arbitral "investisseur-État" qui se substituerait aux juridictions démocratiques.
Heureusement, le Parti socialiste au pouvoir ne peut cautionner un tel processus de dumping social, fiscal et environnemental, conduisant à aggraver les délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et des services publics, l’abandon de la souveraineté démocratique des peuples au profit des intérêts privés, n’est-ce pas ?
Ah ah ah. Au nom de la lutte contre le protectionnisme et des dogmes libéraux en vigueur, l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est faite l’ardente défenseure des négociations, et le PS ne craint de se ranger aux côtés de l’UMP dans ce combat. François Hollande a même déclaré à Barack Obama que rien ne s’opposait à « aller vite » dans ce dossier.
Le combat est-il perdu d’avance ?
Bien sûr que non. Le texte final devra être adopté, à l’horizon 2016, par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, avant d’être ratifié dans chaque pays. Il faut se souvenir de la mise en échec de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) à la fin des années 90, et de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à la fin de la décennie suivante. Un vaste front d’organisations et de partis s’oppose au projet, notamment au travers du collectif Stop TAFTA, plusieurs collectivités se sont déclarées "zones hors Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement". La prise de conscience s’étend et laisse une chance de ne pas abandonner le dossier aux lobbies. Ah, et puis des élections européennes ont bientôt lieu, donnant une occasion de se mobiliser, aussi bien au cours de la campagne qu’au moment du vote.
P.-S.
Vidéo de Corporate Europe Observatory (CEO).
source
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DIEU? Existe-t-il? Réponse simple et logique en 50 secondes.
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Le nouvel ordre moral
Il y eut une époque où papa-maman essayaient tant bien que mal de vivre ensemble sans s’interroger outre mesure sur les « problèmes de couples », où les enfants jouaient tout nus dans le jardin sans qu’on se demande si ça n’allait pas donner des idées aux méchants prédateurs, tandis que grand-père tirait sur sa bouffarde sans qu’on brandisse devant lui des statistiques accusatrices sur la tabagie passive. Cette époque est révolue. On en est aujourd’hui à gommer les cigarettes apparaissant sur les photographies de Gainsbourg, d’André Malraux et du général de Gaulle. Churchill, c’est bien connu, était non-fumeur, et Shakespeare n’a jamais écrit Le Marchand de Venise. Comme sous la période soviétique, on retouche les photos et on réécrit l’histoire.
Le durcissement progressif des lois antifumeurs est particulièrement caractéristique de cette « correction » hystérique. Aux États-Unis, où les employés doivent se déclarer non-fumeurs pour être embauchés, la police peut perquisitionner chez eux à l’improviste pour voir s’ils n’ont pas laissé traîner des mégots. Depuis l’été 2008, il est interdit à San Marin de fumer au volant, sous le prétexte qu’en allumant une cigarette on pourrait pendant quelques secondes être distrait de sa conduite (logiquement, on devrait alors proscrire aussi le transport automobile d’animaux domestiques ou d’enfants). Le comble du grotesque a été atteint aux Pays-Bas, où les pouvoirs publics ont interdit l’usage du tabac dans les cafés et les restaurants, tout en continuant d’autoriser les coffee shops où l’on fume le cannabis : les amateurs de haschich qui avait l’habitude de le mélanger avec du tabac pour le rendre un peu moins fort, sont désormais tenus de ne plus « couper » leurs stupéfiants.
L’avocat Emmanuel Pierrat, maître d’œuvre d’un ouvrage récent sur la censure, est un spécialiste du droit de la presse et de l’édition. Il est professionnellement chargé de rendre « éthiquement (et politiquement) corrects » les textes qui lui passent entre les mains. « Soyons clair, raconte-t-il, je vis de la censure. Je fais vivre un cabinet d’une quinzaine de personnes grâce à la censure. Je suis la preuve vivante qu’elle existe. Je suis payé pour, toute la journée, relire des manuscrits, enlever des phrases, réécrire [...] Je suis payé pour que, dans une bande dessinée, le héros ne fume pas ; je suis payé pour que, dans un téléfilm, le flic qui part en course-poursuite mette bien sa ceinture [...] On peut braquer une banque, mais les braqueurs, s’ils partent à moto, doivent mettre leurs casques. Et le commissaire qui les poursuit à 180 kilomètres à l’heure en grillant tous les feux rouges doit mettre sa ceinture. Les personnages doivent désormais se comporter en bons citoyens. » Les bons et les mauvais rôles, dans les œuvres de fiction, doivent aussi être distribués avec prudence. Les scénarios en perdent évidemment de leur suspense : dans un roman ou un film, il suffit qu’un membre des « minorités visibles » soit suspect pour qu’on sache d’avance que ce n’est pas lui le coupable...
Les médias et les journaux télévisés, dans le même temps, donnent une place de plus en plus importante aux « problèmes de santé ». Journée mondiale de ceci ou de cela, émissions en boucle sur le cancer, la sclérose en plaques, l’obésité, le sida, la maladie d’Alzheimer, les appels à réunir des fonds pour la recherche, les dons d’organes, etc. Les « plans santé » succèdent les uns aux autres. Diabète, cholestérol, prostate, cancer du sein ou du côlon, sont les sujets d’innombrables mises en garde destinées à « sensibiliser », à mobiliser les « acteurs de santé » et les « partenaires sociaux ». Les jeunes sont invités à se soucier de leur cholestérol, les femmes enceintes à éviter l’alcool, tout un chacun à se faire établir un « bilan de santé », à se préoccuper de « dépistage » ou de « diagnostic énergétique ». Les campagnes pour une « meilleure hygiène de vie », pour créer de « bonnes habitudes », pour se « prendre en main », se succèdent elles-mêmes, sous des intitulés plus ou moins ridicules (« mieux dans nos baskets, mieux dans nos assiettes ! », « bien manger, bien bouger », etc.). Après quoi, bien entendu, il faut encore se soucier de la sécurité des piscines, des colorants alimentaires, des chiens agressifs, des baby-sitters perverses, de l’étanchéité des réfrigérateurs, etc.
