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Belle et rebelle
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Et bla et bla et bla
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Ils se croient dans deux camps opposés mais se plantent autant les uns que les autres
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La sucette publicitaire
La sucette est l’appellation d’un panneau publicitaire monté sur pied, de petit format, généralement lumineux et déroulant, qui a envahi les espaces urbains.
Cet objet a deux faces. Le versant éclairé et mobile est dédié à la publicité. Le versant caché, fixe et sans lumière, aux informations municipales. Nous constatons déjà que les mairies affichent sans complexe dans leurs villes la véritable hiérarchie des pouvoirs, à savoir que les grandes marques supplantent la démocratie.
La sucette qui, grâce à sa jambe unique, surgit n’importe où, est un objet aérien. Elle apparaît sans lien avec l’environnement. Sa présence interrompt les lignes du paysage.
Cette vocation de rupture se confirme dans ses mouvements saccadés. La lecture de la publicité est coupée par le mouvement qui remplace l’annonce par une autre. La cadence du changement empêche toute lecture paisible. Chaque publicité vient s’imposer comme une intruse à l’intérieur même de l’espace publicitaire. Ce permanent « pousse-toi que je prenne la place » peut illustrer la tension de la concurrence. La guerre économique serait si impitoyable que chaque marque ne disposerait que de quelques secondes pour tenter d’imposer son message.
Les mouvements brutaux des images dans la rue, associés à leur luminosité, dérangent, perturbent la vision globale du paysage et la tranquillité de la conscience du sujet. Il y a encore interruption.
Même la pub part en sucette
Les sucettes, éparpillées un peu partout dans l’espace public, ont une vocation de discontinuité. Que ce soit la vision panoramique, la tranquillité intérieure ou la lecture de l’affiche, tout est pareillement brisé. La publicité, qui ne respecte rien, ne se respecte même pas elle-même, à l’exemple d’un pervers qui se dégrade autant qu’il dégrade les autres.
Cette culture de l’irrespect est parfaitement habillée. La sucette est bien finalisée, avec des angles doux, une économie de formes, des matériaux lisses et brillants, à la manière d’un discours politiquement correct qui masque, sous des aspects polis et ronds, la malignité de ses intentions.
Le mécanisme de frustration qui enlève au lecteur le message même qui voudrait le piéger montre que les publicitaires ont pris le pouvoir sur les multinationales. Ils dépossèdent aussi bien l’usager que la grande marque. Par cette frustration, ils entretiennent, bien sûr, le manque qui fait consommer et servent, globalement, l’intérêt des grandes marques. Mais ils soumettent également les grandes marques, assujetties à leur dispositif diabolique, elles-mêmes brisées dans leurs vantardises par cette discontinuité automatique.
L’invention de la télécommande a permis au téléspectateur de zapper les publicités. Cette innovation a engendré la chute de la télévision de qualité, qui a dégradé ses émissions dans la terreur du changement de chaîne. Ce sont maintenant les publicitaires qui imposent à l’usager et aux marques leur propre zapping.
La sucette est un appareil électrique très simple, doté de néons et de rouages, mais dont l’apparence évoque un objet technologique sophistiqué, associant la consommation au progrès matériel.
Que pourrait nous confier la sucette si elle nous parlait sincèrement ? « Je suis l’objet de la rupture. Je brise la vision du paysage comme la lecture de la publicité. Je montre du rêve émietté, interrompu de réveils brutaux. Blasphémant à la fois la réalité et le rêve, je suis un pur parasite, inutile et offensant. Je me nourris à la fois des multinationales et des consommateurs, des bourreaux et des victimes. »
La Décroissance N°108
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Sol Invictus - Light Me The Candle
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Morts pour l'euro
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Cascade d’opinion
Comme l’eau puise de la force dans une cascade, une opinion dominante a tendance à se renforcer au fur et à mesure que le temps s’écoule et ce à travers trois mécanismes :
- le mimétisme informationnel (chacun copie l’autre) ;
- le mimétisme autoréférentiel (suivre la majorité est plus simple) ;
- le mimétisme normatif (qui permet d’échapper à l’indécision et à la critique). Ajoutons que défendre une opinion dissidente est psychologiquement plus coûteux car l’opinion dissidente demande davantage d’intelligence pour être formulée et davantage de courage pour être exposée. Il y a donc une préférence pour le conformisme.
