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Belle et rebelle
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Olivier Berruyer : Elections européennes: la plupart des débats sont interdits
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Des policiers chinois patrouilleront bientôt dans les rues de Paris
Dans le cadre d'une opération visant à lutter contre les agressions sur les touristes chinois dans la capitale française, des policiers chinois seront invités à patrouiller aux abords des sites touristiques de Paris, selon le nouveau ministre de l'Intérieur français Bernard Cazeneuve.
Cette mesure a pour but d'assurer la sécurité des touristes chinois toujours plus nombreux en France. Davantage de détails concernant la mise en place de ce programme seront divulgués à l'issue des négociations entre les autorités des deux pays.
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Députés et sénateurs : des pensions à plus d'un milliard !
Juste avant le week-end du 1er mai, la Cour des comptes a publié ses rapports sur les comptes des deux assemblées concernant l'année passée. C'est une grande première. Deux conventions ont été signées le 23 juillet 2013 avec l'Assemblée nationale et le Sénat pour la certification des comptes annuels afin de "mieux répondre à l'exigence de clarté et de sincérité des comptes, dans le respect d'autonomie des assemblées".
Le résultat relève d'une transparence toute relative. Pas question pour les magistrats de la rue Cambon, séparation des pouvoirs oblige, de commenter le train de vie de nos élus, les petits secrets de la Questure ou même l'utilisation de la fameuse réserve parlementaire. Non, les deux documents ressemblent à des rapports de commissaires aux comptes sans aucune fioriture.
Pourtant, outre la valeur du patrimoine immobilier ou l'inflation des collaborateurs des députés (le nombre de contrats est passé de 2 055 en janvier à 2 246 en décembre), ils contiennent quelques perles instructives sur le régime de retraite des parlementaires.
Très chères retraites
À l'Assemblée nationale, les salaires des députés se sont élevés à environ 50 millions d'euros pour l'année. Les pensions de retraite versées ont atteint, elles, 65,7 millions d'euros. Comment un régime par répartition peut-il verser des retraites supérieures au revenu global perçu par les actifs ? C'est très simple. Pour 7,5 millions de cotisations, les contributions et subventions versées par l'Assemblée ont atteint plus de 58 millions : près de huit fois plus !Et les engagements de retraites futures sur les droits déjà acquis représentent près d'un milliard et demi d'euros.
Au Sénat, les éléments fournis sont moins explicites. Il y avait en 2013 348 sénateurs en activité pour 641 en retraite. Comme la pension moyenne est de 4 342 euros par mois selon les derniers chiffres officiels, datant de février 2014, le régime a besoin d'un sérieux coup de pouce, fourni en partie par les produits des placements financiers réalisés par l'institution.
On imagine un tel système appliqué à l'ensemble de la population, où les retraités bénéficieraient de pensions d'un montant huit fois supérieur aux cotisations. Députés et sénateurs ont certes rapproché leur régime de retraite de celui de la fonction publique en 2010, ils conservent néanmoins de nombreux avantages, justifiés selon la majorité d'entre eux par la rupture de leur activité professionnelle. Il s'agit, en l'espèce, d'une rupture avantageuse !
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Conférence Dextra : L'anatomie de la sécurité
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Jouez pas aux cons avec nous #Fight Club
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Les manifs? "Ça sert à rien."
Ça sert à rien parce que la plupart des gens s’en foutent, que ça fera au maximum 3 minutes au journal de 20h et un article à sensation dans un canard papier du système que plus personne ne lit.
Ça sert à rien, parce que le fait de marcher, que ce soit 100 mètres ou 10 km n’a aucune influence sur les gens qui nous gouvernent. Les manifestants de la manif pour tous doivent en garder un souvenir amer. Eux qui ont débarqué à Paris par centaines de milliers pour s’opposer au mariage homo et qui malgré leur investissement n’ont absolument rien obtenu. Pas même un referendum, ni une véritable indépendance des maires.
Ça sert à rien parce que les mots d’ordre sont souvent peu clairs, les discours peu intéressants et qu’au bout d’un moment on se demande ce qu’on fout là.
Ça sert à rien parce que les porte-paroles n’expriment pas la pensée de la foule, mais la leur, et parce que les porte-paroles servent des intérêts : ceux du système, ceux de leur parti, ou leur intérêt personnel.