Pourquoi critiquer cette insistance sur les problèmes de santé ? N’est-il pas important d’être en bonne santé et de lutter contre les maladies ? Si, bien sûr. Mais il y a une façon de se préoccuper de sa santé qui est elle-même maladive. Elle ne relève pas du principe de « l’esprit sain dans un corps sain »– ce que Nietzsche appelait la « grande santé »–, mais du simple souci de soi, en clair de l’égocentrisme.
C’est qu’il en va de la médecine comme du reste : elle n’échappe pas à l’esprit du temps. Rentabilité, marchandisation. Tout est assujetti à la maison utilitaire et à la loi du profit. Le médecin devient un prestataire de service parmi d’autres, payé à la performance et n’ayant plus que des motivations extrinsèques, l’hôpital (qui était né en réaction contre le marché de la santé) un espace concurrentiel à but lucratif. La protection de la santé est toujours plus déconnectée des solidarités collectives. Les soins ne sont plus qu’une marchandise, au même titre que les organes et les gènes qu’on envisage de breveter. Dans l’Antiquité, la maladie était considérée comme le résultat d’un déséquilibre de l’harmonie présidant aux combinaisons formelles de la nature. Aujourd’hui, l’être humain devient un assemblage de pièces détachées et d’organes à réparer qu’on surveille et qu’on change en attendant de pouvoir les modifier. La médecine pratique en quelque sorte l’autopsie des corps vivants, des vivants transformés en matériau biologique recyclable dans une structure d’échanges commerciaux infinis.
On voit d’ailleurs s’imposer peu à peu, à l’intérieur même du secteur de la santé, l’idée que le seul critère pour juger de la valeur des personnes est leur rentabilité. Le très libéral Pierre Le Coz, ancien vice-président du Comité national d’éthique, alléguant le coût des dépenses de santé, écrit ainsi : « Nos ressources étant limités, il faut essayer de les répartir de la façon plus rationnelle [...] Il vaut mieux correctement prendre en charge un père de famille de 40 ans, qui est rentable pour la société, qu’une personne de 80 ans qui n’a plus toute sa tête. C’est évidemment un constat tragique. Mais nous n’avons pas le choix. »C’est le revers de la médaille. Aux Etats-Unis, 47 millions d’Américains n’ont ni protection sociale ni couverture maladie. 40% des Français ont dû au moins une fois renoncer à se soigner par manque d’argent.
La marchandisation de la santé va pourtant de pair avec la médicalisation de l’existence, qui fait de la santé une sorte de nouvelle religion laïque, où le corps s’est définitivement substitué à l’âme dans le droit fil de la « biopolitique » dont parlait Michel Foucault. Cette idéologie médicale, d’origine américaine, relève d’un hygiénisme dogmatique qui, exploitant l’hypocondrie des individus, se traduit par une surveillance toujours plus grande des styles de vie en conciliant le puritanisme moral et l’homogénéisation conformiste des conduites avec l’acceptation de dispositifs politico-économiques nocifs. Elle prescrit socialement des conduites normalisées, cherchant ainsi à domestiquer tous les modes de vie, toutes les façons d’être, qui se dérobent aux impératifs de surveillance, de transparence et de rationalité. Les grandes croisades contre l’alcool, le sexe ou le tabac, ou encore la vitesse au volant, qui s’appuient sur les textes sacrés de l’expertise sanitaire, font partie de cette biopolitique qui répond au « droit au bonheur » en cherchant normer les conduites, tout en continuant de les inscrire dans une logique de consommation et de publicité pour le seul profit du marché. Elles visent à réduire les coûts de santé, mais en réalité les font exploser en soumettant tout un chacun une médicalisation permanente.
Alain de Benoist, Les démons du bien
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José Bové l'écotartufe
"Nous aussi, écologistes et responsables, croyons au développement et au progrès"
José Bové, Le Monde, 6 décembre 2012Pas touche au pape de l'altermondialisme ! C'est péché ! Critiquer le chef c'est faire le jeu des méchants du camp d'en face. On connaissait le stalinisme, le pierre-rabhisme... voici le bovéisme. Toute observation est un blasphème à la Personne sacrée. "La diabolisation de Bové (et aujourd'hui d'EELV) est contre-productive... Elle fait le jeu d'une écologie de droite", réprimande un ex-objecteur de croissance qui a bien fait de rejoindre Jean-Luc Mélenchon. Les valeureux combats passés de José Bové l'auraient sanctifié à jamais. Hélas, la vie c'est plus compliqué : personne, à commencer par l'auteur de ces lignes, n'est à l'abri d'un revirement. Heureusement d'ailleurs car les trajets vont dans un sens comme dans l'autre : des petits soldats du capitalisme désertent aussi la guerre économique après des années au service de la mégamachine. Mais ce retournement se fait cette fois dans le silence médiatique. Ce qui est logique.
Combien d'évolutions comme celle de José Bové ? On pense au syndicaliste CGT Hyacinthe Dubreuil (1883-1971) qui finit chroniqueur au Figaro, à l'ancien Premier ministre Pierre Bérégovoy ou encore à l'ex-directeur de Charlie Hebdo Philippe Val, passé de l'hebdomadaire du professeur Choron à la tête de la radio de propagande d'Etat France Inter. Plus récemment au leader de la CFDT d'ArcelorMittal à Florange, qui a accepté la proposition du Parti socialiste de conduire sa liste pour les européennes dans le Grand Est. Le système n'aime rien de plus que les repentis. A partir d'un certain seuil de notoriété, il est prêt à monnayer cette dernière. Evidemment, plus la prise est grosse, plus c'est efficace ; avec notre incarnation contemporaine d'Astérix, cela relève des livres d'histoire. Le chroniqueur Eric Zemmour peut alors rigoler face à lui : "Vous êtes l'idiot utile du système (que) vous servez" (Emission Zemmour & Naulleau, Paris Première, 28-2-2014). Et José de sortir alors sa nouvelle langue de bois politique pour éluder.
Le nouveau veston façon costume mais en cuir de José Bové allie le côté rebelle à celui de l'homme devenu respectable. La veste à deux côtés sur une face, belle trouvaille. José Bové est dans le pire cas de figure : à la fois dissident et notable. Il tente de conserver son image de réfractaire pour mieux vendre la sauce européenne libérale : la nation (idée originellement de gauche) serait la bête immonde ; le pire des nationalismes dans la recherche de puissance, mais cette fois à l'échelle de l'Europe, serait la Paix garantie entre les peuples pour mille ans. José Bové a été le premier à démonter cette rhétorique. Désormais, il crache dans la soupe dans son dernier livre pour mieux nous la faire avaler.