Polémia, Cinq cents mots pour la dissidence
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Belle et rebelle
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CENT MILLE DOLLARS AU SOLEIL
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Gogole Glass : Les flics - Action Discrète
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La hausse préoccupante des violences contre les personnes
Rien n'arrête le flot des violences en France. Les atteintes à l'intégrité physique ont encore augmenté au premier trimestre de 5,5 %. Du règlement de comptes entre malfaiteurs, en passant par les vols avec violence, les homicides, les vols à main armée ou les viols, pour les 30 index concernés, les faits sont passés de 118 000 au premier trimestre 2013 à plus de 125 000 pour les trois premiers mois de 2014.
Le mois d'avril ne fait d'ailleurs que confirmer la dégradation constatée. Le plus inquiétant: ce sont les violences «gratuites», celles des coups et blessures volontaires principalement, dans la rue, à l'école ou dans le cadre familial, qui portent ces évolutions, avec une hausse des violences non crapuleuses depuis le 1er janvier qui dépasse les 8 %, tandis que la violence dans le but de voler accuse une fragile diminution de 2 %, avec un niveau très élevé d'affaires, de l'ordre de 20.000 par mois en moyenne, contre 10.000 faits par mois en moyenne il y a dix ans.
Ce premier état des lieux pour l'année en cours n'est donc guère réjouissant. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, qui succède à un Manuel Valls en endossant l'habit de «l'homme de dossier», ne peut ignorer ces tendances. Il les voit se dessiner mois après mois dans son tableau de bord confidentiel qui révèle aussi, depuis un moment, qu'au-delà des effets d'annonce, il y a moins de patrouilles sur le terrain aujourd'hui qu'hier.
Comme les nouvelles ne sont pas bonnes, l'Intérieur, qui prône souvent la «transparence» plus qu'il ne la pratique, se garde bien de faire le focus sur les violences, préférant se concentrer sur des actions de communication ciblées, ici sur la lutte contre le djihadisme, là sur l'expulsion d'un imam, ailleurs sur un déplacement ministériel en rapport avec le chassé-croisé des vacances sur les routes.
Mais les chiffres parlent d'eux-mêmes. Le Figaro a collationné ceux de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), et ce, département par département, pour le premier trimestre 2014. Se procurant même la statistique du mois d'avril dans les zones où les atteintes à l'intégrité physique obéissent aux évolutions les plus significatives. Intégrées dans un tableur, classées par ordre, ces données irréfutables dressent le portrait de la France qui souffre.
Un tableau déformé ? Loin de là. Car il ne détaille que les faits déclarés par la police et la gendarmerie. Toutes les enquêtes de criminologie conduites auprès des victimes attestent que ces chiffres officiels n'offrent qu'une vision a minima des phénomènes de délinquance.
Depuis le changement de majorité, dans ses bulletins mensuels, l'ONDRP met en garde sur le fait que les méthodes de comptage ont changé au ministère de l'Intérieur, et que «à partir du moment où les faits ne sont plus enregistrés dans les mêmes conditions que par le passé, les comparaisons en tendance ne peuvent plus être menées». La raison principale tient au fait que les gendarmes utilisent depuis 2012 un nouveau logiciel de saisie des faits qui empêcherait désormais de tricher.
Soit ! Mais en comparant les trois premiers mois de 2013 à ceux de 2014, c'est à pratique de saisie comparable que les chiffres sont mis en regard. Et cela prend du sens. D'autant plus de sens que nous procédons à une analyse locale qui permet de constater que certains départements connaissent des embellies, comme celui des Bouches-du-Rhône et son emblématique Cité phocéenne, quand d'autres, à commencer par Paris et l'essentiel de la région parisienne, continuent de s'enfoncer dans le rouge. La situation se dégrade même, en ce début d'année, dans 76 des 96 départements métropolitains.
Qu'on le veuille ou non, la dégradation statistique reflète la réalité du terrain. C'est le sentiment des chefs de police dans les départements. Il est clair cependant que la réforme de l'outil statistique menée par Manuel Valls l'a été dans le but louable de faire ressurgir des éléments peut-être occultés jusqu'alors des bilans mensuels établis par les forces de l'ordre. C'est d'ailleurs ce que rappelle le criminologue Alain Bauer (notre entretien), qui laisse entendre également que la mise en place progressive d'un nouvel outil de saisie des faits dans la police, le Logiciel de rédaction des procédures de la police nationale (LRPPN), devrait encore amplifier la perception des phénomènes de délinquance.