Ça sert à rien parce que les manifs ne sont en réalité qu’une addition d‘atomes et non un véritable corps en mouvement. Chacun vient pour lui-même, pour son autosatisfaction, pour y être, mais en définitive, pas pour faire de la politique.
Ça sert à rien, parce que personne ne partage une culture politique commune, chacun chante son slogan et que tout le monde repart comme il est venu, à cause du boulot, des gosses, des bouchons sur la route …
Ça sert à rien parce qu’aucune manif ne remplace une action politique localisée et suivie.
Ça sert à rien parce que la manif est typiquement dans l’esprit du bougisme moderne. Bouger pour bouger, sans aucune construction politique derrière. Beugler pour beugler, hurler des slogans en lieu et place d’une argumentation, se parler à soi même, ou à qui veut l’entendre, plutôt que de se confronter directement à la population, ou à un contradicteur.
Ça sert à rien parce que ça alimente juste la société du spectacle, et qu'on est pas là pour la nourrir.
Ça sert à rien parce que ça fait des décennies que des mecs ont l’impression de militer en allant se balader dans la rue un samedi après-midi.
Ça sert à rien, parce qu’on déclare pas la révolution en préfecture.
Mais alors, me répondrez-vous, il faut abandonner la rue ? Laisser le système prospérer sans jamais se montrer ?
Pas tout à fait… il faut surement réfléchir à l’objectif réel d’une manifestation. Ça ne sert à rien mais, ça peut permettre de se faire connaître, ça peut permettre de cohérer des troupes, ça peut permettre de montrer la vitalité d’une idée, ou la valeur d’une opposition. La manif pour tous n’a rien obtenu, mais nul ne pourra affirmer que personne ne s’est opposé, que l’opposition était minoritaire et circonscrite dans les cercles catholiques intégristes. Le gouvernement triomphe sans gloire lorsqu’il ne tient pas compte d’une telle mobilisation. C’est une victoire à la Pyrrhus, une victoire pour l’orgueil, pour la forme. Quand on est ouvrier, marin-pêcheur ou agriculteur, la manif c’est un moyen d’aller au carton, de déverser des tonnes de fumier devant les pourris de la ripoublique et leurs laquais. De leur rappeler le principe du réel.
La manif doit toujours être intégrée dans une stratégie politique globale, être bien préparée, bien encadrée, aucun détail ne doit être laissé au hasard. La manif doit toujours demeurer une action politique, c'est-à-dire qui a comme objectif le bien commun. A ce titre les manifs estampillées « nationalistes » sont généralement un désastre. Entre les looks, les slogans, les attitudes… Rien de politique, tout dans l’autosatisfaction de son égo de mauvais garçon et de paria. Et des tonnes d’images pour alimenter les troupes d’occupation mentale, les discours de l’ennemi et justifier toutes les mesures d’hostilité contre nous.
La manif doit donc devenir une activité secondaire. Si le marquage et l'appropriation du territoire sont nécessaires, ils doivent se faire sous d’autres formes que les manifs et les collages, qui occupent le temps des militants mais ne sont source d’aucune réussite politique. On ne peut triompher politiquement qu’en revenant au réel, en s’adressant à la population, en construisant avec elle une alternative à la ploutocratie mondialiste.
Ça sert à rien, parce que le fait de marcher, que ce soit 100 mètres ou 10 km n’a aucune influence sur les gens qui nous gouvernent. Les manifestants de la manif pour tous doivent en garder un souvenir amer. Eux qui ont débarqué à Paris par centaines de milliers pour s’opposer au mariage homo et qui malgré leur investissement n’ont absolument rien obtenu. Pas même un referendum, ni une véritable indépendance des maires.
Ça sert à rien parce que les mots d’ordre sont souvent peu clairs, les discours peu intéressants et qu’au bout d’un moment on se demande ce qu’on fout là.
Ça sert à rien parce que les porte-paroles n’expriment pas la pensée de la foule, mais la leur, et parce que les porte-paroles servent des intérêts : ceux du système, ceux de leur parti, ou leur intérêt personnel.
Ça sert à rien parce que les manifs ne sont en réalité qu’une addition d‘atomes et non un véritable corps en mouvement. Chacun vient pour lui-même, pour son autosatisfaction, pour y être, mais en définitive, pas pour faire de la politique.