Bobové
José Bové a abandonné "sans regret les maisons en pierre, sombres et froides, du hameau, où vivent une vingtaine de personnes" (Le Monde, 4-9-2006) pour un pavillon californien sur le Larzac : "Un rêve d'habitat new-age qui fait irrésistiblement penser aux maisons des bobos de la Côte ouest des Etats-Unis et du Canada." Nous n'en parlerions pas si José Bové n'étalait son mode de vie dans les grands médias. Au Monde toujours, José Bové avoue qu'il a acheté un "petit bateau" (2-2-2007). En fait un voilier de près de 10 mètres et 3,5 tonnes. Une belle saloperie très (très) chère en aluminium, matériau on ne peut plus polluant... Plus vraiment le train de vie d'un éleveur de chèvres sur un plateau aride...
Notre compagnon "faucheur volontaire" qui signait l'éditorial dans La Décroissance en avril 2006 a monnayé sa célébrité contre une place de député européen, l'argent et la conservation de sa reconnaissance sociale. Le prix a été d'accepter de devenir le caniche de celui que le philosophe Michel Clouscard désignait comme la figure de proue du capitalisme : Daniel Cohn-Bendit. "L'enfant chéri des média" (revue Médias, 12-2008) dédicace et chaperonne son dernier livre écrit "avec la collaboration" d'une figure du journalisme parisien, Gilles Luneau. "Dany" se félicite à la première page de sa préface de ce revirement contre le "stato-nationalisme" (sic). Le "Point Godwin" est atteint en dix lignes.
Le 20 février 2014, interviewé sur Radio propagande d'Etat (France Inter) pour assurer la promotion de l'ouvrage, l'ancien champion à contre-courant au nom de l'Europe libérale clame : "L'Europe, les gens y sont attachés, l'euro, les gens ne veulent pas en sortir." Il s'émerveille devant "les victoires du Parlement européen"."Plutôt que d'essayer de faire du Made in France, on parlerait du Made in Europe !", ose-t-il. Et pourquoi pas directement du "Made in World" ? Elle est loin la relocalisation de la production et de la consommation... Et vive les (éco-)avions, les bagnoles (vertes) : "Tout le monde s'est félicité d'Airbus dans ma région, pourquoi on fait pas pareil sur l'automobile, sur les transports ?" En avant pour le "Green new deal" ("relance du processus industriel") ! Manque juste encore des sous : "On n'a pas de moyens (en Europe) pour financer le Développement !" Il suffira pour ça de rançonner plus encore les méchantes nations : "Les citoyens européens peuvent s'opposer aux Etats quand ils s'unissent", afin de payer la mégamachine européenne et ses agents de luxe. Jacques Ellul, dont se revendique toujours José Bové, doit s'en retourner dans sa tombe.
La Décroissance N°108
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La Souris Déglinguée Princesses de La rue Version orginale
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BIATCH (ou bobo)
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ne demandez pas ce que le pays peut faire pour éviter cette crise, la réponse est : absolument rien !
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Nous nous battons ensemble contre les bandits rouges
Chacun de vous aura désormais un compagnon de combat qui ne le quittera jamais : ce compagnon, c’est l’unique désir de vaincre. Nous nous battons ensemble contre les bandits rouges. Nous nous battons jusqu’à la dernière goutte de sang et jusqu’au dernier souffle. Nous écraserons nos adversaires ou nous y laisserons notre peau. Il n’y a pas d’autre solution.
Le baron Ungern à ses cavaliers
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Belles et rebelles
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Les Affranchis - Scéne du bar
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La souris déglinguée en concert le jeudi 15 mai
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The Rebel (Dong Mau Anh Hung)
Dans les années 1920, le Vietnam est une colonie française et des rebellions contre cette domination éclatent dans le pays. Pour lutter contre ces troubles, la puissance coloniale met en place des groupes d'autochtones. Lo Ven Cuong est chargé d'assassiner un leader de la résistance. Mais lorsqu'il rencontre la fille de celui-ci, une combattante farouche, experte en arts martiaux, ses sentiments comme ses idées vont changer...
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Belle et rebelle
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KENNY ROGERS - THE GAMBLER
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Début de la fin: création de la première cellule zombie par des chercheurs américains.
La science fiction en a rêvé, vous en avez rêvé, les américains l’ont fait ! Ils ont réussi à développer une cellule morte… toujours en fonction… Vous avez dit zombie ? On vous explique tout ça…Il s’agit d’une première mondiale, les chercheurs n’en reviennent toujours pas d’avoir réussi leur expérience et que les résultats surpassent ce qu’ils avaient imaginé :
la cellule morte s’est montrée plus performante que lorsqu’elle était vivante, on imagine le pire…Les scientifiques du Laboratoire National de Sandia et de l’Université du Nouveau-Mexique ont eu recours à une technique originale. Ils ont enduit des cellules de mammifères avec une solution de silice pour former une sorte de blindage perméable autour de la protéine de la cellule vivante, et permettre ainsi aux chercheurs de confronter la cellule à des températures et des pressions inimaginables pour une cellule vivante.Chauffée à 400°C, la cellule s’évapore littéralement et laisse dans la silice une réplique tridimensionnelle des structures minéralisées et des fonctionnalités complexes de l’organisme vivant qu’elle était avec une précision quasi atomique, tout en préservant la spirale de l’ADN cellulaire. Étonnamment, la cellule morte reste capable d’effectuer certaines de ses anciennes fonctions. Parfois, elle les réussit même mieux que lors de son vivant grâce aux propriétés du silice qui lui permettent de résister à des températures et des pressions qu’elle n’aurait jamais pu endurer par exemple.Le chercheur Bryan Kaehr déclare d’ailleurs : « Nos cellules zombies jettent un pont entre la chimie et la biologie en créant des cellules qui, non seulement ressemblent comme deux gouttes d’eau à elles-mêmes mais sont aussi capables de travailler sans relâche ».
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De quoi Maurras est-il le nom ?