Avant les municipales, sous la pression médiatique, l'Intérieur s'était beaucoup focalisé sur la lutte contre les cambriolages. Aujourd'hui, ce sont les violences qui interpellent. Quelles stratégies nouvelles Bernard Cazeneuve compte-t-il mettre en place pour les endiguer ? En quoi les zones de sécurité prioritaire (ZSP), si chères à Manuel Valls, ont-elles été utiles ? N'ont-elles pas plutôt déporté la délinquance en périphérie des zones concernées ? La méthode gouvernementale, basée principalement sur la hausse des effectifs, a, pour l'heure, montré ses limites. Or toutes les villes n'auront pas la chance de bénéficier de l'attention particulière qui fut accordée à Marseille, à coups de renforts et de réformes chocs. «Évidemment, l'insécurité et le sentiment d'insécurité ne cesseront d'augmenter tant que la réponse collective à la délinquance ne sera pas adaptée», avait déclaré aux députés le général de corps d'armée Bernard Soubelet, numéro 3 de la maréchaussée, le 18 décembre dernier. Cet appel au bon sens est plus pertinent que jamais. Surtout à l'heure où le gouvernement s'apprête à faire voter la réforme Taubira qui aura pour effet - si ce n'est pour but - de vider les prisons.
Source
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25/17 Рахунок
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Belle en moto
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Tué par un légionnaire: enquête pour "homicide volontaire"
Le parquet de Paris a ouvert lundi une information judiciaire pour "homicide volontaire" visant un militaire qui a tué ce week-end Gare du Nord un homme, expliquant s'être défendu en retournant un couteau avec lequel il était agressé.
Selon une source proche de l'enquête, le juge qui sera chargé des investigations devra notamment vérifier s'il y a effectivement eu légitime défense ainsi que le caractère intentionnel ou non de l'homicide. Sept coups de couteau ont été portés à la victime, a précisé cette source.
Les faits sont survenus dans la nuit de vendredi à samedi, vers 00H30. Selon les premiers éléments de l'enquête, ce légionnaire qui se trouvait aux abords de la gare en compagnie d'une femme aurait vu un homme se présenter à eux pour leur proposer de lui acheter de la drogue.
Devant le refus du militaire, l'homme aurait insisté puis brandi un couteau et menacé le couple, avait expliqué une source policière. Le militaire serait alors parvenu à retourner l'arme contre son agresseur, le blessant au bras et à la cuisse.
Transporté à l'hôpital, l'homme est décédé des suites de ses blessures. Lors de l'altercation, le militaire a été blessé à la main.
Source
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La dictature du libéralisme ou le partenariat transatlantique
Dans le plus grand secret, la Commission européenne négocie avec les Etats-Unis un partenariat transatlantique de commerce et d’investissement. S’il aboutissait, ce serait la plus vaste zone de libre-échange qui verrait le jour. Ainsi le monde serait un peu plus unifié, voué à la circulation sans entraves du capital et des marchandises. Les peuples toujours plus soumis aux lois divines du marché seraient dépouillés de toute souveraineté, et verraient les normes sociales, sanitaires et environnementales réduites à la portion congrue. C’est ce que montre Danièle Favari, juriste de l’environnement, dans son ouvrage Europe/Etats-Unis : les enjeux de l’accord de libre-échange.
Vous montrez dans votre livre que l’accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis conduit à une perte de souveraineté des Etats, au profit des entreprises privées, qui deviendraient même capables de contrecarrer les législations nationales. Pourriez-vous décrire les conséquences d’un tel accord, notamment sur le plan écologique ?
L’exemple le plus frappant qui vient immédiatement à l’esprit est celui des moratoires contre le gaz de schiste ou le nucléaire. Ainsi, l’interdiction de la fracturation hydraulique, que la France a notamment prononcée, pourrait tomber s’il était fait appel à un tribunal arbitral. Vattenfall, par exemple, a décidé de porter plainte contre la décision du gouvernement allemand de se passer du nucléaire suite à l’accident de Fukushima. La demande de compensation, qui porte sur 3,7 milliards d’euros, menace la souveraineté et les standards environnementaux du pays.
Nous pouvons avoir du mal à concevoir que des puissances économiques se trouvent au-dessus des lois et soient en mesure de porter plainte contre un Etat qui entrave leurs activités : les entreprises auraient-elles toute latitude pour contrecarrer les politiques de santé et de protection de l’environnement ?