Ça sert à rien, parce que personne ne partage une culture politique commune, chacun chante son slogan et que tout le monde repart comme il est venu, à cause du boulot, des gosses, des bouchons sur la route …
Ça sert à rien parce qu’aucune manif ne remplace une action politique localisée et suivie.
Ça sert à rien parce que la manif est typiquement dans l’esprit du bougisme moderne. Bouger pour bouger, sans aucune construction politique derrière. Beugler pour beugler, hurler des slogans en lieu et place d’une argumentation, se parler à soi même, ou à qui veut l’entendre, plutôt que de se confronter directement à la population, ou à un contradicteur.
Ça sert à rien parce que ça alimente juste la société du spectacle, et qu'on est pas là pour la nourrir.
Ça sert à rien parce que ça fait des décennies que des mecs ont l’impression de militer en allant se balader dans la rue un samedi après-midi.
Ça sert à rien, parce qu’on déclare pas la révolution en préfecture.
Mais alors, me répondrez-vous, il faut abandonner la rue ? Laisser le système prospérer sans jamais se montrer ?
Pas tout à fait… il faut surement réfléchir à l’objectif réel d’une manifestation. Ça ne sert à rien mais, ça peut permettre de se faire connaître, ça peut permettre de cohérer des troupes, ça peut permettre de montrer la vitalité d’une idée, ou la valeur d’une opposition. La manif pour tous n’a rien obtenu, mais nul ne pourra affirmer que personne ne s’est opposé, que l’opposition était minoritaire et circonscrite dans les cercles catholiques intégristes. Le gouvernement triomphe sans gloire lorsqu’il ne tient pas compte d’une telle mobilisation. C’est une victoire à la Pyrrhus, une victoire pour l’orgueil, pour la forme. Quand on est ouvrier, marin-pêcheur ou agriculteur, la manif c’est un moyen d’aller au carton, de déverser des tonnes de fumier devant les pourris de la ripoublique et leurs laquais. De leur rappeler le principe du réel.
La manif doit toujours être intégrée dans une stratégie politique globale, être bien préparée, bien encadrée, aucun détail ne doit être laissé au hasard. La manif doit toujours demeurer une action politique, c'est-à-dire qui a comme objectif le bien commun. A ce titre les manifs estampillées « nationalistes » sont généralement un désastre. Entre les looks, les slogans, les attitudes… Rien de politique, tout dans l’autosatisfaction de son égo de mauvais garçon et de paria. Et des tonnes d’images pour alimenter les troupes d’occupation mentale, les discours de l’ennemi et justifier toutes les mesures d’hostilité contre nous.
La manif doit donc devenir une activité secondaire. Si le marquage et l'appropriation du territoire sont nécessaires, ils doivent se faire sous d’autres formes que les manifs et les collages, qui occupent le temps des militants mais ne sont source d’aucune réussite politique. On ne peut triompher politiquement qu’en revenant au réel, en s’adressant à la population, en construisant avec elle une alternative à la ploutocratie mondialiste.
Cercle non conforme
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Lille : vers des tournées "anti-racailles" régulières ?
Le groupe d'extrême droite "Génération identitaire" annonce vouloir inscrire ses "tournées de sécurisation" dans la durée à Lille. Il s'appuie sur l'agression sexuelle, le 23 avril, d'une jeune femme dans le métro lillois, sans que personne ne lui vienne en aide. La préfecture affirme ne "pas pouvoir s'opposer"à cette initiative.
Les tournées anti-racailles lilloises vont-elles s'inscrire dans la durée ? Après une agression sexuelle dans le métro le 23 avril, où aucun passant n'avait réagi, Génération Identitaire Flandre Artois Hainaut annonce que ses "tournées de sécurisation" en groupe vont se multiplier dans les prochains mois. Cette branche jeunesse du mouvement d'ultra-droite Bloc identitaire (lui-même issu du groupe Unité radicale interdit en 2002) regroupe quelque 300 militants actifs dans la région.
"Le préfet ne peut pas s'opposer à cette initiative, nous indique une porte-parole de la préfecture du Nord. Ils se déplacent de manière légale dans le métro, ne provoquent pas de trouble à l'ordre public, ne commettent pas de faits répréhensibles et ne tiennent pas de discours incitatif à la violence."Néanmoins, le préfet se dit "très vigilant" quant au respect des "dispositions législatives" sur d'éventuelles "interpellations" par les identitaires.