Entretien avec Olivier Dard
Voxnr
Si le FN n’est pas d’inspiration maurrassienne, il n’empêche que le nom de Maurras revient régulièrement comme une référence culturelle chez les cadres frontistes. Reprenant la célèbre expression de Maurras, le vainqueur frontiste de la cantonale partielle de Brignoles, Laurent Lopez, a qualifié sa victoire de « divine surprise ». Comment l’expliquez-vous ?
Olivier Dard : Je ne suis pas convaincu que Maurras soit une référence aussi régulière chez les cadres frontistes que vous semblez le penser. Assurément, Maurras compte dans le bagage de références du nationalisme français mais des recherches conduites sur Identité, qui fut dans les années 1990 la revue théorique du FN, ont montré que si Maurras était mobilisé, il l’était à côté de beaucoup d’autres auteurs. J’ajoute qu’il serait sans doute utile de prendre en compte le facteur géographique pour saisir la référence maurrassienne au sein du FN. Elle est sans doute plus présente en Provence-Côte d’Azur, où un héritage régional maurrassien perdure, que dans le Nord ou dans l’Est, zones d’implantation majeures du FN. Cela pourrait expliquer ce recours à la célèbre formule « divine surprise » (qui renvoie à l’avènement du Maréchal Pétain et non à la défaite de 1940) par Laurent Lopez après sa victoire à Brignoles. N’oublions pas enfin, pour compléter ce registre lexical, qu’une rhétorique typiquement maurrassienne, comme l’opposition entre le « pays légal » et le « pays réel » est aujourd’hui reprise par des acteurs ou des commentateurs politiques qui n’en connaissent manifestement pas l’origine.
Jean-Marie Le Pen s’est souvent présenté comme un nationaliste (voire comme un “nationiste” en se fondant sur le néologisme ” nationalitariste” de Maurras). Le considérez-vous comme l’un de ses héritiers politiques ?
Jean-Marie Le Pen, comme les militants nationalistes de sa génération, a été marqué par l’empreinte de Maurras qui, de sa prison (il meurt en 1952), publie encore lorsque Le Pen prend en main la Corpo de Droit. Il faut aussi souligner que le renouveau des étudiants nationalistes au tournant des années 1950 se traduit par une remontée de la présence de l’Action française (AF) dans les universités, tant à Paris qu’en province. En la matière, l’AF a un savoir-faire remontant à l’avant 1914. Que Le Pen côtoie alors les maurrassiens (et d’ailleurs d’autres tendances nationalistes) ne saurait en faire un disciple du « maître de Martigues ». En premier lieu, parce que Le Pen n’est pas monarchiste, alors que la volonté de renversement de la République et son remplacement par la monarchie sont au cœur du projet maurrassien. Le Pen peut être considéré comme un héritier des ligues des années trente et davantage un héritier des Jeunesses patriotes (JP) que de l’AF. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est l’ancien dirigeant des JP (Pierre Taittinger) qui aide le jeune Le Pen à mettre en place les Jeunes Indépendants de Paris où l’on croise certains dirigeants futurs du FN, de Jean Bourdier (ancien de l’AF pour sa part) ou Alain Jamet.
Quel poids les disciples de Maurras regroupés au sein de l’Action Française ont-ils aujourd’hui au sein de l’extrême droite ?
Les maurrassiens sont aujourd’hui (comme hier d’ailleurs) dispersés en plusieurs organisations ou organes. La filiation la plus directe s’observe avec le bimensuel l’Action française 2000 en lien étroit avec le Centre royaliste d’Action française qui voient leur propagande relayée par des « cercles » implantés en province. Il faut prendre en compte également le mensuel Politique magazine, fondé par Hilaire de Crémiers, qui a relancé aussi la Revue universelle, célèbre dans l’entre-deux-guerres. Ajoutons encore, et la liste n’est pas exhaustive, des publications régionales dominées par une référence maurrassienne (La Lorraine royaliste) ou l’action conduite par un des biographes de Maurras, Yves Chiron, qui après le Bulletin Charles Maurras a lancé Maurrassiana. Toutes ces initiatives témoignent d’un héritage du maurrassisme même si ces organes ont des statuts et des échos différents et ne parlent pas non plus d’une seule voix. Qu’en est-il de leur poids dans les droites radicales françaises (le terme extrême droite est pour moi trop réducteur) ? A dire vrai, il n’est pas structurant même si, au cours des dernières décennies, les maurrassiens ont apporté leur contribution à certains combats, en particulier au souverainisme. Mais se pose aussi à travers votre question, celle de « l’actualité de Maurras ». Elle ne fait pas de doute pour ses disciples etl’Action française 2000 comporte dans chacun de ses numéros une rubrique intitulée « Relire Maurras » qui s’emploie à rappeler les « vérités » du maître et à les confronter à l’actualité. La difficulté pour les maurrassiens est que ce qui relève pour eux de l’évidence ne va pas aussi spontanément de soi pour de nombreux courants des droites radicales (« identitaires » etc.) et surtout pour le FN dirigé par Marine Le Pen dont le programme est éloigné des canons maurrassiens.
Il y a un an, NKM a créé une polémique en déclarant que l’objectif de Patrick Buisson était «de faire gagner Charles Maurras» plutôt que l’ex-chef de l’Etat et l’on accole souvent à l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy l’adjectif maurrassien. Cela vous semble t-il justifié ?
La formule a marqué et je la reprends dès l’introduction de mon ouvrage. L’adjectif maurrassien peine à s’appliquer pour Patrick Buisson dont l’engagement militant étudiant en 1968 s’est opéré à la Fédération nationale des étudiants de France et non aux étudiants d’AF, pourtant alors en bonne posture au sein de la nébuleuse droitière. A travers ce propos de NKM, il s’agit moins de s’interroger sur sa pertinence que sur la représentation qu’elle a de Maurras (j’ignore si elle l’a lu) et l’effet qu’elle entend produire en jouant de ce « label infâmant ». A défaut d’être connue pour elle-même, la référence à Maurras s’avère opératoire pour disqualifier un adversaire politique. Et de ce fait, il est instructif d’observer au vu des réactions suscitées par la déclaration de NKM, que près de 70 ans après son procès, la figure de Maurras renvoie encore à celle de« l’empoisonneur » si ce n’est du « mauvais maître ».