Absolument, et c’est précisément le mécanisme de règlement des différends investisseurs-Etat (RDIE) qui les y autorisera. L’harmonisation et la reconnaissance mutuelle des standards entre les différentes parties pourraient, par exemple, accroître le prix d’accès aux brevets de médicaments, y compris des médicaments génériques essentiels pour sauver des vies humaines, et la privatisation des services publics tels les services de santé pourrait être encouragée en Europe puisque l’accès aux services non marchands est prévue.
Glissons-nous vers une sorte de dictature privée, vers la destruction de la démocratie et une soumission toujours accrue à l’industrie ?
Oui, selon moi. Je dirais que c’est remettre la gouvernance globale aux mains des multinationales.
Comme vous le notez dans votre ouvrage, le Traité transatlantique est justifié par ses promoteurs comme un dispositif permettant de gagner entre 0,5 et 1 point de PIB. L’accélération des flux de marchandises et de capitaux, la transformation totale du monde en vaste zone de libre-échange, n’est-ce pas indissociable de la quête effrénée de croissance économique ? Dès lors, une remise en cause radicale du libéralisme ne passe-t-elle pas par une critique radicale de la logique d’expansion infinie de l’économie ?
Un gain de 0,5 à 1% de point de PIB est tout à fait fondé, mais sera quasiment imperceptible puisqu’il se situe à l’horizon 2025. Bien plus qu’une quête effrénée de croissance économique, car les relations économiques bilatérales UE-USA totalisent déjà 45% du PIB mondial, il faut, selon moi, considérer le projet d’accord comme étant une volonté : 1. des multinationales de s’emparer du pouvoir politique ; 2. de contrecarrer le déclin inexorable de l’Europe (l’Union européenne était plus demandeuse que les Etats-Unis) face à la montée des pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ; et 3. de continuer à assurer nos besoins énergétiques (les événements d’Ukraine nous apportent un exemple dans ce domaine : gaz russe versus gaz de schiste américain).
Comment expliquez-vous qu’une fois de plus, le Parti socialiste soit à la tête de l’ultra-libéralisme (François Hollande ayant déclaré qu’il fallait accélérer la ratification du Traité pour éviter que des peurs et des crispations ne la freinent) ?
Le virage qu’a pris François Hollande, s’il est selon lui social-démocrate, tend plutôt à privilégier le patronat qu’à assurer la protection sociale en ce qu’il conduit à la disparition progressive du secteur public au profit du privé. Car il est clair que, depuis le début de son mandat, il a aussitôt cédé aux sirènes des multinationales (visites officielles avec les chefs d’entreprise et avec le MEDEF) voire de la finance.
L’Accord de libre-échange nord-américain a suscité une très forte opposition au Mexique, et a notamment déclenché le soulèvement du Chiapas. Par contraste, les peuples européens semblent pour le moment bien timorés. Comment expliquez-vous notre aussi-mutisme ? Pensez-vous qu’une opposition comparable à celle qui a eu lieu à la fin des années 1990 contre l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) peut encore renverser la vapeur et conduire à l’abandon du Traité ?
Effectivement, le projet d’accord ne semble pas faire lever les populations européennes contre lui, sans doute en raison du peu d’importance qui lui accordent les médias et du fait que, fort de l’exemple de l’AMI et d’ACTA, la Commission européenne a mis un voile sur les négociations. Néanmoins, nous y travaillons et c’est la raison de mon livre. Par ailleurs, un mouvement est en place qui rassemble nombre d’organisations (ensemble de 50 collectifs), à la tête desquelles se trouve Attac, et des actions et manifestations sont envisagées.
Vous montrez dans votre livre que l’accord de libre-échange entre l’Europe et les Etats-Unis conduit à une perte de souveraineté des Etats, au profit des entreprises privées, qui deviendraient même capables de contrecarrer les législations nationales. Pourriez-vous décrire les conséquences d’un tel accord, notamment sur le plan écologique ?
L’exemple le plus frappant qui vient immédiatement à l’esprit est celui des moratoires contre le gaz de schiste ou le nucléaire. Ainsi, l’interdiction de la fracturation hydraulique, que la France a notamment prononcée, pourrait tomber s’il était fait appel à un tribunal arbitral. Vattenfall, par exemple, a décidé de porter plainte contre la décision du gouvernement allemand de se passer du nucléaire suite à l’accident de Fukushima. La demande de compensation, qui porte sur 3,7 milliards d’euros, menace la souveraineté et les standards environnementaux du pays.