"Propagande pour leur groupuscule d'extrême droite"
A Lyon, la police avait dû intervenir, le 23 avril dernier, suite à des tensions engendrées par la présence de militants d'extrême gauche. A Lille, les tournées des 14 et 25 mars avaient pu, elles, se dérouler sans heurts. Malgré des réactions négatives, les identitaires nordistes affirment vouloir "continuer et même amplifier les tournées de sécurisation." : "Nous agissons dans le respect strict des textes de loi, indique à metronews Aurélien Verhassel, porte-parole régional de Génération Identitaire. Nous sommes des citoyens soucieux du bien-être des autres et nous n'avons pas comme objectif de nous substituer à la police."
Tandis que Transpole a "vivement condamné cette initiative", la Ligue des droits de l'Homme (LDH) de Lille demande une "interdiction" et des "sanctions" pour "trouble évident à l'ordre public". Selon l'association, les tournées sont en réalité au service d'une "propagande pour leur groupuscule d'extrême droite" et pour un "ordre moral stigmatisant".
Malgré le tollé, Aurélien Verhassel persiste et signe : "Nous avons rencontré la police lors de notre dernière tournée. Elle déplore, tout comme nous, le manque d'effectif et le laxisme des juges, affirme-t-il. Dès que le besoin se fera sentir, nous envisageons d'élargir notre champ d'action à la rue." Outre le lancement du concept de "jeunesse vigilante", les identitaires nordistes vont également bientôt lancer des cours de self-défense.
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Kickback - Cavalcare La Tigre
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Rejoins le club !
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Nous qui luttions sous les anciennes couleurs, nous avons sauvé la Patrie du chaos
Nous qui luttions sous les anciennes couleurs, nous avons sauvé la Patrie du chaos. Que Dieu nous pardonne, ce fut notre péché contre l’esprit. Nous avons cru sauver le citoyen, et nous avons sauvé le bourgeois.
Ernst Von Salomon, Les réprouvés
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Le 25 Mai, votez Aymeric Chauprade !
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Belle et rebelle
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Dieudonné et Farida vous appellent à participer à la JRE du 12 mai 2014
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Les bandes urbaines envahissent Bruxelles
Selon des chiffres communiqués par la ministre de l'Intérieur Joëlle Milquet dans une réponse à une question parlementaire, Bruxelles compte désormais 36 bandes urbaines, pour un total de 652 membres, écrit lundi Sudpresse. En un an, sept nouvelles bandes urbaines ont fait leur apparition dans la capitale.
Selon la ministre, les membres de ces bandes sont à 76% de nationalité belge, 11% de nationalité congolaise et 3% de nationalité marocaine.
Selon la ministre, les membres de ces bandes sont à 76% de nationalité belge, 11% de nationalité congolaise et 3% de nationalité marocaine.
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Les conditions de l'autonomie des citoyens dans les communautés d'autodéfense
Acadiens
La nébuleuse citoyenne apparaît largement désarmée. Par conséquent, comment faire face aux autres archétypes qui représentent des formes de pouvoir oligarchique ? C’est ici qu’il faut traiter de cet élément clef de la liberté d’action qu’est la capacité de décision. La référence faite précédemment à la notion d’autonomie ainsi qu’à la démocratie comme société secrète nous ouvrent la voie et fournissent un début de réponse : compte tenu du besoin d’échapper au diktat des contre-pouvoirs, on retrouve en effet l’idée première « prendre son destin en main », en l’espèce la capacité de garantir soi-même ses propres conditions d’existence et de décisions. De tout temps, les groupes humains confrontés à des situations semblables ont eu recours à des formes de solidarités de base : nous parlons ici de coopérative (sans nécessairement faire référence au concept juridique) et à son idée directrice, c’est-à-dire la mise en commun de certaines ressources indispensables à la survie desdits groupes.