Maurras et Barrès sont régulièrement présentés comme les deux théoriciens du nationalisme français. Quels sont les différences et les points de comparaison entre leurs deux doctrines ?
Les deux hommes sont effectivement les deux théoriciens majeurs du nationalisme français. L’aîné, Barrès, a rapidement accueilli son cadet dans le monde des lettres et dans ses entreprises journalistico-politiques (en particulier La Cocarde). Entre les deux hommes, les convergences sont nombreuses, du rejet de la République parlementaire au souci de reconquérir les « provinces perdues » (ce qui fait d’eux des adversaires de la politique coloniale de la 3e République) en passant par un antisémitisme profond structuré par la crise boulangiste, le scandale de Panama et l’affaire Dreyfus. Mais les différences sont également importantes. En termes d’abord d’objectif. Si les deux hommes sont reconnus comme des « maîtres » par les jeunes générations, Barrès, tout en s’en accommodant, n’aspire nullement à être un chef d’école, ce qui est au contraire le souhait de Maurras autour duquel s’organise l’Ecole d’Action française qui renvoie à un journal, à un Institut et enfin à une ligue où les étudiants jouent un rôle très important. On relève également entre les deux hommes des oppositions doctrinales : Barrès reste envers et contre tout fidèle à la République comme régime même s’il en exècre la forme parlementaire. Maurras ne l’a jamais convaincu d’adopter le « nationalisme intégral » et son monarchisme. Enfin, Barrès abandonne son antisémitisme durant le premier conflit mondial en écrivant Les diverses familles spirituelles de la France. Chez Maurras, s’il s’infléchit au même moment, il ne disparaît pas et reprend de la vigueur durant l’entre-deux-guerres.
Comment Charles Maurras a-t-il vécu l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale ?
La défaite et l’occupation sont pour cet homme de 72 ans, germanophobe impénitent qui voit dans le nazisme un avatar du pangermanisme, un véritable drame. Si Maurras s’est opposé à la perspective d’un nouveau conflit, et a dénoncé à travers elle une « nouvelle hécatombe » il n’en a pas moins, comme en 1914, adressé tous ses vœux de victoire au président du Conseil Edouard Daladier en septembre 1939. A l’heure de la défaite, Maurras, qui a quitté Paris (il n’y est jamais revenu) prend des positions qu’il va tenir pendant quatre ans. La défaite appelle des responsabilités et pour le chef de l’Action française, elle signifie la faillite de la République et impose son élimination au plan institutionnel politique. En second lieu, Maurras salue avec force l’avènement du Maréchal Pétain, qu’il rencontre à diverses reprises sous l’occupation, sans pouvoir être considéré comme l’inspirateur de la Révolution nationale. Replié à Lyon où il fait reparaîtrel’Action française, Maurras peut être défini comme un pétainiste en ce sens qu’il soutient la personne et la politique du chef de l’Etat français, tout en ferraillant aussi bien contre les gaullistes de Londres que contre les collaborationnistes parisiens. Le maître mot de Maurras est alors la « France seule » qu’il entend voir défendue contre les « deux partis de l’étranger, le pro-anglais et le pro-boche ». Si des maurrassiens engagés dans la résistance ont tenté de faire changer de cap leur « maître », son inflexibilité est bien connue. Rencontrant Pétain à Lyon le 5 juin 1944, Maurras lui redit toute son admiration : « Vous tirez le bien du mal. Un homme d’action peut tirer parti de tout, même d’un Déat ». A l’heure de la libération, Maurras est arrêté, jugé et condamné à la prison à vie pour« intelligence avec l’ennemi ». Les termes mêmes n’ont guère de sens appliqués à l’itinéraire du chef de l’Action française et l’avocat général, qui a requis la peine de mort contre lui, a conscience du problème en se justifiant cependant par ces mots au cours de son réquisitoire : « En somme, c’est indirect. Lui-même refuse de collaborer à l’Allemagne (sic), c’est entendu, je le reconnais, mais quand c’est Vichy qui ordonne, quand c’est le Maréchal qui l’ordonne, Maurras célèbrera aussi bien la Relève, la Milice, les luttes contre les Juifs et autres campagnes menées par le gouvernement de Vichy. »Mutatis Mutandis, Maurras se retrouve dans la situation que craignaient justement ses disciples engagés dans la résistance. Mais là où ces derniers pointent d’abord les résultats et les conséquences de ses choix, Maurras, fidèle en cela à sa démarche et son mode de pensée, revient toujours aux prémisses et à son analyse du désastre de 1940 qui marque pour lui la faillite d’un régime exécré. Le Procureur, à qui il l’avait lancé en début de procès : « Soyez tranquille […] je ne vous “raterai” pas » symbolise, avec la Cour toute entière, le retour d’un régime honni auquel Maurras, qui s’est présenté à la barre avec la francisque, lance au terme des débats : « C’est la revanche de Dreyfus ».
Comment s’explique l’antisémitisme d’Etat prôné par Maurras ?
L’antisémitisme de Maurras est ancien, profond et constant. Maurras a grandi politiquement à l’heure du succès de l’ouvrage de Drumont, La France juive, publié pour la première fois en 1886. Maurras est convaincu que les juifs, qu’il rattache aux « quatre Etats confédérés », à savoir outre eux-mêmes les protestants, les francs-maçons et les métèques incarnent ce qu’il appelle « l’Anti-France », une « anti-France » dont la République née de la Révolution de 1789 est à ses yeux la traduction politique. Au nom de la défense et de la préservation de la nation, il faut selon Maurras écarter les hommes incarnant « l’Anti-France » de l’exercice fonctions politiques et administratives. Pour le chef de l’AF, les « quatre Etats confédérés » incarnent des idées universalistes jugées dissolvantes et contraires à l’héritage d’une France associée chez lui, à travers la monarchie, le classicisme et le culte de l’Antiquité gréco-romaine, à la quintessence même de la civilisation. On retrouve ici, à travers une opposition cardinale entre « Barbares » et « Romans », le rejet de l’Allemagne et plus largement de l’Europe du Nord qui menacent une latinité chère au Martégal. Si Maurras est antisémite sur le fond, force est aussi de constater qu’en journaliste très averti, il comprend vite l’intérêt qu’il y a à exploiter cette veine porteuse dans l’opinion, et ce dès les années 1890, soit avant l’affaire Dreyfus.