Nous pouvons avoir du mal à concevoir que des puissances économiques se trouvent au-dessus des lois et soient en mesure de porter plainte contre un Etat qui entrave leurs activités : les entreprises auraient-elles toute latitude pour contrecarrer les politiques de santé et de protection de l’environnement ?
Absolument, et c’est précisément le mécanisme de règlement des différends investisseurs-Etat (RDIE) qui les y autorisera. L’harmonisation et la reconnaissance mutuelle des standards entre les différentes parties pourraient, par exemple, accroître le prix d’accès aux brevets de médicaments, y compris des médicaments génériques essentiels pour sauver des vies humaines, et la privatisation des services publics tels les services de santé pourrait être encouragée en Europe puisque l’accès aux services non marchands est prévue.
Glissons-nous vers une sorte de dictature privée, vers la destruction de la démocratie et une soumission toujours accrue à l’industrie ?
Oui, selon moi. Je dirais que c’est remettre la gouvernance globale aux mains des multinationales.
Comme vous le notez dans votre ouvrage, le Traité transatlantique est justifié par ses promoteurs comme un dispositif permettant de gagner entre 0,5 et 1 point de PIB. L’accélération des flux de marchandises et de capitaux, la transformation totale du monde en vaste zone de libre-échange, n’est-ce pas indissociable de la quête effrénée de croissance économique ? Dès lors, une remise en cause radicale du libéralisme ne passe-t-elle pas par une critique radicale de la logique d’expansion infinie de l’économie ?
Un gain de 0,5 à 1% de point de PIB est tout à fait fondé, mais sera quasiment imperceptible puisqu’il se situe à l’horizon 2025. Bien plus qu’une quête effrénée de croissance économique, car les relations économiques bilatérales UE-USA totalisent déjà 45% du PIB mondial, il faut, selon moi, considérer le projet d’accord comme étant une volonté : 1. des multinationales de s’emparer du pouvoir politique ; 2. de contrecarrer le déclin inexorable de l’Europe (l’Union européenne était plus demandeuse que les Etats-Unis) face à la montée des pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ; et 3. de continuer à assurer nos besoins énergétiques (les événements d’Ukraine nous apportent un exemple dans ce domaine : gaz russe versus gaz de schiste américain).
Comment expliquez-vous qu’une fois de plus, le Parti socialiste soit à la tête de l’ultra-libéralisme (François Hollande ayant déclaré qu’il fallait accélérer la ratification du Traité pour éviter que des peurs et des crispations ne la freinent) ?
Le virage qu’a pris François Hollande, s’il est selon lui social-démocrate, tend plutôt à privilégier le patronat qu’à assurer la protection sociale en ce qu’il conduit à la disparition progressive du secteur public au profit du privé. Car il est clair que, depuis le début de son mandat, il a aussitôt cédé aux sirènes des multinationales (visites officielles avec les chefs d’entreprise et avec le MEDEF) voire de la finance.
L’Accord de libre-échange nord-américain a suscité une très forte opposition au Mexique, et a notamment déclenché le soulèvement du Chiapas. Par contraste, les peuples européens semblent pour le moment bien timorés. Comment expliquez-vous notre aussi-mutisme ? Pensez-vous qu’une opposition comparable à celle qui a eu lieu à la fin des années 1990 contre l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI) peut encore renverser la vapeur et conduire à l’abandon du Traité ?
Effectivement, le projet d’accord ne semble pas faire lever les populations européennes contre lui, sans doute en raison du peu d’importance qui lui accordent les médias et du fait que, fort de l’exemple de l’AMI et d’ACTA, la Commission européenne a mis un voile sur les négociations. Néanmoins, nous y travaillons et c’est la raison de mon livre. Par ailleurs, un mouvement est en place qui rassemble nombre d’organisations (ensemble de 50 collectifs), à la tête desquelles se trouve Attac, et des actions et manifestations sont envisagées.
La Décroissance N°108
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UMP : la nomination contestée d'un responsable anti-homophobie
Jean-François Copé a nommé lundi Emmanuel Blanc, fondateur de Gaylib, secrétaire national de l'UMP chargé de la lutte contre l'homophobie. Les militants de la Manif pour tous parlent de «trahison».
L'UMP va-t-elle renouer avec son électorat LGBT (lesbien, gay, bi et trans)? C'est en tout cas l'objectif que s'est fixé Emmanuel Blanc, fondateur de l'association Gaylib, une organisation qui fut proche de l'UMP avant de se porter vers l'UDI et qui milite pour les droits des homosexuels. «L'UMP a brouillé son image chez les LGBT (lors du débat sur le mariage pour tous), j'ai proposé à Jean-François Copé de renouer le contact», explique au Scan Emmanuel Blanc, 44 ans.