Le cas des Acadiens au Canada, est un exemple particulièrement éclairant à ce propos. Il s’agit d’une population qui, d’abord, est chassée de ses terres et victime d’une déportation au 18ème siècle, suite à la perte par la France de ses possessions canadiennes. Au prix d’énormes sacrifices, cette population parvient à se reconstituer au cours du 19ème siècle, à s’établir sur de nouvelles terres où elle tente de reprendre une vie normale. Ayant alors comme activité principale la pêche, elle tombe cependant rapidement sous la coupe des entreprises anglaises à qui les pêcheurs acadiens sont tenus de remettre le fruit de leur pêche, en échange de bons d’achat dans les magasins desdites entreprises. Evidemment, les bons s’avèrent insuffisants pour couvrir les besoins vitaux de la population et celle-ci s’endette rapidement. C’est dans ces circonstances particulièrement difficiles que le mouvement coopératif va jouer pour les Acadiens le rôle d’un véritable projet de société à la fois fédérateur et identitaire. La population acadienne parvient en effet non seulement à se maintenir, mais à reconquérir son autonomie grâce au système des coopératives. A travers le mouvement coopératif – développé sous la houlette de l’Eglise catholique et de son clergé – les Acadiens réussissent à secouer cette tutelle économique et à reprendre leur destin en main, la création de petites entreprises autogérées et autofinancées (alimentation, machines, outils, épargne) permettant d’assurer les besoins de base de la population et de ne plus dépendre du monopole des grandes entreprises anglaises.
Plus récemment au Mexique, dans un pays ravagé par la corruption et la guerre que se livrent les gangs de narco-trafiquants, certaines communautés redécouvrent les vertus d’une solidarité de « type acadien ». Dans certaines bourgades en effet, les citoyens se sont réunis en groupe d’autodéfense afin de garantir la sécurité locale. Equipés de radios et de jumelles, ils observent les allers et venues et signalent immédiatement tout événement suspect, contraignant de ce fait la police (souvent corrompue) à faire son travail : « En cas de mouvement suspect, ses 200 membres se disent capables de bloquer les quatre issues [du bourg] en moins de cinq minutes ; à la moindre alerte, reliés en permanence par talkie-walkie, les voici qui interrompent leur travail ou sautent du lit dans l’instant, puis se ruent en direction du supposé criminel, un voleur de poule, un cambrioleur, un bandit de grand chemin, un ravisseur... » En surveillant ainsi leurs localités, ces citoyens évitent que les gangs ne viennent s’y installer, rétablissant de la sorte la paix et la tranquillité dans les rues. Il est évidemment encore trop tôt pour pouvoir juger de la validité et de la durabilité de ces expériences mexicaines. Mais, d’ores et déjà, certains aspects sont frappants et renvoient aux considérations précédentes sur l’autonomie et la démocratie comme société secrète en réponse à la voyoucratie. Les groupes d’autodéfense pratiquent en effet la culture du secret, ne communiquant par exemple entre eux qu’à travers des noms de code : « Nous fonctionnons comme une société secrète, la moindre indiscrétion peut nous être fatale. » Et leur motivation est précisément celle d’une réponse à l’Etat-voyou : « On s’est mobilisés car nos institutions, pourries de l’intérieur, ne peuvent nous protéger... »
« Prendre en main sa propre sécurité » représente un levier intéressant pour « prendre son destin en main » et retrouver, de ce fait, une première forme de res publica (au sens développé dans le livre de Bernard Wicht, en particulier au moment où le déclin de l’Etat-nation met fin à la citoyenneté). Or, on constate précisément que les exemples susmentionnés présentent le modèle d’une sécurité re-pensée à l’échelon local,à savoir au niveau communal, au niveau du quartier urbain ou de la petite communauté politique. Avec une telle conception de la sécurité, le groupe d’individus concernés – le sujet collectif – peut à cette échelle reprendre influence sur la réalité, sur les facteurs qui déterminent son environnement – autrement dit, l’autonomie telle qu’envisagée plus haut. On peut considérer ainsi la renaissance d’une forme de démocratie de base par laquelle une communauté commence à prendre en charge la gestion de ses propres affaires, cette communauté retrouvant par là même l’esprit d’entreprise, voire l’esprit des pionniers. C’est pourquoi on parle ici de levier au sens où l’entendait Max Weber à propos des groupes en armes à l’origine du capitalisme en Europe. En ce sens, l’exemple acadien tend à montrer que la dimension économique est une composante déterminante de l’autonomie et que couplée à un système d’arme adapté, elle débouche sur une réelle liberté d’action. L’articulation des nouvelles formes d’organisation militaire (outil militaire + puissance financière) vient confirmer cette analyse. En conséquence, la formule définissant la liberté d’action de nos jours pourrait bel et bien être :
CAPACITE ECONOMIQUE + SYSTEME D’ARME = LIBERTE D’ACTION
La capacité économique se comprenant soit du point de vue financier comme l’indique la révolution militaire en sous-sol, soit sous forme d’une coopérative garantissant une indépendance économique minimale. Constatons au passage combien on s’éloigne ainsi du modèle occidental de la guerre et du paradigme étatique moderne considérant les armées comme de simples instruments que l’on entretient et utilise au gré des circonstances. Au contraire, dans la perspective présentée ici, l’outil militaire n’est pas une simple forme d’organisation ; il tend vers un projet de société associant les individus et leur mode de vie.