En lui accolant un antisémitisme prononcé, Charles Maurras a-t-il discrédité l’idée monarchique du débat public ?
L’antisémitisme maurrassien n’est pas le racialisme nazi, ce en quoi ne se trompent pas des auteurs nazis. Ainsi, Karl Heinz Bremer considère que parce qu’il n’était pas racial, l’antisémitisme maurrassien n’était pas« inconditionnel ». L’antisémitisme maurrassien s’inscrit dans une tradition française que prolonge Vichy à travers ses statuts des juifs. On rappellera qu’en 1911, Maurras préconisait à l’égard des juifs un « statut » visant à les« exclure » de « l’unité française ». Eu égard à l’idée monarchique, je ne vois pas clairement de lien. D’abord, parce que Maurras n’est pas seul à la défendre et doit composer avec les prétendants qui l’incarnent. Ensuite parce qu’à partir du milieu des années les relations avec le comte de Paris se tendent. Assurément, le jeune Henri d’Orléans, une fois l’échec du 6 février 1934 consommé, entend prendre ses distances avec le chef de l’AF au nom de la modernisation du discours monarchique. Lorsque le comte de Paris publie ses premiers essais et lance l’hebdomadaire Courrier royal, son souci est d’incarner à sa façon un processus largement répandu à l’époque, celui de se poser en relève. Le comte de Paris joue ensuite sa carte pendant le second conflit mondial puis au lendemain de celui-ci et encore au milieu des années 1960 lorsqu’il espère succéder à De Gaulle. C’est à chaque fois un échec mais la responsabilité de Maurras ne peut être invoquée car il n’est pas (de son vivant) partie prenante du processus. Mais pour finir de vous répondre, j’ajouterai que dans un livre d’entretiens paru en 2009, Jean de France ne se réfère à aucun moment à Maurras. Je ne sais si cela relève du hasard mais j’ai du mal à le penser.
Olivier Dard : Je ne suis pas convaincu que Maurras soit une référence aussi régulière chez les cadres frontistes que vous semblez le penser. Assurément, Maurras compte dans le bagage de références du nationalisme français mais des recherches conduites sur Identité, qui fut dans les années 1990 la revue théorique du FN, ont montré que si Maurras était mobilisé, il l’était à côté de beaucoup d’autres auteurs. J’ajoute qu’il serait sans doute utile de prendre en compte le facteur géographique pour saisir la référence maurrassienne au sein du FN. Elle est sans doute plus présente en Provence-Côte d’Azur, où un héritage régional maurrassien perdure, que dans le Nord ou dans l’Est, zones d’implantation majeures du FN. Cela pourrait expliquer ce recours à la célèbre formule « divine surprise » (qui renvoie à l’avènement du Maréchal Pétain et non à la défaite de 1940) par Laurent Lopez après sa victoire à Brignoles. N’oublions pas enfin, pour compléter ce registre lexical, qu’une rhétorique typiquement maurrassienne, comme l’opposition entre le « pays légal » et le « pays réel » est aujourd’hui reprise par des acteurs ou des commentateurs politiques qui n’en connaissent manifestement pas l’origine.
Jean-Marie Le Pen s’est souvent présenté comme un nationaliste (voire comme un “nationiste” en se fondant sur le néologisme ” nationalitariste” de Maurras). Le considérez-vous comme l’un de ses héritiers politiques ?
Jean-Marie Le Pen, comme les militants nationalistes de sa génération, a été marqué par l’empreinte de Maurras qui, de sa prison (il meurt en 1952), publie encore lorsque Le Pen prend en main la Corpo de Droit. Il faut aussi souligner que le renouveau des étudiants nationalistes au tournant des années 1950 se traduit par une remontée de la présence de l’Action française (AF) dans les universités, tant à Paris qu’en province. En la matière, l’AF a un savoir-faire remontant à l’avant 1914. Que Le Pen côtoie alors les maurrassiens (et d’ailleurs d’autres tendances nationalistes) ne saurait en faire un disciple du « maître de Martigues ». En premier lieu, parce que Le Pen n’est pas monarchiste, alors que la volonté de renversement de la République et son remplacement par la monarchie sont au cœur du projet maurrassien. Le Pen peut être considéré comme un héritier des ligues des années trente et davantage un héritier des Jeunesses patriotes (JP) que de l’AF. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si c’est l’ancien dirigeant des JP (Pierre Taittinger) qui aide le jeune Le Pen à mettre en place les Jeunes Indépendants de Paris où l’on croise certains dirigeants futurs du FN, de Jean Bourdier (ancien de l’AF pour sa part) ou Alain Jamet.
Quel poids les disciples de Maurras regroupés au sein de l’Action Française ont-ils aujourd’hui au sein de l’extrême droite ?
Les maurrassiens sont aujourd’hui (comme hier d’ailleurs) dispersés en plusieurs organisations ou organes. La filiation la plus directe s’observe avec le bimensuel l’Action française 2000 en lien étroit avec le Centre royaliste d’Action française qui voient leur propagande relayée par des « cercles » implantés en province. Il faut prendre en compte également le mensuel Politique magazine, fondé par Hilaire de Crémiers, qui a relancé aussi la Revue universelle, célèbre dans l’entre-deux-guerres. Ajoutons encore, et la liste n’est pas exhaustive, des publications régionales dominées par une référence maurrassienne (La Lorraine royaliste) ou l’action conduite par un des biographes de Maurras, Yves Chiron, qui après le Bulletin Charles Maurras a lancé Maurrassiana. Toutes ces initiatives témoignent d’un héritage du maurrassisme même si ces organes ont des statuts et des échos différents et ne parlent pas non plus d’une seule voix. Qu’en est-il de leur poids dans les droites radicales françaises (le terme extrême droite est pour moi trop réducteur) ? A dire vrai, il n’est pas structurant même si, au cours des dernières décennies, les maurrassiens ont apporté leur contribution à certains combats, en particulier au souverainisme. Mais se pose aussi à travers votre question, celle de « l’actualité de Maurras ». Elle ne fait pas de doute pour ses disciples etl’Action française 2000 comporte dans chacun de ses numéros une rubrique intitulée « Relire Maurras » qui s’emploie à rappeler les « vérités » du maître et à les confronter à l’actualité. La difficulté pour les maurrassiens est que ce qui relève pour eux de l’évidence ne va pas aussi spontanément de soi pour de nombreux courants des droites radicales (« identitaires » etc.) et surtout pour le FN dirigé par Marine Le Pen dont le programme est éloigné des canons maurrassiens.