Le président de l'UMP lui a donné gain de cause en le nommant lundi secrétaire national de l'UMP chargé de la lutte contre l'homophobie. «Il y a de la part de Jean-François Copé, une volonté de lutter contre l'homophobie, c'est lui qui a viré Vanneste (ex-député ayant plusieurs fois dérapé sur les homosexuels, ndlr)», affirme cet ex-conseiller municipal de Cannes (Alpes-Maritimes). Parmi ses priorités, il veut «proposer des chartes pour lutter contre l'homophobie au travail, dans le monde des sports et l'univers de la retraite», rapporte Nice Matin .
«Je ne suis pas un ayatollah gay»
Mais cette nomination semble mal acceptée par les militants de la Manif pour tous. «Provocation», «trahison», peut-on lire sur les réseaux sociaux. «L'UMP est noyautée par le lobby LGBT», s'insurge Force Vie, le mouvement de Christine Boutin. Au sein même de l'UMP, la personnalité d'Emmanuel Blanc «interpelle». Notamment le député copéiste Philippe Gosselin, très engagé contre le mariage pour tous. «Ce qui me dérange c'est qu'il est très pro-PMA. Sur la GPA, il est moins clair», affirme-t-il. «Ça perturbe le message que l'on veut faire passer mais je refuse de tomber dans le procès d'intention», note le député de la Manche qui tient aussi à affirmer le besoin de lutter contre l'homophobie. «Mais avec une personnalité plus neutre et moins médiatique.»
«Je connais le parti depuis l'époque où il y avait Boutin et Vanneste. Mais on a bien élagué le parti des homophobes», préfère se rassurer Emmanuel Blanc, proche de Michèle Tabarot, fidèle députée copéiste. «Ils font fausse route en m'attaquant. Je ne suis pas un ayatollah gay. S'ils pensent que la lutte contre l'homophobie est inutile, ils n'ont pas leur place», tacle-t-il.
Emmanuel Blanc reconnaît tout de même «des mots blessants» au sein de son propre parti. Notamment quand, en 2012, il avait reproché à Nicolas Sarkozy de ne pas avoir fait voter l'union civile. «J'avais eu une discussion très virile avec Jean-François Copé sur le sujet», raconte le militant. Aujourd'hui les relations entre les deux hommes sont apaisées. «Il est pour le mariage, contre l'adoption. C'est un argument que j'entends», clame Emmanuel Blanc.
Source
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chant militaire - le combat de demain
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Ce n'est juste pas possible...
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Il y a 60 ans Diên Biên Phu... combien s'en souviennent ?
Le témoignage émouvant d'un officier, Guillaume Allaire, qui appelle à la mémoire des combattants morts en Indochine lors de la dernière bataille rangée de l'armée française.
Guillaume Allaire est officier supérieur dans l'Armée de terre. Il a effectué plusieurs opérations dans les Balkans en Afrique et en Afghanistan.
«Le sacrifice de la vie est un sacrifice énorme. Il n'y en a qu'un qui soit plus terrible. Le sacrifice de l'honneur.»Père Wamberger - Diên Biên Phu
Sur une feuille de papier jaunie par les âges, quelques mots à l'encre rouge, tracés à l'arraché: «Pour Allaire: Cessez le feu à 17h30. Ne tirez plus. Pas de drapeau blanc. A tout l'heure. Pauvre 6. Pauvres Paras. Bruno».
Derrière cette ultime consigne du lieutenant-colonel Bigeard, commandant alors le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, à l'un de ses chefs de section qui refusait de croire que s'en était fini, c'est le sort de la dernière bataille rangée de l'armée française qui est scellé: nous sommes le 7 mai 1954, le camp retranché de Diên Biên Phu est sur le point de tomber. Après 170 jours de combats, dont 57 d'une rare intensité, les défenseurs étaient submergés par la déferlante vietminh. Pour les vaincus commence alors la terrible marche vers les camps de rééducation: sur les 10 000 prisonniers après la bataille, plus de 7000 n'en reviendront jamais.
C'était il y a 60 ans. Aujourd'hui, combien s'en souviennent ?