Bernard Wicht, Europe Mad Max demain ? Retour à la defense citoyenne
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Capacité économique + système d’arme : le cas de l’empire comanche
Le succès de cet accouplement entre capacité économique et système d’arme a été mis en évidence récemment par les nouvelles recherches historiques sur les Indiens comanches en Amérique du Nord. Contrairement aux autres tribus indiennes qui se contentent de résister avec plus ou moins de succès aux vagues successives de la colonisation (espagnoles, françaises, anglaises) tout en maintenant leurs modes de vie traditionnels, les Comanches parviennent à se tailler un véritable empire, s’étendant grosso modo du Rio Grande au Mississipi, c’est-à-dire entre la nouvelle Espagne (Mexique actuel) et la nouvelle Angleterre – autrement dit entre un Etat en déclin (le système colonial espagnol) et un Etat en devenir (les jeunes colonies américaines). Or les Comanches vont conserver le contrôle de cette zone pendant près de 150 ans, au début du 18ème siècle jusque dans la seconde moitié du 19ème siècle. L’explication d’un tel succès réside principalement dans deux facteurs complémentaires : d’une part, les Comanches maîtrisent l’élevage de chevaux à grande échelle et en font un commerce florissant dans toute leur sphère d’influence et, d’autre part, ils développent l’art du combat à cheval alors que tous leurs adversaires n’utilisent le cheval que pour se déplacer et combattent sinon à pied. Leurs conquêtes et leurs aptitudes à se maintenir sur une si longue période découlent précisément de la conjugaison de ces deux facteurs. Le cas des Comanches illustre parfaitement toute la latitude offerte à un groupe humain par la combinaison de ces deux dimensions : en l’occurrence, la maîtrise de l’élevage des chevaux (activité économique) et le combat à cheval (système d’arme). Par ailleurs, dans le cadre de notre propos, on ne peut s’empêcher de voir dans l’empire comanche la création d’une sorte de TAZ avant la lettre, une zone dynamique se constituant entre un pays sombrant peu à peu dans le chaos (le Mexique de la conquête espagnole) et les terres convoitées par les colons anglo-saxons ; une expérience à méditer dans notre environnement contemporain marqué par l’effondrement de certains Etats et de nouvelles organisations informelles mais bien réelles.
Bernard Wicht, Europe Mad Max demain ? Retour à la defense citoyenne
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AKITSA - Ne perdez jamais espoir
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All Communists Are Bastards
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Après la démocratie
La mécanique de neutralisation du suffrage universel se détraque... Le refus d’obéir au peuple pourrait être officialisé par une suppression du suffrage universel, par l’instauration d’un régime politique franchement arbitraire. L’hypothèse paraîtra à certains exagérée. Mais nous devons avoir à l’esprit la violence des tensions auxquelles est soumis le corps social, et qui vont s’accroître avec la baisse du niveau de vie du plus grand nombre. [...] Supprimer, dans les dix à trente ans qui viennent, le suffrage universel ne serait certes pas une tâche aisée. Bien des facteurs sociaux semblent exclure cette possibilité : tout le monde sait lire et le tiers de la population aura bientôt fait des études supérieures. Mais nous vivons dans une société d’un genre nouveau, dénuée de croyances collectives et de forces intermédiaires organisées, dans laquelle, en outre, la conscription a été remplacée par une armée de métier. La montée vraisemblable de conflits de classes immatures, c’est-à-dire sans programme, ne pourrait qu’engendrer un climat de violence et de peur, dont le seul effet politique serait une autonomisation de l’Etat sur fond d’anarchie.
Emmanuel Todd, Après la démocratie
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