Il y a un an, NKM a créé une polémique en déclarant que l’objectif de Patrick Buisson était «de faire gagner Charles Maurras» plutôt que l’ex-chef de l’Etat et l’on accole souvent à l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy l’adjectif maurrassien. Cela vous semble t-il justifié ?
La formule a marqué et je la reprends dès l’introduction de mon ouvrage. L’adjectif maurrassien peine à s’appliquer pour Patrick Buisson dont l’engagement militant étudiant en 1968 s’est opéré à la Fédération nationale des étudiants de France et non aux étudiants d’AF, pourtant alors en bonne posture au sein de la nébuleuse droitière. A travers ce propos de NKM, il s’agit moins de s’interroger sur sa pertinence que sur la représentation qu’elle a de Maurras (j’ignore si elle l’a lu) et l’effet qu’elle entend produire en jouant de ce « label infâmant ». A défaut d’être connue pour elle-même, la référence à Maurras s’avère opératoire pour disqualifier un adversaire politique. Et de ce fait, il est instructif d’observer au vu des réactions suscitées par la déclaration de NKM, que près de 70 ans après son procès, la figure de Maurras renvoie encore à celle de« l’empoisonneur » si ce n’est du « mauvais maître ».
Maurras et Barrès sont régulièrement présentés comme les deux théoriciens du nationalisme français. Quels sont les différences et les points de comparaison entre leurs deux doctrines ?
Les deux hommes sont effectivement les deux théoriciens majeurs du nationalisme français. L’aîné, Barrès, a rapidement accueilli son cadet dans le monde des lettres et dans ses entreprises journalistico-politiques (en particulier La Cocarde). Entre les deux hommes, les convergences sont nombreuses, du rejet de la République parlementaire au souci de reconquérir les « provinces perdues » (ce qui fait d’eux des adversaires de la politique coloniale de la 3e République) en passant par un antisémitisme profond structuré par la crise boulangiste, le scandale de Panama et l’affaire Dreyfus. Mais les différences sont également importantes. En termes d’abord d’objectif. Si les deux hommes sont reconnus comme des « maîtres » par les jeunes générations, Barrès, tout en s’en accommodant, n’aspire nullement à être un chef d’école, ce qui est au contraire le souhait de Maurras autour duquel s’organise l’Ecole d’Action française qui renvoie à un journal, à un Institut et enfin à une ligue où les étudiants jouent un rôle très important. On relève également entre les deux hommes des oppositions doctrinales : Barrès reste envers et contre tout fidèle à la République comme régime même s’il en exècre la forme parlementaire. Maurras ne l’a jamais convaincu d’adopter le « nationalisme intégral » et son monarchisme. Enfin, Barrès abandonne son antisémitisme durant le premier conflit mondial en écrivant Les diverses familles spirituelles de la France. Chez Maurras, s’il s’infléchit au même moment, il ne disparaît pas et reprend de la vigueur durant l’entre-deux-guerres.
Comment Charles Maurras a-t-il vécu l’occupation allemande durant la Seconde Guerre mondiale ?
La défaite et l’occupation sont pour cet homme de 72 ans, germanophobe impénitent qui voit dans le nazisme un avatar du pangermanisme, un véritable drame. Si Maurras s’est opposé à la perspective d’un nouveau conflit, et a dénoncé à travers elle une « nouvelle hécatombe » il n’en a pas moins, comme en 1914, adressé tous ses vœux de victoire au président du Conseil Edouard Daladier en septembre 1939. A l’heure de la défaite, Maurras, qui a quitté Paris (il n’y est jamais revenu) prend des positions qu’il va tenir pendant quatre ans. La défaite appelle des responsabilités et pour le chef de l’Action française, elle signifie la faillite de la République et impose son élimination au plan institutionnel politique. En second lieu, Maurras salue avec force l’avènement du Maréchal Pétain, qu’il rencontre à diverses reprises sous l’occupation, sans pouvoir être considéré comme l’inspirateur de la Révolution nationale. Replié à Lyon où il fait reparaîtrel’Action française, Maurras peut être défini comme un pétainiste en ce sens qu’il soutient la personne et la politique du chef de l’Etat français, tout en ferraillant aussi bien contre les gaullistes de Londres que contre les collaborationnistes parisiens. Le maître mot de Maurras est alors la « France seule » qu’il entend voir défendue contre les « deux partis de l’étranger, le pro-anglais et le pro-boche ». Si des maurrassiens engagés dans la résistance ont tenté de faire changer de cap leur « maître », son inflexibilité est bien connue. Rencontrant Pétain à Lyon le 5 juin 1944, Maurras lui redit toute son admiration : « Vous tirez le bien du mal. Un homme d’action peut tirer parti de tout, même d’un Déat ». A l’heure de la libération, Maurras est arrêté, jugé et condamné à la prison à vie pour« intelligence avec l’ennemi ». Les termes mêmes n’ont guère de sens appliqués à l’itinéraire du chef de l’Action française et l’avocat général, qui a requis la peine de mort contre lui, a conscience du problème en se justifiant cependant par ces mots au cours de son réquisitoire : « En somme, c’est indirect. Lui-même refuse de collaborer à l’Allemagne (sic), c’est entendu, je le reconnais, mais quand c’est Vichy qui ordonne, quand c’est le Maréchal qui l’ordonne, Maurras célèbrera aussi bien la Relève, la Milice, les luttes contre les Juifs et autres campagnes menées par le gouvernement de Vichy. »Mutatis Mutandis, Maurras se retrouve dans la situation que craignaient justement ses disciples engagés dans la résistance. Mais là où ces derniers pointent d’abord les résultats et les conséquences de ses choix, Maurras, fidèle en cela à sa démarche et son mode de pensée, revient toujours aux prémisses et à son analyse du désastre de 1940 qui marque pour lui la faillite d’un régime exécré. Le Procureur, à qui il l’avait lancé en début de procès : « Soyez tranquille […] je ne vous “raterai” pas » symbolise, avec la Cour toute entière, le retour d’un régime honni auquel Maurras, qui s’est présenté à la barre avec la francisque, lance au terme des débats : « C’est la revanche de Dreyfus ».