De l'enfance à l'âge adulte, cet ordre écrit, incroyable rescapé des outrages du temps et de la captivité, a souvent peuplé mes rêveries et mes échappées imaginaires vers cette Indochine française, cette «perle de l'Empire» qui a uni deux civilisations pendant près de trois siècles et dont la chute de Diên Biên Phu précipitera la fin. Témoins d'une histoire familiale autant que de la grande Histoire, ces mots dignes et déchirants sont des sentinelles, veillant le souvenir du sacrifice de ces héros oubliés.
Infirmière, plieuse de parachute, soldat ou officier: mes quatre grands-parents ont foulé cette terre. De tout leur cœur, ils y ont cru et ont voulu la faire grandir, lui ont donné des fils et une fille - ma mère - et ont versé jusqu'à leur propre sang pour la défendre. Comme beaucoup d'autres Français avec eux mais, dans l'indifférence quasi-générale d'une métropole concentrée sur d'autres problèmes et encore agitée par la propagande communiste. Aux côtés de ces Français d'Indochine, des milliers de Vietnamiens qui n'avaient pas cru au projet totalitaire d'indépendance défendu par l'Oncle Hô.
Durant cette bataille aux confins du Tonkin et aux portes du Laos, menée à 1 contre 10 dans des conditions chaque jour plus éprouvantes, l'armée française compose l'une des pages les plus belles et les plus poignantes de son histoire. Face à un ennemi ardent, fermement commandé et fortement soutenu par la Chine populaire, la bravoure des humbles fait de cette défaite une victoire de l'honneur et du devoir. Cette bravoure, c'est celle d'un soldat s'échappant de l'hôpital d'Hanoï pour ne pas laisser ses camarades partir seuls au casse-pipe ; c'est celle d'une convoyeuse de l'air, Geneviève de Galard, restée bloquée sur le camp retranché dont elle deviendra l'Ange ; c'est celle de ces anonymes, volontaires pour être largués en renfort le 5 mai alors que l'issue de la bataille ne fait désormais plus de doute ; c'est celle de ces jeunes officiers dont l'hécatombe sera la rançon du courage et de l'exemplarité… A Diên Biên Phu, l'hagiographie militaire s'écrit en lettres de sang.
J'ai mis mes pas dans ceux de mes anciens. Sillonnant les hauts plateaux du Tonkin, je suis parti à la rencontre de cette terre et de ces hommes: comment ne pas s'émerveiller devant cette nature luxuriante et envoûtante, ces Vietnamiens, farouches et attachants à la fois, cette mosaïque d'ethnies à la culture riche, aux traditions vivantes ? Fruit d'un mariage forcé finalement consommé en amour déçu, comment ne pas ressentir la blessure tant d'années après ?
Du camp n°1 à la «cité du ciel» , j'ai voulu découvrir les lieux de cette tragédie pour mieux la saisir. Est-elle la conséquence de l'incapacité du système politique français du moment ou plutôt des insuffisances du haut-commandement militaire ? Probablement les deux. Mais qu'importe… L'heure n'est plus à la polémique. Ici, quelques stèles blanchies à la chaux; là, sur les pentes de la colline Eliane 4, grignotées par la ville et envahies par les bambous, on devine encore l'enchevêtrement des tranchées. Un peu plus loin, à quelques encablures du PC du général de Castries, un monument aux morts de l'armée française se dresse, simplement, comme un amer au milieu de la tourmente d'une histoire douloureuse.
Devant ces tombes d'officiers dans la jungle, devant ce monument, le front s'incline et le cœur se serre. Puissions-nous à jamais garder leur mémoire et croire, aujourd'hui encore, que les causes les plus belles font oser les plus nobles dépassements.
Sur une feuille de papier jaunie par les âges, quelques mots à l'encre rouge, tracés à l'arraché…
Derrière l'humiliation, la rage et l'amertume, l'honneur - cette «poésie du devoir», chère à Péguy - reste sauf pour les combattants et ceux qui les avaient précédés dans l'aventure indochinoise.
«Le sacrifice de la vie est un sacrifice énorme. Il n'y en a qu'un qui soit plus terrible. Le sacrifice de l'honneur.»Père Wamberger - Diên Biên Phu
Sur une feuille de papier jaunie par les âges, quelques mots à l'encre rouge, tracés à l'arraché: «Pour Allaire: Cessez le feu à 17h30. Ne tirez plus. Pas de drapeau blanc. A tout l'heure. Pauvre 6. Pauvres Paras. Bruno».