Comment s’explique l’antisémitisme d’Etat prôné par Maurras ?
L’antisémitisme de Maurras est ancien, profond et constant. Maurras a grandi politiquement à l’heure du succès de l’ouvrage de Drumont, La France juive, publié pour la première fois en 1886. Maurras est convaincu que les juifs, qu’il rattache aux « quatre Etats confédérés », à savoir outre eux-mêmes les protestants, les francs-maçons et les métèques incarnent ce qu’il appelle « l’Anti-France », une « anti-France » dont la République née de la Révolution de 1789 est à ses yeux la traduction politique. Au nom de la défense et de la préservation de la nation, il faut selon Maurras écarter les hommes incarnant « l’Anti-France » de l’exercice fonctions politiques et administratives. Pour le chef de l’AF, les « quatre Etats confédérés » incarnent des idées universalistes jugées dissolvantes et contraires à l’héritage d’une France associée chez lui, à travers la monarchie, le classicisme et le culte de l’Antiquité gréco-romaine, à la quintessence même de la civilisation. On retrouve ici, à travers une opposition cardinale entre « Barbares » et « Romans », le rejet de l’Allemagne et plus largement de l’Europe du Nord qui menacent une latinité chère au Martégal. Si Maurras est antisémite sur le fond, force est aussi de constater qu’en journaliste très averti, il comprend vite l’intérêt qu’il y a à exploiter cette veine porteuse dans l’opinion, et ce dès les années 1890, soit avant l’affaire Dreyfus.
En lui accolant un antisémitisme prononcé, Charles Maurras a-t-il discrédité l’idée monarchique du débat public ?
L’antisémitisme maurrassien n’est pas le racialisme nazi, ce en quoi ne se trompent pas des auteurs nazis. Ainsi, Karl Heinz Bremer considère que parce qu’il n’était pas racial, l’antisémitisme maurrassien n’était pas« inconditionnel ». L’antisémitisme maurrassien s’inscrit dans une tradition française que prolonge Vichy à travers ses statuts des juifs. On rappellera qu’en 1911, Maurras préconisait à l’égard des juifs un « statut » visant à les« exclure » de « l’unité française ». Eu égard à l’idée monarchique, je ne vois pas clairement de lien. D’abord, parce que Maurras n’est pas seul à la défendre et doit composer avec les prétendants qui l’incarnent. Ensuite parce qu’à partir du milieu des années les relations avec le comte de Paris se tendent. Assurément, le jeune Henri d’Orléans, une fois l’échec du 6 février 1934 consommé, entend prendre ses distances avec le chef de l’AF au nom de la modernisation du discours monarchique. Lorsque le comte de Paris publie ses premiers essais et lance l’hebdomadaire Courrier royal, son souci est d’incarner à sa façon un processus largement répandu à l’époque, celui de se poser en relève. Le comte de Paris joue ensuite sa carte pendant le second conflit mondial puis au lendemain de celui-ci et encore au milieu des années 1960 lorsqu’il espère succéder à De Gaulle. C’est à chaque fois un échec mais la responsabilité de Maurras ne peut être invoquée car il n’est pas (de son vivant) partie prenante du processus. Mais pour finir de vous répondre, j’ajouterai que dans un livre d’entretiens paru en 2009, Jean de France ne se réfère à aucun moment à Maurras. Je ne sais si cela relève du hasard mais j’ai du mal à le penser.
Voxnr
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"Sangaris" a du mal à mobiliser les Européens
Un demi-succès en forme d'échec. La conférence de génération des forces du 27 février a réuni les Européens à Bruxelles, pour lister les capacités qui pourraient être mobilisées pour l'EuforCentrafrique : une mission qui doit théoriquement ne durer que six mois (comme c'était le cas, à l'origine, pour la mission française Sangaris). Mais les présents n'avaient pas grand-chose à annoncer : la faute aux processus politiques internes, bien plus longs en Europe qu'en France, laquelle possède un système plus présidentiel et rodé à ce genre de manœuvre. Le Français Philippe Pontiès, commandant de l'Eufor, ne devrait donc pas recueillir plus de 800 à 1000 Européens... parmi lesquels une compagnie de Français réduite à 140. Si l'on en reste aux promesses de l’Élysée, cette compagnie est en fait déjà déployée, au titre des renforts annoncés mi-février. En outre, des gendarmes mobiles, eux aussi déjà sur place, doivent s'y ajouter.
Une autre compagnie a été promise par la Pologne. Une compagnie multinationale sera alimentée par l'Estonie, la Lettonie, le Portugal et la Roumanie. La Finlande apporterait, quant à elle, une trentaine de militaires. La Géorgie, qui ne fait pas partie de l'Union européenne, est donc, au final, celle qui effectuerait l'effort le plus important : le pays est prêt à apporter une compagnie. Les Géorgiens connaissent bien les Français pour avoir effectué la sécurité du camp de Warehouse et, en cette occasion, utilisé des VAB et P4 fournis par la France.
Le poste de commandement de l'Eufor doit être installé en Grèce, à Larissa. Il comptera 120 personnels. Le chef est donc français, et l'adjoint, grec. Le force commander en Centrafrique sera aussi français : le général Thierry Lion, chef de l'état-major de force (EMF) n°1 de Besançon et ancien chef de corps du 1er régiment de tirailleurs (2003-2005). La question des moyens aériens n'a pas encore été abordée, tant pour le déploiement initial de la force que pour son fonctionnement en croisière. Pas plus qu'il n'a encore été question des précieux hélicoptères, toujours très difficiles à trouver dès qu'il s'agit d'opérations en Afrique. On se souvient que l'Eufor Tchad / RCA (2007-2008) n'avait pas pu fonctionner sans l'apport d'hélicoptères de manœuvre venus de Pologne et que, pour Serval, seuls les Belges ont apporté des A109, limités à la mission d'évacuation médicale...
RAIDS n°335
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