Derrière cette ultime consigne du lieutenant-colonel Bigeard, commandant alors le 6ème Bataillon de Parachutistes Coloniaux, à l'un de ses chefs de section qui refusait de croire que s'en était fini, c'est le sort de la dernière bataille rangée de l'armée française qui est scellé: nous sommes le 7 mai 1954, le camp retranché de Diên Biên Phu est sur le point de tomber. Après 170 jours de combats, dont 57 d'une rare intensité, les défenseurs étaient submergés par la déferlante vietminh. Pour les vaincus commence alors la terrible marche vers les camps de rééducation: sur les 10 000 prisonniers après la bataille, plus de 7000 n'en reviendront jamais.
C'était il y a 60 ans. Aujourd'hui, combien s'en souviennent ?
De l'enfance à l'âge adulte, cet ordre écrit, incroyable rescapé des outrages du temps et de la captivité, a souvent peuplé mes rêveries et mes échappées imaginaires vers cette Indochine française, cette «perle de l'Empire» qui a uni deux civilisations pendant près de trois siècles et dont la chute de Diên Biên Phu précipitera la fin. Témoins d'une histoire familiale autant que de la grande Histoire, ces mots dignes et déchirants sont des sentinelles, veillant le souvenir du sacrifice de ces héros oubliés.
Infirmière, plieuse de parachute, soldat ou officier: mes quatre grands-parents ont foulé cette terre. De tout leur cœur, ils y ont cru et ont voulu la faire grandir, lui ont donné des fils et une fille - ma mère - et ont versé jusqu'à leur propre sang pour la défendre. Comme beaucoup d'autres Français avec eux mais, dans l'indifférence quasi-générale d'une métropole concentrée sur d'autres problèmes et encore agitée par la propagande communiste. Aux côtés de ces Français d'Indochine, des milliers de Vietnamiens qui n'avaient pas cru au projet totalitaire d'indépendance défendu par l'Oncle Hô.
Durant cette bataille aux confins du Tonkin et aux portes du Laos, menée à 1 contre 10 dans des conditions chaque jour plus éprouvantes, l'armée française compose l'une des pages les plus belles et les plus poignantes de son histoire. Face à un ennemi ardent, fermement commandé et fortement soutenu par la Chine populaire, la bravoure des humbles fait de cette défaite une victoire de l'honneur et du devoir. Cette bravoure, c'est celle d'un soldat s'échappant de l'hôpital d'Hanoï pour ne pas laisser ses camarades partir seuls au casse-pipe ; c'est celle d'une convoyeuse de l'air, Geneviève de Galard, restée bloquée sur le camp retranché dont elle deviendra l'Ange ; c'est celle de ces anonymes, volontaires pour être largués en renfort le 5 mai alors que l'issue de la bataille ne fait désormais plus de doute ; c'est celle de ces jeunes officiers dont l'hécatombe sera la rançon du courage et de l'exemplarité… A Diên Biên Phu, l'hagiographie militaire s'écrit en lettres de sang.
Durant cette bataille aux confins du Tonkin et aux portes du Laos, menée à 1 contre 10 dans des conditions chaque jour plus éprouvantes, l'armée française compose l'une des pages les plus belles et les plus poignantes de son histoire.
Du camp n°1 à la «cité du ciel» , j'ai voulu découvrir les lieux de cette tragédie pour mieux la saisir. Est-elle la conséquence de l'incapacité du système politique français du moment ou plutôt des insuffisances du haut-commandement militaire ? Probablement les deux. Mais qu'importe… L'heure n'est plus à la polémique. Ici, quelques stèles blanchies à la chaux; là, sur les pentes de la colline Eliane 4, grignotées par la ville et envahies par les bambous, on devine encore l'enchevêtrement des tranchées. Un peu plus loin, à quelques encablures du PC du général de Castries, un monument aux morts de l'armée française se dresse, simplement, comme un amer au milieu de la tourmente d'une histoire douloureuse.
Devant ces tombes d'officiers dans la jungle, devant ce monument, le front s'incline et le cœur se serre. Puissions-nous à jamais garder leur mémoire et croire, aujourd'hui encore, que les causes les plus belles font oser les plus nobles dépassements.
Sur une feuille de papier jaunie par les âges, quelques mots à l'encre rouge, tracés à l'arraché…
Derrière l'humiliation, la rage et l'amertume, l'honneur - cette «poésie du devoir», chère à Péguy - reste sauf pour les combattants et ceux qui les avaient précédés dans l'aventure indochinoise.
Source
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Mélenchon, le crooner-prolétaire...
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